Charte de sécurité des soins et du diagnostic à l’hôpital : qu’est-ce que cela va changer ?
Mercredi matin, le directeur par intérim du centre hospitalier Louis Constant Fleming signait une charte de sécurité des soins avec les représentants des usagers et du personnel soignant. Une démarche volontaire de l’établissement qui vise à impliquer patients et professionnels de santé pour une amélioration de la qualité de soins.
Les deux représentants des usagers de l’hôpital, ont prêté une oreille très attentive aux propos explicatifs de Éric Djamakorzian, directeur par intérim, de Bruno Marie, directeur de la qualité et de la gestion des risques, de Pierre-Marie Linet, Président de la Commission Médicale d’Établissement, et du docteur Tchéro. L’objectif de cette charte est en effet d’améliorer la communication entre patients et personnel de l’hôpital afin de remettre l’humain au cœur des relations.
En effet, les établissements publics de santé doivent garantir la qualité de l'accueil, des traitements et des soins. Or, en octobre 2023, le rapport de certification de la Haute Autorité de Santé, jugeait la qualité des soins insuffisante et avait décidé de ne pas certifier l’établissement, souvent pour faute de traçabilité sur les critères jugés. A noter cependant que cette certification n’est pas distinctive mais commune aux hôpitaux de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Les établissements ont un à deux ans pour rectifier le tir. La prochaine visite de l’HAS devrait avoir lieu en octobre 2025.
Le centre hospitalier s’est déjà mis en « ordre de marche » en mettant en place un certain nombre de procédures, la signature de chartes en fait partie, pour apporter des réponses sur certains critères, en améliorer d’autres et surtout être plus vigilant sur la traçabilité des actes.
DES OBJECTIFS CLAIREMENT DÉFINIS
La direction s’engage donc sur huit objectifs précis : la transparence et la communication notamment sur les incidents pouvant survenir lors de la prise en charge, la formation continue du personnel, la mise en place de systèmes de surveillance et d’évaluation des risques, l’intégration de technologies de pointe et la collaboration entre les services pour une prise en charge plus globale. Un engagement qui auprès des patients devrait se traduire par une meilleure information pour les encourager à poser des questions, la mise en place d’actions correctives suite aux incidents ou à leurs retours, un meilleur respect de leurs droits et de leur dignité.
De son côté, le personnel soignant doit lui aussi s’engager dans cette démarche, et chaque professionnel devra signer la charte et l’appliquer. Onze points font l’objet de recommandations, comme le fait de donner la parole au patient, d’être à son écoute, afin qu’il puisse également participer aux choix thérapeutiques, voire refuser certains traitements. Un personnel qui devra également veiller à renforcer la sécurité des soins et apprendre de chaque expérience pour améliorer les pratiques.
Des objectifs louables, mais qui pour être atteints demanderont l’engagement de tout le personnel et la mise en place de procédures ou le développement de celles existantes, le tout dans des services parfois en tension. Durant toute la semaine nationale de la sécurité des patients du 16 au 20 septembre, calquée désormais sur la journée mondiale (17 septembre), des animations, des quizz et des audits sont effectués au sein des services de l’hôpital. Le directeur l’assure, 90% des points de la charte sont applicables dans tous les services. Les 10% restants correspondent aux spécificités de chaque service ; les demandes et attentes des patients n’étant pas les mêmes selon la raison de leur hospitalisation.