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S’exprimer et retrouver sa propre identité culturelle

14 August 2018

Plasticien et un BTS de design graphique en poche, Alain Rioual vient de créer une association baptisée « Le Moringa », avec pour objectif aider les jeunes talents saint-martinois. Mais pas seulement, car le président de l’association veut faire reconnaître le statut d’artiste à Saint-Martin. Un statut que la Maison des Artistes, située à Paris, refuse aux créateurs saint-martinois.

En effet, être affilié à la Maison des Artistes est impossible à Saint-Martin, « quand on essaye, on nous dit ; il faut aller à la CCI et avoir une profession libérale ou bien créer une micro entreprise. La Maison des Artistes ne reconnaît pas Saint-Martin, et il n’est pas possible d’avoir un statut d’artiste saint-martinois, comme cela existe en Guadeloupe ou en Martinique ». Alain Rioual considère qu’il faudrait mettre en relation la Maison des Artistes et la Collectivité, et pour cela il est prêt à se rendre à Paris pour effectuer les démarches nécessaires.
Actuellement, le président de  l'association « Le Moringa » déclare être « dans la phase de recherche. Je sonde un peu, ça prend du temps (…) Je regarde qui fait quoi, qui peint quoi, qui chante quoi, qui produit quoi… ». Et de rencontrer des gens « intéressants, des artisans, de la famille qui peint aussi, comme Cindy Choisy, ou encore des personnes qui sont intéressées par cette affiliation à la Maison des Artistes ».

UNE IDENTITÉ CULTURELLE ARIDE

Car pour Alain Rioual « il est impossible d’exister si on ne peut pas s’exprimer, si on n’a pas une culture qui nous est propre. Si on n’a pas notre musique, notre courant artistique, notre artisanat, etc, on ne peut pas prétendre qu’il existe encore des saint-martinois, si on n’a pas une culture qui nous est propre » insiste Rioual. C’est pour cela qu’il a baptisé son association « Le Moringa » qui est « un arbre qui vit dans les régions arides. Et actuellement, au niveau de notre identité culturelle, je trouve en tant que saint-martinois que le secteur est un peu aride ». Le président Rioual espère bien que l’art, à Saint-Martin, « pourra fleurir de la même façon et que l’on pourra à nouveau s’exprimer culturellement et retrouver une identité qui nous est propre ».

AIDER LES JEUNES TALENTS

La première action de l’association a été de parrainer le jeune batteur « Jon Jon » qui l’a « touché et impressionné » lors de sa prestation au Fish Day, en lui offrant une année complète de cours de batterie à l’école de musique Paul Emmanuel. Avec le capital engrangé avec ses productions artistiques, Alain Rioual veut pousser « tous les talents ».
Ce dernier aide aussi les jeunes artisans et de jeunes entrepreneurs qui n’arrivent pas à se fabriquer une identité visuelle pour leurs entreprises. « Je ne veux pas concurrencer les imprimeries, je donne du conseil… Ça m’arrive de faire une maquette et puis je les renvoie vers des professionnels pour qu’ils puissent constituer leurs outils de communication ».
Parrainer et aider de jeunes talents, conseiller de jeunes chefs d’entreprises, faire reconnaître le statut d’artiste à Saint-Martin, voilà du pain sur la planche pour la jeune, mais dynamique, association « Le Moringa ».