“Dry January: le moment idéal pour faire une pause !”
Le « Dry January », ou « janvier sec », revient pour la cinquième année consécutive en France. Le challenge, lancé en Grande-Bretagne en 2013, consiste à ne pas boire une seule goutte d’alcool tout au long du mois de janvier.
En 2011, Emily Robinson se fixe un défi : s’inscrire à un semi-marathon en février. Pour se préparer, elle décide d’arrêter l’alcool pendant le mois de janvier et constate rapidement les effets sur sa santé physique et mentale. Deux ans plus tard, elle rejoint l’ONG «Alcohol Change» et lance la première édition du Dry January, suivie par 4 000 personnes. Bien que les chiffres précis varient d’une année à l’autre, l’événement est devenu un défi mondial avec des millions de participants dans des dizaines de pays.
La première édition française a eu lieu en 2020 et on estime que 5 à 6 millions de personnes ont pris part au challenge en janvier dernier, avec une participation plus élevée chez les jeunes adultes (29 % des 18-34 ans) que chez les 35-54 ans (20 %) et les plus de 55 ans (15 %). Contrairement au « mois sans tabac », soutenu par le gouvernement, ce « mois sans alcool » est principalement porté par des associations. La France occupe la première place mondiale des exportations de spiritueux et les lobbys sont très actifs à ce sujet. La démarche vise à offrir des résultats immédiats sur le bien-être, tels qu’un regain d’énergie, une concentration améliorée, un meilleur sommeil, une perte de poids et des effets positifs sur la peau. L’aspect financier n’est pas négligeable : selon l’INSEE, chaque Français dépense en moyenne plus de 700 euros par an en alcool.
Entre motivation et obstacles, comment tenir le cap sur l’île ?
Au sein de la population saint-martinoise, les avis sont partagés au sujet du Dry January.
Pour André, qui habite ici depuis une quinzaine d’années, le prix de l’alcool et les amis qui auraient de la difficulté à comprendre qu’il refuse de trinquer avec eux rendent le défi difficile.
Rien d’insurmontable selon Joanne : « chaque bar de l’île propose un mocktail (cocktail sans alcool) ou un frozen et beaucoup de personnes ne boivent pas d’alcool pendant l’année. Je respecte les choix de chacun, mais je trouve l’idée positive. »
Dina, qui réside aux États-Unis, nous confie que le concept du Dry January n’y revêt pas le même sens qu’ici. « Saint-Martin est une destination de vacances, les gens ne vont pas s’abstenir de faire la fête, peu importe le mois de l’année ».
Relever le challenge sans pression
Le site Dryjanuary.fr, démystifie certaines idées reçues comme : « Si je prends un verre en janvier, le défi est perdu » ou « S’arrêter pendant un mois, ça ne sert à rien ». Pour le docteur Chaibeddra, addictologue à Saint-Martin «c’est une bonne initiative de sensibiliser la population à cette opération par le biais de votre canal d’information. Inciter à faire une pause après les excès des fêtes de fin d’année est une action qui va dans le bon sens”.
Certaines marques de spiritueux se révèlent être des alliés inattendus dans cette quête de la modération avec des variations, comme de la bière, mais aussi du rhum ou du vin sans alcool. Une nouvelle catégorie de consommateurs appelés «flexi drinkers» alterne entre boissons alcoolisées ou non, et le marché du Nolo (pour no alcohol et low alcohol) est en constante progression.
Si vous hésitez encore, une option plus douce pourrait être le « Damp January » ou « janvier humide », qui consiste à réduire sa consommation plutôt que de l’arrêter complètement. Cela permet de diminuer la quantité sans trop brusquer le corps ni les habitudes. Une régulation plus qu’une suppression, qui ne doit pas faire oublier la modération, tout au long de l’année.