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Agents de la Collectivité : le droit de grève est lancé

Par Diane Pezeron-Dubois
27 mai 2024

Si le torchon brûle depuis le début du mois de mai entre les agents de la Collectivité et la majorité, les tensions apparues vendredi 24 mai face au Président, témoignent de discussions au point mort. Le droit de grève, lancé par les syndicats, a pris effet ce lundi à minuit.

C’est dans la salle des délibérations de la Collectivité que les syndicats UNI.T.978, UNSA et UTC-UGTG ont organisé ce vendredi 24 mai une conférence de presse afin d’exposer leurs revendications, mais également de dénoncer le silence du président Louis Mussington. «Nous nous battons pour avoir une table ronde et résoudre les problèmes de cette Collectivité », annonce Hubert Flemming, délégué régional de l’UNSA. «Aujourd’hui, nous sommes face à un mur, ce qui n’arrange pas le dialogue social », poursuit-il.

VÉRIFIER LES ACTIONS DE LA MAJORITÉ

Les syndicats en ont profité pour énoncer les différents points de revendications qui concernent, entre autres, la carrière des agents. Ils demandent à la Collectivité de leur fournir des documents précis afin de pouvoir prendre en compte la situation réelle des travailleurs et de vérifier la légalité des actions.

«Nous voulons comprendre le mécanisme, certains agents sont pénalisés et ne peuvent pas passer des concours parce qu’ils ne sont pas classés dans la bonne catégorie », énonce Hubert Flemming. Autre point, le respect de l’exercice du droit syndical : « Nous n’avons pas de local, aucun accueil pour les agents ». Enfin, point important, concernant cette fois le service technique de la Collectivité. «Les agents n’ont pas de bureau, sont sous la pluie ou en plein soleil, il n’y a pas de suivi », poursuit Hubert Flemming. D’autres points sont énoncés, dont un concernant la Police territoriale. «Cette dernière a une nouvelle organisation et nous nous rendons compte que des signatures sont faites par des personnes non autorisées ». Les représentants demandent également des documents visant l’école de management, qui, selon le syndicat, aurait dû passer par les instances syndicales avant d’être homologuée.

DÉSACCORD SUR L’ORGANISATION DES NÉGOCIATIONS

Une absence de dialogue et des revendications qui, pour les syndicats, restent lettre morte. Pourtant, un début de solution semblait avoir été trouvé par les deux intéressés. Une réunion devait avoir lieu avec le président le 22 mai, mais cette dernière a été annulée. La raison ? La méthode elle-même des négociations. Louis Mussington souhaite recevoir dans son bureau une délégation de trois membres par syndicat. Ces derniers refusent. «Nos délégations comptent environ 5 personnes minimum, nous avons besoin de certains agents techniques, car ces derniers doivent donner leur expertise », expliquent-ils. Les syndicats souhaitent que les discussions soient organisées dans la salle de délibérations de la Collectivité et non dans le bureau du président. «Cela s’est toujours fait comme cela », déclare Nicole Javois, de l’UTC-UGTG. «Le Président sait très bien que son bureau ne pourra pas accueillir le nombre de notre délégation ». Face aux refus des deux parties, les discussions sont encore au point mort.

Un coup de théâtre est survenu lors de la conférence, lorsque le Président est apparu, visiblement très contrarié, qualifiant cette situation de cirque et rappelant qu’il avait proposé plusieurs fois des rencontres. «Je serai toujours ouvert au dialogue social», a-t-il assuré devant les agents, rappelant qu’une nouvelle réunion était prévue ce mercredi 29 mai, sans pour autant changer d’avis; ce sera trois représentants ou rien. «Mercredi matin, ma porte sera grande ouverte pour engager des discussions avec des personnes responsables et raisonnables, si ce n’est pas le cas, faites ce que vous voulez », a-t-il asséné avant de tourner les talons sous les cris de contestations et de colère du public.

Les syndicats le rappellent, le droit de grève prend effet ce mardi 28 mai. En raison de la journée de la commémoration de l’abolition de l’esclave, les actions de grèves débuteront quant à elles le lendemain. Reste à savoir si l'une des deux parties acceptera un compromis pour tenter de mener au mieux les négociations.    

Réouverture de l’école Ghislaine Rogers : oui, mais…

Vendredi 24 mai, un protocole de fin de conflit a été signé entre les syndicats et la Collectivité afin de mettre un terme aux débrayages des agents débuté le 16 avril. Les écoliers ont pu de nouveau se rendre sur les bancs de l’école ce lundi. Une bonne nouvelle qu’il faut néanmoins nuancer avec le droit de grève, débuté ce mardi. Si aucune négociation n’est trouvée d’ici là, l’appel à la grève générale concernera la totalité des agents territoriaux et par conséquent, ceux des écoles. Le répit des parents aura-t-il donc été de (très) courte durée ? Affaire à suivre.

Diane Pezeron-Dubois

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