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Journée des océans : pour une prise de conscience nécessaire

Par Ann Bouard
7 juin 2024

Proclamée il y a dix ans à l’occasion du Sommet de la Terre et des Nations Unies, la Journée des océans est célébrée chaque 8 juin, pour rappeler leur rôle essentiel, source de vie sur la planète. Cet événement est l’occasion de se poser des questions quant aux moyens à mettre en oeuvre pour une meilleure gestion des océans et de leurs ressources, mais aussi pour leur préservation. 

La planète s’appelle Terre mais dans la réalité l'eau recouvre 71% des 510 millions de km2 de la surface du globe. Mers et océans jouent un rôle essentiel dans la régulation des climats et la qualité de l'air. Aujourd’hui, plus de 90% des dix espèces de poissons les plus pêchés sont en voie de disparition et près de 50% des autres sont menacées par l'industrie de la pêche. Chaque année, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. Selon les estimations de la fondation Ellen Mac- Arthur, ils pourraient contenir plus de plastique que de poissons d'ici 2050. Il semble nécessaire que chaque habitant de la planète réfléchisse à tout cela et prenne conscience de la valeur de l’eau.

MULTIPLICATION DES RENCONTRES AU SOMMET

Lors de la Conférence de la Décennie des Océans 2024, organisée par la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO à Barcelone en avril, cette prise de conscience était l’un des quatre objectifs fixés pour l’avenir, tout comme la sensibilisation des populations à l’impact de nos actions sur les ressources marines. Le changement de nos habitudes doit être encouragé, car il en va de la survie des générations futures.

La 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan, qui se tiendra à Nice en juin 2025, reviendra sur ces problématiques. Organisée par la France et le Costa Rica, elle sera précédée d’une réunion des parties prenantes à San José ces 7 et 8 juin 2024 et d’une réunion préparatoire au siège des Nations Unies à New York en juillet. La France et le Costa Rica appellent à rehausser le niveau d’ambition et à accroître collectivement les efforts pour protéger les océans d’ici à juin 2025.

Lors de la Conférence de Coopération Régionale qui s’est tenue en mars à Saint-Martin, les îles de la Caraïbe, elles, avaient demandé à ce que la lutte contre les sargasses soit à l’ordre du jour afin d’en faire une cause internationale.

PROJET RECOREA : DEUX ANS D’ÉTUDES ET D’ACTIONS

À Saint-Martin, cette prise de conscience se traduit par un projet mené par la Réserve Naturelle, pour atténuer les pressions anthropiques subies par les écosystèmes côtiers. Une première phase préparatoire a déjà permis, grâce à des images satellites, de mesurer la fréquentation nautique dans les eaux de Saint-Martin, de cartographier les habitats et de mesurer les panaches turbides. Un questionnaire auprès des usagers et des professionnels de la mer, et un suivi de la fréquentation nautique des sites de la Réserve ont également été établis. Les relevés montrent une évolution inquiétante du trait de côte entre 2017 (avant Irma) et 2023. Il a reculé en moyenne de 8,45 m à la Baie Orientale et de 18,46 m dans la baie de Cul-de-Cac.

Pour y pallier, plusieurs actions sont entreprises, comme l’entretien de la pépinière, la récolte de graines de palétuviers ou encore la restauration de la mangrove et la plantation de palétuviers dans le milieu naturel.

En parallèle, les zones de mouillage dans la partie marine de la Réserve seront modifiées afin de mieux répartir l’accueil des plaisanciers et d’adapter les bouées aux différentes catégories de bateaux, notamment à ceux de plus de 50 pieds.

Ses actions viennent en complément des suivis scientifiques qui sont faits sur les récifs coralliens et sur les herbiers marins. Pour la première fois, un suivi de l’état de santé de la mangrove a lui aussi été mis en place. Toutes ces actions font l’objet de communication à la fois dans les établissements scolaires, sur le terrain et lors d’évènements grand public, afin de sensibiliser le plus grand nombre à ses problématiques environnementales.

UNE PALME POUR LA RÉSERVE NATURELLE DE SAINT-MARTIN

Le projet a d’ores et déjà été récompensé par la Palme IFRECOR 2024, une distinction qui met en lumière les initiatives et politiques mises en place par les élus ou associations des outre-mer français pour préserver et gérer durablement les récifs coralliens, mangroves et herbiers marins. Trois projets ont reçu cette année la distinction dont deux en Nouvelle-Calédonie : le Parc naturel de la mer de corail (Palme récifs coralliens) pour son projet d’extension des zones de haute protection au sein du parc et l’Association SOS Mangroves (Palme Mangroves) pour son projet de restauration de la mangrove de l’embouchure de la rivière “la Coulée”. Lors d’une cérémonie à l’Assemblée nationale, le 9 avril dernier, le député Frantz Gumbs a reçu la Palme Herbiers attribuée à la Réserve Naturelle Nationale de Saint-Martin pour son projet ReCorEA.

Ann Bouard

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