A400M de l’armée de l’air : essais réussis pour le gros porteur à Grand Case
En raison du report du lancement du satellite CSO3 par la fusée Ariane du 26 février au 4 mars, le déploiement et les démonstrations interarmées (armée de l’air et armée de terre) sur l’aéroport de Grand Case dans le cadre de l’opération Bubo 25, ont été avancées à mercredi. L’objectif était de pouvoir tester en situation réelle des atterrissages d’urgence et des exfiltrations de troupes.
L’opération Bubo 25 consistait à déployer pour la première fois des avions de chasse Rafale en Guyane grâce au triptyque Rafale - A400M - A330 MRTT Phénix, d’une part pour sécuriser l’espace aérien lors du lancement du satellite militaire d’observation CSO3 par la fusée Ariane, et d’autre part pour réaliser des entraînements et un renforcement des missions des armées sur cette partie de la planète.
Mercredi l’A400M, avion hors norme pouvant transporter des troupes, des approvisionnements d’urgence (dans le cadre d’actions humanitaires comme récemment à Mayotte), du matériel militaire, véhicules et hélicoptères compris (à l’exception des chars) a réalisé quatre décollages et atterrissages tests sur la piste de l’aéroport de Grand Case. Pour son dernier vol de démonstration de la journée, il a embarqué les journalistes de la presse locale, les forces de l’ordre et plusieurs personnalités de l’île, dont Marie-Hildegarde Chauveau, directrice de cabinet du préfet.
Un allié de poids très tactique
Tous les Airbus 400M (25 avions) sont basés à Orléans. La flotte devrait atteindre les 35 aéronefs d’ici 2030 conformément à la loi de programmation militaire 2024-2030. Malgré ses dimensions impressionnantes, le quadrimoteur peut opérer de jour comme de nuit et traverser l’Atlantique, sans ravitaillement en moins de 10h (avec 10 tonnes de chargement), tel un avion de ligne classique. Il est équipé pour le transport et le parachutage de militaires, mais également de matériel et peut assurer des missions d’évacuation sanitaire.
Capable de se poser sur des pistes courtes comme celle de Grand Case (à vide, 600 à 700m suffisent), il est un allié de poids dans le transport stratégique et les opérations humanitaires et de secours en cas de catastrophe. Neuf palettes peuvent être chargées par l’arrière de l’avion et débarquées en moins de 10 minutes ou directement aérolarguées, par colis, si les zones d’accès ne sont pas favorables à son atterrissage.
Un contingent du 33e RIMA, basé en Martinique et un détachement du régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand étaient présents aux côtés des militaires de l’armée de l’air ce mercredi, pour assurer les démonstrations de débarquement de troupes et de sécurisation de l’aéroport. La journée fut également l’occasion de présenter les différentes armes utilisées par les militaires dans leurs missions.
L’avion est reparti dès mercredi après-midi, direction la Guyane où, avec l’ensemble des moyens aériens déployés dans le cadre de l’opération Bubo 25, il assurera la sécurité du tir de la fusée Ariane, prévu ce lundi 3 mars à 13h24, heure locale. Un tir en effet hautement sécurisé, le satellite qui sera placé à 800km d’altitude étant un satellite de surveillance militaire.
