Clément Bonnardel : chef de projet ReCorEA
À Saint-Martin, l’océan et les espèces qui y vivent sont au centre des préoccupations de la Réserve Naturelle. Le projet ReCorEA débuté en avril 2023 est sous la responsabilité de Clément Bonnardel. Rencontre avec ce plongeur scientifique qui voue sa vie professionnelle et personnelle aux espaces marins.
BIOLOGISTE & PLONGEUR SCAPHANDRIER
Gérer un projet tel que ReCorEA demande des aptitudes qui vont au-delà des compétences scientifiques. Il faut notamment être capable d’étudier le vivant à des profondeurs accessibles uniquement à des plongeurs confirmés. Après sa formation scientifique et un Master en biologie de la conservation spécialisé en écologie comportementale et gestion de la faune, Clément avait cependant choisi la voie de l’enseignement. Professeur remplaçant dans un établissement de la région parisienne, il y enseigne les Sciences de la Vie et de la Terre (SVT). Gratifiant, mais le terrain et surtout l’univers marin lui manquent. Il décide donc de passer tous ses certificats de plongée et, le temps d’une saison, exerce comme guide de plongée en Espagne. Il enchaîne en passant son certificat d’aptitude à l’hyperbarie ; une formation qui permet d’exercer en tant que professionnel et de réaliser des interventions subaquatique répondant aux spécialités scientifiques. Certificat en poche, il scrute toutes les offres d’emplois et postule au poste de chef de projet lancé par la Réserve Naturelle de Saint- Martin en début d’année dernière. Le voilà désormais en charge du projet ReCorEA pour deux ans.
UNE VIE IMBRIQUÉE
Un an plus tard, il en tire déjà un bilan très positif ayant appris beaucoup de choses en touchant à plein d’univers, jusque-là abordés de manière théorique, dans le cadre de ses études, comme la gestion, la mise en place et le suivi de projets, les bilans financiers. C’est aussi la découverte du travail dans le cadre d’une association qui diffère quelque peu d’une entreprise classique. Il retrouve malgré tout, ses anciennes amours, la pédagogie et l’enseignement, car dans le cadre du projet ReCorEA il y a beaucoup de sensibilisation et d’interventions dans les écoles ou lors d’événements publics. L’occasion pour lui de se familiariser également avec la biodiversité du territoire, qu’il découvre et qui est au coeur de toutes ses activités. Difficile en effet de l’amener sur le terrain de la vie privée, tant, l’avoue-t-il, la frontière entre les deux est floue. « Pour la plupart d’entre nous, ce sont des métiers passion et, quand on est hors du travail, on a l’impression de travailler, et lorsque l’on est dans le cadre de notre mission on fait des choses qui nous plaisent … donc on n’a plus l’impression de travailler ! ». Sa mission étant financée par des fonds extérieurs à la Réserve Naturelle, elle s’achèvera avec le projet ReCorEA en avril 2025… mais d’ici là, d’autres projets pourraient bien se profiler.
