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Une belle cérémonie au sommet du Mont des Accords

25 March 2019
Comme chaque année, le Traité de Concordia, qui a été signé en 1648, est commémoré par les élus des deux parties de l’île. Samedi matin, les élus de Saint-Martin et de Sint-Maarten n’ont pas dérogé à cette tradition et ce sont rendus au sommet du Mont des Accords, lieu de la signature du Traité, où une célébration a été organisée.

 

La délégation de Sint-Maarten était composée du gouverneur Eugene Holiday, de Sarah Wescott-Williams, présidente du Parlement, de la Première ministre Leona Romeo Marlin, du ministre de la Justice Cornelius de Weever et de la député Silveria Jacobs. Quant à la partie française, elle était représentée par la préfète Sylvie Feucher, le président de la Collectivité Daniel Gibbs, la 1e vice-présidente Valérie Damaseau et par Raj Charbe qui représentait le Conseil territorial. Les Conseils des jeunes des deux parties de l’île, qui ont joué un rôle important dans l’organisation de la cérémonie, ont débuté la commémoration en lisant des articles du Traité, depuis un podium qui offrait un superbe panorama sur Marigot et Philipsburg. Après l’interprétation des hymnes nationaux, les représentants du Conseil territorial des jeunes ont déposé une gerbe devant la plaque officielle installée le 23 mars 2016 et qui commémore le Traité. Le gouverneur Holiday, la Première ministre Romeo Marlin et la préfète Feucher ont également déposé une gerbe, avec la participation des présidents des deux Conseils territoriaux des jeunes.

SAINT-MARTIN A TOUJOURS ÉTÉ UN SEUL ET MÊME TERRITOIRE

Puis est venu le moment des discours prononcés par le président Gibbs, la vice-présidente Valérie Damaseau et la Première ministre Leona Romeo Marlin. Dans son allocution, le président Gibbs a déclaré que le Traité de Concordia a été rédigé et adopté au 17e siècle « dans un contexte historique très particulier, et c’est probablement ce que les saint-martinois en ont fait à travers l’histoire qui lui donne aujourd’hui sa légitimité et l’importance qu’il revêt à nos yeux ». Daniel Gibbs a assuré que « libre-échange et solidarité » sont les deux principes entérinés par le Traité de Concordia en 1648 et que, depuis, la population confirme « au quotidien l’adage One Island, One people », et que « Saint-Martin a toujours été à nos yeux, un seul et même territoire ».
Le président Gibbs a précisé que cette commémoration n’était pas « un simple devoir de mémoire », mais « la volonté de faire vivre ce Traité de Concordia, de lui donner du sens aujourd’hui en 2019 ». L’élu a souligné que si le Traité de Concordia a instauré, parmi la société saint-martinoise, les valeurs d’unité, de liberté et de solidarité, « nos institutions ont pendant longtemps coexisté, côte à côte, sans incarner ce destin commun pourtant parfaitement assimilé par la population ». Tout en assurant que c’est en se « donnant les moyens d’une coopération renforcée autour de projets structurants que nous ferons vivre le Traité, 371 ans après sa signature ».

LES PRINCIPES QUI RÉGISSENT LE TRAITÉ SONT TOUJOURS INTACTS

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Lors de son intervention, la vice-présidente Valérie Damaseau estime que le Traité de Concordia est devenu si familier, « que nous avons perdu de vue son importance. Nous sommes ici pour nous rappeler que cette division de longue date n’a jamais porté atteinte à la coexistence pacifique des communautés française et néerlandaise. Il n’a jamais porté atteinte à l’harmonie qui nous caractérise de manière si unique, depuis des siècles et, chose intéressante, n’a pas porté atteinte aux principes généraux énoncés dans le Traité de partition franco-néerlandais ». La vice-présidente assure que depuis 1648 le monde a considérablement changé, « et les changements rapides ont bousculé nos fondements et nos équilibres traditionnels. A tel point que ni Saint-Martin, ni Sint-Maarten, ne peuvent continuer à vivre selon les principes et les vertus posés en 1648 (…) Les principes qui régissaient le Traité de 1648 sont toujours intacts et les peuples des deux côtés sont toujours fortement attachés à ces principes ». Pour Valérie Damaseau, il est temps de mettre en place un organe chargé de la coopération entre les deux parties de l’île, « qui permettra la gestion commune et la recherche de solutions communes à des problèmes communs. Un « Congrès uni du peuple » qui renouvellerait l’accord de 1648 et lui confèrerait la légitimité juridique qui lui fait défaut ».

UNE COEXISTENCE PACIFIQUE ET UNE COOPÉRATION CONSTRUCTIVE

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Pour sa part, la Première ministre Leona Rome Marlin a assuré que « le Traité est l’un des plus anciens encore en vigueur et il constitue le fondement sur lequel notre île a été développée et continue de l’être. En raison de ce Traité, nous partageons une culture commune, un patrimoine qui s’exprime de part et d’autre ». L’élue a ajouté que les fonctionnaires des deux parties de l’île travaillent d’arrache-pied pour trouver un terrain d’entente et des solutions en vue de la conclusion d’accords mutuellement bénéfiques pour les habitants et les visiteurs. « La priorité a été donnée au renforcement de la coopération avec la partie française de Saint-Martin, et des réunions quadripartites entre les quatre gouvernements se poursuivent pour traiter, au plus haut niveau, de nombreuses questions ».
La Première ministre a tenu à rappeler que « la coexistence pacifique dont nous bénéficions ne peut être maintenue que par une coopération constructive et la volonté de résoudre les problèmes de manière mutuellement bénéfique. En tant que dirigeants, il est de notre devoir de maintenir l’esprit du Traité pour les générations à venir ».
C’est par des lectures de poésie et des danses interprétées par des membres de l'Institut National des arts (NIA) et de la Charlotte Brookson Academy, ainsi que par des rafraîchissements, que ce 371e anniversaire s’est terminé.

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