Echauffourées à Sandy Ground : éclaircissements du préfet et du colonel de gendarmerie
Le quartier de Sandy Ground a été le théâtre de violences urbaines, dans la soirée de mardi et la nuit qui a suivi. Des événements qui ont eu lieu après qu’un jeune circulant en scooter a été accidenté dans le quartier de Spring Concordia. Les réseaux sociaux se sont emparés de l’affaire, en véhiculant de fausses informations, qui ont déclenché la colère dans le quartier de Sandy Ground. Le préfet Vincent Berton et le lieutenant-colonel Maxime Wintzer apportaient des précisions sur cette affaire lors d’une conférence de presse tenue hier matin.
«Je tiens tout d’abord à avoir une pensée pour le jeune scootériste, résident de Sandy Ground, qui a été accidenté et dont la vie ne serait pas en danger, selon les informations que j’ai à cette heure », a commencé le préfet Berton. Le représentant de l’Etat ainsi que le lieutenant-colonel Wintzer ont expliqué les circonstances de cet accident : « L’accident s’est produit dans l’après-midi de mardi, à Concordia, alors qu’une opération de contrôle routier menée par les gendarmes était en cours, mobilisant une vingtaine de militaires ainsi que deux motards. Le conducteur du scooter avec à son bord une passagère, tous deux non casqués, a voulu esquiver le contrôle routier et a emprunté une rue adjacente. « Les deux gendarmes à moto ont commencé à le suivre pour l’arrêter, mais observant la conduite dangereuse du jeune à scooter, ils ont décidé de s’arrêter. A ce moment, une voiture est arrivée d’une voie perpendiculaire et le jeune à scooter qui avait fait descendre sa passagère préalablement n’a pas pu s’arrêter, et est venu taper ce véhicule tiers. » « Mes hommes sont immédiatement intervenus pour porter secours au jeune qui était blessé à la tête, et dans l’attente des secours, l’ont placé en position latérale de sécurité (PLS)», continue Maxime Wintzer.
DU DANGER DES FAKE-NEWS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Une vidéo et de fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux, prétendant que le jeune avait été accidenté lors d’une course-poursuite avec les gendarmes, qu’il était dans le coma et qu’à terre il aurait été molesté et menotté par les gendarmes, ont enflammé la colère d’une cinquantaine de jeunes, qui dès la soirée, vers 21h30, ont mis le feu aux poubelles dans le quartier de Sandy Ground. Une patrouille de gendarmerie est envoyée sur les lieux qui confirme les incendies et le militaire officier de permanence décide d’aller à la rencontre des jeunes pour entamer un dialogue. Mais des pavés lui sont jetés dessus, le blessant légèrement et endommageant la voiture de patrouille. Une autre patrouille a été appelée en renfort qui s’est positionnée au niveau du rond-point du cimetière, afin de bloquer la circulation. Cette dernière faisant aussi l’objet de jets de pierres, les militaires se sont retranchés, puis sont revenus en renfort pour « une position de défense ferme », avec une cinquantaine d’individus. Les échauffourées ont continué jusqu’au milieu de la nuit, avec un bilan de quatre véhicules incendiés, trois commerces vandalisés et deux véhicules de gendarmerie impactés.
LE PRÉSIDENT MUSSINGTON EST ARRIVÉ DANS LA NUIT POUR DIALOGUER AVEC LES JEUNES
Prévenu, le président Louis Mussington est arrivé sur les lieux dans la nuit et a entamé un dialogue avec la famille du jeune, la rassurant sur son état de santé, puis avec les jeunes en colère. « Indispensable, la collaboration avec le président Mussington a été payante, permettant une redescente de l’escalade », concédait le lieutenant- colonel Wintzer. Vincent Berton a également félicité l’intervention de Louis Mussington qui a permis un retour au calme. A 5 heures du matin, le retour au calme était constaté dans le quartier de Sandy Ground. Les magasins pillés et les propriétaires des véhicules incendiés faisaient alors les constats douloureux : vols de scooters, vols de matériels nautiques, dont des fusées de détresse, destruction de vitrines et vols de denrées alimentaires.
A la veille des festivités du 14 juillet, les forces de l’ordre appellent au calme, au dialogue et insistent sur les opérations de sécurité routière qui sont nécessaires et importantes pour mettre un frein aux trop nombreux accidents de la route qui tuent et blessent de nombreux jeunes sur les routes.