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Une participation citoyenne pour améliorer la sécurité dans les quartiers

Par Ann Bouard
14 January 2019
Instaurée depuis 2006 en métropole, la participation citoyenne consiste à impliquer les habitants dans la protection de leur quartier, une sorte de co-production entre habitants et gendarmes visant à améliorer la sécurité de chacun. Cette démarche n’existait pas jusqu’à présent à Saint-Martin. La signature d’une convention entre la gendarmerie de Saint-Martin-Saint Barthélémy, la Collectivité et la Préfecture, instaure depuis jeudi dernier le dispositif sur l’île. Le premier quartier à tenter cette nouvelle expérience est Concordia.

En préambule à la signature, Daniel Gibbs a rappelé que « la sécurité est l’affaire de l’État, de la Collectivité, mais aussi de tous. On a des devoirs et des obligations, les uns envers les autres, la clé du succès dépend de la bonne volonté de chacun. L’enjeu est énorme, mais certains dispositifs ne demandent pas beaucoup d’argent, et celui-ci en fait partie ».
Du côté de la gendarmerie, on estime que la délinquance évoluant avec le temps, les forces de l’ordre sont tenues de s’adapter, en lien avec la population pour être plus efficaces. Le choix de Concordia n’est pas anodin : c’est le quartier qui enregistre le plus grand nombre d’attaques aux biens ou aux personnes sur la partie française.

ADAPTER UN DISPOSITIF QUI A FAIT SES PREUVES EN MÉTROPOLE

La délinquance a tendance à se développer lorsque le lien social entre les habitants, mais également avec les forces de l’ordre, se distend. Il s’agit donc de le rétablir et de le développer. En métropole, les villes qui ont mis ce dispositif en place ont constaté une nette diminution des délits.
Le général Descoux, commandant de la gendarmerie de Guadeloupe et le lieutenant-colonel Manzoni ont présenté aux habitants de Concordia ayant fait le déplacement pour l’occasion les modalités de la mise en place de ce dispositif dont l’objectif est de rendre compliquée la tâche aux semeurs de troubles. La remontée des informations de terrain, directement par les résidents d’un quartier à la gendarmerie, permettra de faire intervenir des patrouilles à bon escient et au moment opportun. 
Le principe est, non pas basé sur la délation, mais sur celui de la mobilisation de toute la population pour signaler les situations qui les inquiètent ou, les perturbent. Dans un premier temps ciblées, ces interventions ont pour but de s’étendre.

DES RÉFÉRENTS EN LIEN DIRECT AVEC LA GENDARMERIE

Le lien se fera par le biais de référents, choisis par la gendarmerie sur la base du volontariat, qui pourront faire remonter les informations de leur quartier à leur contact en gendarmerie. A ce jour, une dizaine de personnes ont d’ores et déjà été recrutées, mais pour que l’efficacité soit optimum une trentaine serait nécessaire. Bien entendu, les échanges demeureront confidentiels et pourront s’effectuer par téléphone, avec un numéro dédié. 
Ce dispositif vise à éradiquer les actes de délinquances dans les quartiers mais également comme le souhaite la Préfète Feucher à améliorer les conditions de vies de chacun en luttant contre toutes les formes d’incivilités, comme le bruit, le comportement des deux-roues, l’abandon des déchets, etc.
Le commandant Manzoni croit beaucoup dans ce dispositif et souhaite que sa réussite sur Concordia incite les autres quartiers à le mettre en place rapidement.
Peu convaincus au début de la réunion, certains habitants de Concordia ont admis à la fin de la séance que le dispositif pouvait les aider … et surtout, ils ont envie d’y croire !


 Bientôt une nouvelle brigade 

Le développement de la population et par conséquent des zones habitées sur l’île demande aux forces de l’ordre de s’adapter. Afin de mieux rayonner sur le côté est de l’île, qui jusqu’à présent disposait d’une unité à Quartier d’Orléans, fréquentée uniquement par les personnes du secteur, la gendarmerie envisage une nouvelle brigade sur la zone de Grand Case / Hope Estate. 
Dans un premier temps, un local de bureaux pourrait être loué, mais à terme, c’est la construction d’une unité complète avec des logements de fonction qui est prévue. Le projet, même s’il s’inscrit dans le long terme, est déjà à l’étude.

Ann Bouard