Création de la préfecture de plein exercice : l’Etat renforce ses effectifs dans les îles du Nord
La préfecture des îles du Nord est en pleine mutation, se préparant à devenir une préfecture de plein exercice. A cette occasion, l'État a décidé d'augmenter les effectifs, ainsi que les moyens alloués à la préfecture.
Lors d'une réunion, le préfet Vincent Berton a eu le plaisir de présenter officiellement les nouveaux arrivants au sein de la préfecture et du cabinet du préfet. Il a souligné que ce moment est particulièrement significatif, car il coïncide avec la création imminente de la préfecture de plein exercice. Des décrets sont actuellement en cours de modification pour établir cette nouvelle organisation.
Dans ce cadre, les effectifs et les ressources seront renforcés. Le préfet a également annoncé l'affectation d'un sous-préfet supplémentaire à Saint-Martin, ce qui signifie qu'il y aura désormais un préfet délégué et un sous-préfet secrétaire général à la préfecture.
Le gouvernement a souhaité créer un nouveau poste de sous-préfet directeur de cabinet, confié à Marie Hildegarde Chauveau, qui a pris ses fonctions le lundi 28 octobre 2024. Le préfet Vincent Berton a précisé qu'elle est pour l’instant chargée de mission auprès du préfet, en attendant la publication du décret du président de la République.
Le représentant de l'État a également tenu à présenter Marion Gonzalez-Durili, arrivée en mai 2024 en tant qu'adjointe de Marie Hildegarde Chauveau, ainsi que Thomas Buffard, stagiaire de l'INSP (Institut National du Service Public), qui est à la préfecture depuis début octobre 2024. « Depuis deux ans, nous avons la chance d'accueillir un stagiaire INSP, ce qui contribue à renforcer la présence de l'État à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, comme le souhaite le gouvernement », a affirmé le Préfet.
Il a également exprimé son attachement à ce que l'État soit incarné, en rappelant que « nous administrons des îles et des personnes. La chance que nous avons à Saint-Martin et Saint-Barthélemy réside dans notre relation humaine. C'est essentiel, et c'est cet esprit que je souhaite insuffler dans les relations entre l'État et les administrés des deux îles ».
Marie Hildegarde Chauveau, chargée de mission auprès du préfet, exprime sa joie et son honneur de prendre ses fonctions à Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Elle considère ce moment « absolument unique », car les deux îles vivent une période charnière avec le passage à la préfecture de plein exercice.
Pour elle, ce choix était évident à la sortie de l’INSP.En tant que directrice de cabinet pour un premier poste, rejoindre ces îles est une opportunité rare, étant le premier poste en Outre-mer ouvert à la sortie de l’INSP. Elle décrit ce rôle comme à la fois complet et complexe, avec de nombreux enjeux distincts. « Une île avec une frontière, une diversité culturelle et une profondeur historique impressionnantes », souligne-t-elle, rendent ce poste particulièrement passionnant.
Marie Hildegarde est attirée par le service de l’État et du ministère de l’Intérieur sur des sujets de sécurité qui lui tiennent à cœur, tout en appréciant la possibilité d’exercer sa créativité. Elle ressent une ambiance particulière à Saint-Martin, « palpable dès l’arrivée à l’aéroport », et est consciente de la richesse humaine et culturelle de l’île.
Originaire d’Alençon, elle a poursuivi ses études à Paris et a acquis diverses expériences professionnelles, de Salamanque à Londres, avant de se former à l’INSP à Strasbourg. Son arrivée ici représente l’aboutissement de son parcours, lui permettant de servir les Saint-Martinois et les Saint-Barths, entourée d’une équipe dynamique.
Marie Hildegarde se réjouit de collaborer avec les services de l’État, tels que les pompiers et les gendarmes. Les fonctions du cabinet se concentrent sur la sécurité publique, incluant la sécurité routière, la lutte contre la fraude et les stupéfiants, ainsi que la sécurité civile face aux événements climatiques.
Marion Gonzalez-Durili, directrice adjointe du cabinet du préfet, a rejoint le cabinet en mai 2024 en tant que directrice adjointe, tout en occupant également le poste de chef du service des sécurités.
Elle supervise le service des armes, les polices administratives, ainsi que le Service Interministériel de Défense et de Protection Civiles (SIDPC), qui est responsable de la gestion des crises et de la sécurité civile.
Sous l’autorité de la directrice de cabinet, elle est en charge des dossiers de coopération régionale, de sécurité routière, et elle est également référente pour les « violences intrafamiliales ». Forte d'une expérience d'une dizaine d'années dans la fonction publique, son parcours est principalement axé sur la sécurité intérieure. Son premier poste, en Corse, consistait à coordonner les actions de sécurité, suivi d'une affectation à l’office des stupéfiants en police judiciaire.
Par la suite, Marion Gonzalez-Durili a été intégrée au cabinet du directeur général de la police nationale. Avant de rejoindre Saint-Martin, elle a occupé le poste de chef d’une unité de renseignements criminels à l’office central de lutte contre le crime organisé.
Elle exprime sa satisfaction à l'idée d'accueillir la nouvelle directrice de cabinet, après avoir assuré l’intérim de Julien Marie durant les dernières semaines, « je suis sûre qu’ensemble, nous pourrons impulser une excellente dynamique au sein du cabinet ».
Thomas Buffard, diplômé de l’INSP, possède une solide expérience de douze ans en tant qu’entrepreneur dans le secteur de l’économie sociale et solidaire à Dijon où il a fondé une entreprise d’insertion, dédiée à aider les chômeurs de longue durée à retrouver un emploi.
Par la suite, il a eu l’opportunité d’être recruté comme sous-préfet contractuel pendant deux ans, dans les Ardennes. Dans ce rôle, il a été chargé de superviser le plan de relance mis en place suite à la crise sanitaire du Covid, un programme ambitieux au cours duquel l’État a investi cent milliards d’euros pour soutenir l’activité économique et favoriser la transition écologique du pays.
En janvier 2024, Thomas Buffard a réussi le concours d’entrée à l’INSP. Au cours de sa formation, il a l’occasion de réaliser un stage à la préfecture des îles du Nord d’une durée de cinq mois. Fort de son expérience en métropole en tant que sous-préfet, il a exprimé le souhait de découvrir le fonctionnement de la préfecture en Outre-mer. Il a ainsi pu constater qu’il était bien servi ici, face à des enjeux variés, tout en participant à la transformation de la préfecture en préfecture de plein exercice.