Trois vaccins disponibles, des doses en suffisance : la vaccination s’accélère dans les Iles du Nord

 

Dès à présent la cible des personnes « vaccinables » est élargie. Si la population de plus de 75 ans ou présentant des maladies chroniques et les professionnels de santé restent prioritaires, le reste de la population peut également se faire vacciner, en fonction des doses et des rendez-vous disponibles, confirme Valérie Denux. L’objectif est de vacciner 80% de la population âgée de plus de 18 ans avant l’été.

 

 

Il est une notion essentielle qu’il ne faut pas occulter c’est celle de la dépendance, des deux îles, à la Guadeloupe, dans les cas de formes graves de la Covid-19. Le CHU de Pointe à Pitre est sous tension et la seconde option de transferts vers la Martinique semble aussi comprise, le service hospitalier devant faire face ces derniers jours à un afflux important de patients.
La levée des motifs impérieux entre les îles ou la métropole n’est donc pas réaliste dans l’immédiat selon Monsieur le Préfet. D’autant que la Guadeloupe instaure de nouvelles mesures plus strictes, du 2 au 5 avril pour le week-end de Pâques. Des restrictions qui ne seront pas de mises à Saint-Martin assure le préfet, rappelant toutefois que la situation de l’île fait bien des jaloux, et qu’il est de la responsabilité de chacun de continuer à appliquer les gestes barrières pour conserver ce statut un peu part. Pour les personnes recevant des touristes (hôtels ou particuliers) il est impératif d’appliquer le protocole d’hébergement. Même si actuellement l’arrivée de touristes, via la partie néerlandaise, ne semble pas avoir d’incidence, car tous sont soumis à un test PCR et la majorité d’entre eux est semble-t-il vaccinée. « Ouvrir progressivement le robinet touristique » est une nécessité sur l’île mais qui dépend de la situation sanitaire rappelle le Préfet. Éviter une recrudescence des cas et le développement des formes critiques sont donc les seules solutions pour les îles du nord … et cela passe par la vaccination.

 

 

Conformément aux engagements du gouvernement, chaque semaine, de nouvelles doses, dont le nombre est calculé au prorata de la population sur la base des approvisionnements nationaux, sont fournies. Au total, 37 730 doses ont été livrées au 21 mars et 19 106 injections ont été réalisées, soit 50,6% des doses pour la Guadeloupe et les îles du nord. Afin d’accélérer le rythme, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, ont décidé l’envoi la semaine dernière de 3 500 doses supplémentaires par rapport aux volumes initialement prévus. A Saint-Martin, environ 1 200 personnes ont d’ores et déjà été vaccinées, presque la moitié d’entre elles a reçu la seconde injection, et le stock de doses est renouvelé chaque semaine.

 

 

A ce jour trois vaccins sont administrés sur le territoire : Pfizer BioNtech, Moderna et AstraZeneca. Le vaccin Pfizer est administré au centre de vaccination de l’hôpital sur rendez-vous (via le site sante.fr), du lundi au vendredi, et Moderna dans les centres de vaccination installés ponctuellement dans les quartiers. AstraZeneca peut être injecté par les médecins de villes (une dizaine sur Saint-Martin), les infirmiers libéraux, les sages-femmes, et dans les pharmacies (à ce jour la liste de celles-ci n’a pas encore été communiquée). A noter que sa mise en stand-by durant quelques jours, suite à des effets indésirables, a entamé la confiance de la population envers ce vaccin. Il est désormais réservé aux personnes de plus de 55 ans. Valérie Denux précise cependant que sur plus de 20 millions de personnes vaccinées avec AstraZeneca dans le monde, le pourcentage de complications demeure très faible et qu’aucune complication n’a été enregistrée à ce jour sur la Guadeloupe ou les îles du Nord parmi les personnes vaccinées avec ce vaccin ou les autres.
Le vaccin Janssen de Johnson & Johnson, devrait lui, être disponible à partir de fin avril, début mai. Il présente l’avantage de nécessiter une seule dose contrairement aux trois autres pour lesquels deux doses sont nécessaires à environ un mois d’intervalle.

 

 

La vaccination de masse débutera dès mi-avril à Saint-Barth, qui connait un taux d’incidence plus important, et dès fin avril / début mai à Saint-Martin. La cible sera élargie à toutes les personnes ayant plus de 18 ans. Pour rappel, les personnes en dehors de la cible peuvent déjà bénéficier de rendez-vous vacants. Le vaccin est entièrement gratuit.
Au regard du succès de cette opération (82 personnes vaccinées-), d’autres seront mises en place prochainement à nouveau sur Quartier d’Orléans, voire d’autres quartiers pendant tout le mois d’avril, dans l'attente de l’ouverture d’un grand centre de vaccination annoncé pour le mois de mai.
« Il faut monter en puissance. Le vaccin est la seule solution pour retrouver notre liberté avant l’été » assure Valérie Denux.