Une réserve opérationnelle boostée par le cyclone Irma
La première promotion de gendarmes affectés à la réserve opérationnelle, qui s’est terminée le vendredi 20 juillet dernier, est la concrétisation d’une volonté du lieutenant-colonel Sébastien Manzoni, commandant la compagnie de gendarmerie des îles du Nord. Ce dernier souhaitait, depuis quasiment deux ans, qu’une réserve opérationnelle conséquente et formée à Saint-Martin soit mise en place.
Le passage du cyclone Irma aura été, en partie, à l’origine de la motivation pour rejoindre les rangs des réservistes opérationnels. A Saint-Martin, le concept de réserve opérationnelle, voire de garde nationale, ne parle pas trop à la population, « en revanche, après Irma, les saint-martinois ont pu voir concrètement à quoi servait la réserve », assure le lieutenant-colonel Manzoni.
Deux jours après le cyclone Irma, un premier peloton de quinze réservistes est venu de Guadeloupe, précédant deux compagnies de la réserve territoriale, soit un total de 140 gendarmes venu de toute la France métropolitaine. Des renforts venus donner un coup de main en matière de proximité, de protection et de sécurité.
Pour Sébastien Manzoni, « les saint-martinois ont pu se rendre compte quelle était la mission du réserviste qui, par bien des côtés, s’apparente fortement à celle d’un gendarme d’active. Ça a été très parlant pour eux et ça a nécessairement créé des vocations ».
COMPLÉTER L’ACTION DES GENDARMES D’ACTIVE
Le lieutenant-colonel considère que le cyclone Irma a eu un effet très vertueux, « j’ai bien senti qu’il y avait une volonté de servir ». Environ 80 personnes ont répondu présent lors de la première sélection. « Pour la plupart, tous sont issus du monde civil, avec une expérience professionnelle passée, et c’est ça qui m’intéresse. Un réserviste c’est un citoyen-gendarme, c’est-à-dire quelqu’un qui comprend le monde de la société. Et c’est en ça que les réservistes, à Saint-Martin, sont intéressants pour vraiment compléter l’action des gendarmes qui, pour beaucoup, viennent un certain temps et n’ont pas forcément des réflexes saint-martinois. Grâce à ces réservistes, on va créer un lien encore meilleur avec la population saint-martinoise ».
Les premiers tests de sélection ont concerné 80 candidats, mais « les critères sont sélectifs, notamment l’état de santé, et ensuite il y a des tests qui sélectionnent. Je dois être sûr de n’avoir aucun doute sur cette personne quand je donnerai pour missions, à ces réservistes, d’aller sur le terrain, armé, de manière quasi autonome ». Au final, il y a eu une vingtaine de personnes retenues, « un bon résultat » assure le patron des gendarmes des îles du Nord.
UNE RÉSERVE OPÉRATIONNELLE POUR AIDER EN CAS DE COUP DUR
Malgré une sélection rigoureuse, Sébastien Manzoni incite les volontaires qui, « parfois, pour des raisons médicales bénignes, se sont vus refuser l’entrée en formation, de rester motivés et de se reporter volontaire dès l’année prochaine ». Car l’objectif est de faire une formation par an, « sur des petits volumes. Dix, quinze personnes, c’est très bien pour Saint-Martin (…) Je souhaite avoir un réservoir d’une vingtaine de réservistes toujours disponibles ».
Pendant Irma, « on aurait eu cette réserve d’une vingtaine de personnels, je sais que j’aurai pu compter sur eux. Même avant le passage d’Irma, ils auraient pu nous renforcer dans nos missions d’informations à la population, de sécurisation… C’est une réserve opérationnelle sur laquelle le commandant de compagnie peut s’appuyer en cas de coup dur, parce que les saint-martinois ont envie et besoin de sécurité et de proximité avec les gendarmes. Et les réservistes s’inscrivent parfaitement dans ce cadre-là ».
Au final, ce sont douze gendarmes réservistes qui ont rejoint la réserve opérationnelle de Saint-Martin à l’issue de cette première formation