Fourrière : provisoire en 2025, définitive en 2026
La fourrière animale n’a pas été activée en 2024. Les conséquences sont là. Des hordes de chiens sévissent dans différents quartiers de l’île. Nous avions fait écho de leurs ravages à Oyster Pond, ce sont maintenant les résidents des Terres Basses qui y sont confrontés. 2025 devrait voir une évolution dans le traitement de la situation avant une solution définitive en 2026.
La construction d’une fourrière et d’un refuge pour animaux est un projet qui revient périodiquement. Chaque Collectivité a en effet l’obligation légale de disposer « d'une fourrière apte à l'accueil et à la garde des chiens et chats trouvés errants jusqu'au terme du délai réglementaire de huit jours ». Refuge et fourrière vont donc de pair, d’autant qu’une fois capturé, un animal ne peut être proposé à l’adoption que par le biais d’une association en faveur de la protection animale, déclarée et reconnue. Elle doit en effet mettre en place un certain nombre de protocoles pour veiller à ce que l’adoption se passe dans de bonnes conditions avec de nouveaux propriétaires responsables.
Lancement des travaux du refuge
Les appels d’offres dans le cadre du marché pour la construction du refuge et de la fourrière ont d’ores et déjà été passés, en août dernier. Laurent Guillaume, directeur du service Transition écologique de la Collectivité de Saint-Martin, confirme que les entreprises sélectionnées sont actuellement en cours de notification. Les travaux vont donc débuter au second trimestre. La structure sera opérationnelle pour accueillir chiens et chats en 2026. Le Conseil Territorial avait acté en amont, en septembre 2023, le principe de recours à une délégation de service public par affermage pour la gestion et l’exploitation des deux structures. En clair, c’est une association de protection animale qui aura la charge de gérer à la fois les animaux errants et le centre d’adoption. La Collectivité a entamé là aussi les négociations.
Captures programmées en 2025
À ce jour, c’est la Fourrière de l’Alliance en Guadeloupe qui assure le service. Son contrat pour 2025 a été signé la semaine dernière et elle interviendra à quatre reprises cette année. Le premier passage est programmé en février, pour une durée de quinze jours environ. La fourrière ne peut intervenir que sur la voie publique puisqu’elle est diligentée par la Collectivité. Néanmoins les habitants des résidences privées, comme les Terres Basses ou la Baie Orientale, peuvent faire appel aux services d’une fourrière, à leurs frais, et en ayant au préalable sollicité une autorisation auprès de la Collectivité. En effet, le nombre de places à la fourrière est limité et pour augmenter ses capacités, elle doit rester plus longtemps sur place.
Monsieur Soussainjean, PDG de la Fourrière de l’Alliance, estime qu’il sera difficile de réaliser des opérations dans les résidences privées en février, car l’arrêt de la fourrière l’année dernière a engendré une prolifération très importante. Les différents passages auront pour but d’aplanir le problème pour ne pas revenir à des solutions radicales comme elles ont existées par le passé, avec des empoisonnements par exemple. Les animaux capturés seront dans un premier temps proposés à l’adoption par le biais des associations. Malheureusement ceux qui ne trouveront pas une famille seront euthanasiés. Cela rappelle toute l’importance lors de l’acquisition ou l’adoption d’un animal de ne pas sous-estimer les soins à lui prodiguer, mais aussi à la nécessité impérieuse de la stérilisation.
Responsabiliser les humains
Les propriétaires de chiens se doivent en effet d’être plus responsables en ne laissant pas divaguer leur animal dans la rue et en le stérilisant. Les personnes qui donnent à manger aux animaux errants ont aussi leur part de responsabilité, car les points de nourrissage contribuent à leur concentration, entraînant des problèmes de sécurité et environnementaux. Car, si l'on met souvent en avant la problématique des chiens abandonnés, les chats ont un impact plus insidieux mais plus important. Un chat mange en moyenne 273 animaux en un an ; dont les oiseaux ou les tortillons, ce qui a un impact direct sur la faune. Leur prolifération sur les toits présente, elle, un danger sanitaire, car leurs excréments finissent dans l’eau des citernes.
En conclusion, lorsque l’on se préoccupe du bien-être animal, on garde son animal dans son foyer, là où il se sentira en sécurité et on en prend soin.
Il faut également avoir conscience que la gestion des animaux errants a un coût pour la collectivité, au sens large du terme (Collectivité et citoyens), car c’est l’argent public qui finance leur prise en charge.