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Second tour : Saint-Martin ou Saint-Barthélemy ?

Par Ann Bouard
2 juillet 2024

A l’échelon national, trois semaines après son succès aux européennes, le Rassemblement National arrive largement en tête devant le Nouveau Front populaire et le groupe de la majorité présidentielle. Sur la circonscription des îles du Nord, c’est le député sortant Frantz Gumbs qui a réuni le plus de suffrages devant la candidate de Saint-Barthélemy, Alexandra Questel.

L’enjeu du second tour sera au niveau national de décider de la future Assemblée nationale et selon les résultats, d’un nouveau Premier ministre et d’un nouveau gouvernement. Au niveau local, l’enjeu sera autre : être dans la continuité d’un député issu de Saint-Martin ou s’orienter vers le changement avec une députée de Saint-Barth.

Pour cela il faudra que les électeurs des deux îles se sentent concernés, car si la mobilisation fut de 40,84% des électeurs inscrits à Saint-Barth, à Saint-Martin le taux de participation a été seulement de 25,53%. Un piètre score qui démontre le peu d’intérêt pour ces élections, alors que dans l’hexagone la mobilisation a connu un taux historique de 67,5%.

LES OUTRE-MER FONT BARRAGE AU RN

Les territoires d’Outre-mer semblent avoir résisté à la percée du Rassemblement National. Le parti de Jordan Bardella est parvenu à qualifier deux candidats au second tour en Guadeloupe et, pour la première fois, en Martinique, mais ceux-ci ne devraient a priori pas être élus au second tour.

Si à Saint-Martin, c’est le représentant du MoDem qui est arrivé largement en tête, globalement les Français d’Outre-mer à l’instar de ceux de l’hexagone ne font plus confiance à la majorité présidentielle. C’est la gauche qui s’en sort le mieux dans les territoires ultramarins, se positionnant en première place notamment en Martinique et Guyane.

LES SAINT-MARTINOIS BOUDENT LE VOTE

La forte participation dans l’hexagone explique le nombre important de triangulaires qui initialement devaient avoir lieu au second tour. Un cas de figure qui ne se présentera pas à Saint-Martin faute de votants.

En effet, sur les 8 candidats en lice au 1er tour, aucun n’a obtenu la majorité absolue. Pour se qualifier pour le second tour, les candidats devaient obtenir au moins 12,5 % des suffrages des personnes inscrites sur les listes électorales dans la circonscription, soit à minima 3 153 voix. Ainsi, bien que Philippe Philidor ait obtenu 16,91% des suffrages avec 1170 voix, il ne se qualifie pas pour le second tour et ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus de voix qui sont qualifiés. Le duel sera donc entre Frantz Gumbs (2867 voix – 41,44%) et Alexandra Questel (1378 voix – 19,82%).

Un résultat que l’on peut donc imputer au désintérêt des citoyens saint-martinois, car sur les 19970 inscrits seuls 7232 se sont rendus dans les bureaux de vote !

SECOND TOUR : REPORT DES VOIX, QUI DIT QUOI ?

Hervé Meunier dont l’engagement consistait à s’opposer aux « macronistes » et donc à son représentant local, le député sortant, a invité sur ses réseaux sociaux ses électeurs à voter au second tour pour la candidate de Saint-Barthélemy. Mêmes directives pour Clément Chapdelaine, le candidat Reconquête, qui par voie de communiqué appelle ses électeurs « mais plus largement toutes celles et ceux qui veulent s’opposer au projet funeste du NFP (Nouveau Front Populaire avec Jean-Luc Mélanchon) à voter pour Alexandra Questel ». Les autres candidats du premier tour n’avaient pas encore formulé leurs directives lundi soir.
L’issue du second tour dépendra donc fortement de l’assiduité des électeurs à se rendre aux urnes… ou pas !

Ann Bouard

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