Accéder au contenu principal

20 août : journée mondiale du moustique

Par Ann Bouard
19 Août 2024

C’est incontestablement l’ennemi numéro 1 de l’homme. Le moustique, ou plutôt la centaine de moustiques piqueurs d’humains qui sévit dans le monde fait des ravages. Et cela ne date pas d’hier ! Il y a plus de 120 ans, le 20 août 1897 exactement, Sir Ronald Ross, médecin britannique et prix Nobel, découvre que la maladie du paludisme se transmet par les moustiques. Depuis cette date, le 20 août célèbre la journée du moustique, mais plus qu’une célébration c’est avant tout une journée de sensibilisation et cela valait bien une petite piqûre de rappel !

Ronald Ross, a commencé à travailler sur le paludisme dès 1892. Son principal objectif était de trouver un moyen d'empêcher la propagation de cette maladie, alors tropicale, aux symptômes semblables à ceux de la grippe. Il réussit cinq ans plus tard à isoler le responsable de la transmission de la malaria à l'homme, à savoir dame moustique. Depuis, bien d’autres maladies ont été identifiées et, plus seulement dans les régions tropicales. Le changement climatique, l’urbanisation et la pollution lumineuse (qui maintiennent les moustiques en éveil), les déplacements de personnes et de marchandises, et surtout sa grande faculté d'adaptation et de résistance face aux médicaments et aux pesticides, ont augmenté le nombre  d’épidémies et multiplié les virus. Pour exemple, les recherches menées sur le moustique dit « de Tialassé » démontrent qu’il résiste à tous les insecticides existants. À tel point que des échantillons de cette espèce sont étudiés par tous les grands laboratoires mondiaux pour trouver un produit qui fonctionne… et qui devrait alors être efficace sur les autres espèces.

L’ANIMAL LE PLUS DANGEREUX DE LA PLANÈTE

On dénombre 3618 espèces de moustiques à ce jour, dont une centaine s’est donné pour mission de piquer les humains. Le moustique est considéré comme l’animal le plus dangereux de la planète, car il  transmet plus d’une douzaine de maladies, virales ou parasitaires. Un million de personnes meurent chaque année d’une maladie transmise par les moustiques aedes, anophèles ou culex.

Parmi ces maladies, le paludisme (608 000 décès dans le monde en 2022) présent dans 85 pays, le chikungunya  identifié dans plus de 110 pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique (400 décès en 2023),  le Zika, depuis peu associé à de graves handicaps congénitaux comme les microcéphalies et à des complications neurologiques ou encore la fièvre jaune (200 000 cas par an et 30 000 décès) pour laquelle il existe cependant un vaccin qui protège assez longtemps.

Plus connue dans nos contrées, il y a également la dengue. Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale y est  exposée soit environ 3,9 milliards de personnes dans 127 pays. Les décès liés à la dengue sont en comparaison relativement faibles, et estimés à 12 500 par an.

Le moustique est vecteur d’autres maladies, moins connues comme l’encéphalite japonaise, l’encéphalite de Saint-Louis, la fièvre de la vallée du Rift, la filariose lymphatique… et plus récemment le Virus du Nil occidental, qui peut déclencher une maladie neurologique mortelle chez l’homme.

Le nombre de ces maladies a presque été multiplié par quatre depuis 50 ans et leurs apparitions sont nettement plus fréquentes depuis les années 1980. Pour exemple, en dix ans le moustique-tigre a colonisé 70% de l’hexagone.

1ER CAS HUMAIN D’INFECTION PAR LE VIRUS WEST NILE EN GUADELOUPE

L’ARS a signalé début août un premier cas d’infection par le virus du Nil occidental (VNO), en anglais West Nile virus (WNV). Il s’agit d’un homme contaminé par une piqûre de moustique porteur de la maladie, lors de son séjour en Guadeloupe. Connu en France depuis les années 60, sa  diffusion à l’échelle planétaire s’est modifiée récemment. Il est considéré aujourd’hui comme le deuxième « flavivirus » le plus répandu après celui de la dengue. L’ARS indique que « sa circulation a été mise en évidence en Guadeloupe par une étude sérologique chez des chevaux en 2002… générant la mise en place d’une surveillance épidémiologique sur l’animal et sur l’humain ». Le 28 juin dernier, le virus a été détecté chez deux chevaux en Guadeloupe.

Le virus infecte l’homme essentiellement par la piqûre de moustiques porteurs de la maladie, mais l’infection peut aussi être transmise par l’intermédiaire de produits de santé d’origine humaine (transfusion sanguine, greffe...). Le virus est généralement transporté par les oiseaux migrateurs puis transmis localement par des moustiques. Il est important de noter que le cheval et l’homme ne peuvent pas transmettre le virus à un nouveau moustique.

Dans une très grande majorité des cas (80%), l’infection par le VWN est asymptomatique. Toutefois, dans 20% des cas, la maladie se présente sous forme d’un syndrome de type grippal avec une fièvre, des maux de tête, et des courbatures. Dans de plus rares cas encore, principalement chez des personnes fragilisées, la maladie se manifeste sous forme d’infection neurologique sévère.

PIQÛRE DE RAPPEL… POUR SE PRÉMUNIR

Le meilleur moyen d’éviter les piqûres est d’éliminer les eaux stagnantes à proximité des habitations (dessous de pots de fleurs, gouttières, détritus, etc.). On évite également les balades dans la mangrove sans protection, car c’est l’un de leur principaux lieux de vie. Enfin, on se protège physiquement pour éviter de se faire piquer en portant des vêtements longs et amples, en installant des moustiquaires ou en utilisant des répulsifs. Autre moyen assez radical, la raquette anti-moustique, qui avouons-le procure un sentiment de satisfaction quand la cible est atteinte !

Ann Bouard