Obésité : un petit-déjeuner équilibré avant d’aller à l’école
Mardi dernier, l’association Saint-Martin Santé s’est mobilisée pour la Journée Mondiale de lutte contre l’obésité. Ainsi, la classe de petite section de l’école Emile Larmonie, à Grand-Case, a bénéficié d’un petit-déjeuner équilibré, en présence des parents qui ont pu profiter des conseils de plusieurs spécialistes.
Chantale Thibaut, présidente de l’association Saint-Martin Santé, a l’initiative de ce petit-déjeuner, fait remarquer qu’il y a eu des études, réalisées en 2013, « qui montrent cette grosse problématique que nous avons sur le territoire, au niveau de l’obésité chez l’enfant ».
Les parents d’élèves ont été invités à participer au petit-déjeuner de leurs enfants où il leur a été expliqué l’importance de ce premier repas de la journée. « Nous avons voulu cibler les petits, parce que c’est dès le plus jeune âge que l’on commence à éduquer l’enfant, qui fera demain ce que les parents vont leur inculquer, les orienter sur quelque chose et qui sera bénéfique pour leur développement psychologique».
Apprendre qu’il y a une quantité à donner à l’enfant
Educateur d’activités physiques au niveau du basket, Lyonel Agnes a déclaré aux parents que, dès le plus jeune âge, il faut inciter l’enfant à se mouvoir, à se bouger, à s’inscrire dans un club, participer à une activité physique, etc. « Tout cela pour que demain, nous ayons un enfant qui sera équilibré physiquement et psychologiquement, parce que dès la base il aura reçu une éducation », affirme Chantale Thibaut.
Une psychologue est intervenue pour aborder le comportement de l’enfant face à l’alimentation, et la façon dont il se comporte à l’école quand il n’a pas pris de petit-déjeuner.
Une diététicienne a également participée pour expliquer ce que l’on entend par « petit-déjeuner équilibré et non « bourrer » l’enfant de tout et n’importe quoi ».
Le multiculturalisme de Saint-Martin fait aussi que la culture de l’enfant est prise en compte, « chacun arrive avec sa représentation du petit-déjeuner (…) Il faut juste apprendre aux parents qu’il y a une quantité à donner aux enfants. Tout est dans la quantité, le mode de cuisson et dans la qualité de ce que l’on donne à l’enfant. L’essentiel est que l’enfant ait son petit-déjeuner », insiste Chantale Thibaut.
L’opération petit-déjeuner sera renouvelée
Annick Pétrus, directrice de l’école Emile Larmonie et 3e vice-présidente à la Collectivité, souligne que cette manifestation est importante à plus d’un titre. « L’un des objectifs a été de faire venir les parents pour voir l’école autrement. Ce matin, ils ont pu partager un moment avec leurs enfants. Ils ont vu ce qui se faisait d’autre à l’école que l’apprentissage classique, et aussi les sensibiliser sur ce fléau qu’est l’obésité et qui entraîne des maladies que nous connaissons tous ».
La présidente de Saint-Martin Santé, Chantale Thibaut, assure que cette opération va être reconduite, « nous n’allons pas attendre la Journée Mondiale de lutte contre l’obésité. On va essayer, chaque mois, d’organiser un petit-déjeuner dans une autre école et vraiment sensibiliser la population. Nous sommes très près des Etats-Unis et nous sommes influencés par cette culture américaine qui a une alimentation riche en fritures ».
Réaction de deux parents :
Céline trouve que cette action est une bonne initiative, « parce que cela nous montre un exemple à suivre. Ce qu’on leur a servi, est à peu près le petit-déjeuner que je lui propose ; des céréales, du lait, un jus…
Ca a été un peu difficile de lui faire prendre un petit-déjeuner avant d’aller à l’école. Au début, on ne sait pas trop quoi donner et l’enfant refuse, mais maintenant il prend bien le petit-déjeuner ».
Sabrina, mère d’une petite fille considère que cette démarche « permet de voir ou l’on pèche et les efforts qu’il y a à faire. Ma fille ne prend pas toujours le petit-déjeuner, car elle est encore au biberon le matin… Sinon je dois batailler avec elle parce qu’elle ne mange pas grand-chose. Ca aide de donner l’exemple, de s’asseoir tous ensemble. Je lui donne des flocons d’avoine ou des corn-flakes tout seuls, mais ça n’a rien d’équilibré comme ici ».