Le service d’oncologie de l’hôpital en panne de soins
17 Juin 2022
Depuis une dizaine de jours, le service d’oncologie qui assure les traitements en chimiothérapie en hôpital de jour, ne remplit plus ses fonctions. En cause la vacance temporaire du médecin oncologue en poste. La direction assure toutefois que les patients suivis par ce service ont été réorientés vers les hôpitaux et cliniques guadeloupéens sans rupture dans le traitement et avec un accompagnement logistique.
Officiellement inauguré en février dernier, après une ouverture en novembre 2021, le service d’oncologie et les traitements en chimiothérapie sont pour l’heure en stand-by, ce depuis une dizaine de jours. En cause l’absence espérée temporaire de l’oncologue en charge de ce service. Plusieurs patients suivant des traitements en chimiothérapie nous ont alertés sur ce fait, expliquant qu’ils se retrouvaient dans des situations compliquées, à devoir poursuivre des traitements en Guadeloupe entamés à Saint-Martin. Les traitements en chimiothérapie sont des soins qui se pratiquent généralement toutes les trois semaines, en hôpital de jour. Depuis novembre dernier que ces traitements peuvent se pratiquer à Saint-Martin, c’est un grand soulagement pour les personnes souffrant de cancer, puisque toute la logistique impliquant des déplacements mais aussi l’hébergement en Guadeloupe, n’est ainsi plus nécessaire. Avec l’arrêt brutal des traitements à Saint-Martin, les patients en cours de traitement vivent des moments d’angoisse venant s’ajouter à leur pathologie.
Dans l’attente de l’arrivée imminente d’un oncologue remplaçant
Contactée en début de semaine, la direction de l’hôpital nous informait qu’ « une solution de remplacement devrait être opérationnelle dès la semaine prochaine avec un oncologue remplaçant », et assurait que « les patients ayant une cure entamée ont été orientés vers les trois centres régionaux référents de la Guadeloupe qui ont été activés », le CHU de Pointe-à-Pitre, le CH de Basse-Terre et la clinique des Eaux Claires.
Prise en charge par l’hôpital de la logistique des déplacements
A la question posée de savoir quels étaient les accompagnements réalisés pour les patients par les services de l’hôpital de Saint-Martin, la directrice Madame Lampis précisait : « les équipes soignantes et administratives ont pris en charge toutes les questions de coordination et de logistique pour s’assurer de la continuité de la prise en charge des patients. L’établissement s’est chargé de la prise de rendez-vous auprès des établissements de Guadeloupe, de l’achat des billets d’avion et de toutes les questions logistiques qui auraient pu poser des difficultés aux patients. Les patients n’ont pas eu à faire l’avance des frais et aucun n’a été laissé pour compte ». Un communiqué de presse de l’hôpital parvenait dans la foulée aux rédactions, confirmant l’ensemble de ces informations.
Pas le même son de cloche du côté des patients
Malgré ces précisions faites par la direction de l’hôpital, les patients s’émeuvent toutefois de cette situation dont la théorie ne correspondrait pas tout à fait à la réalité. En effet, certains expliquent ne pas avoir été prévenus de cette situation par l’hôpital, et c’est en s’y rendant qu’ils auraient appris que leur traitement avait été reprogrammé pour être réalisé en Guadeloupe. D’autres précisent que les frais d’hébergement restent à leur charge, puisque les horaires des rotations aériennes entre la Guadeloupe et Saint-Martin impliquent de passer au moins une nuit en Guadeloupe. Et ce toutes les 3 semaines. Enfin, d’autres encore, découragés par les lenteur et lourdeur administratives de la Sécurité Sociale, envisageraient de ne pas poursuivre leur cure de traitement…
Pour mémoire, c’est en 2017 que le Dr Laruelle, oncologue, a pris ses fonctions à Saint-Martin. Avant l’ouverture de l’unité de traitements en chimiothérapie en fin d’année 2021, les patients étaient suivis grâce à un partenariat, par les centres référents de Guadeloupe. Les premiers patients pour leur traitement en chimiothérapie ont été accueillis le 24 novembre 2021. Ce sont au total une cinquantaine de patients qui sont été traités depuis l'ouverture de l'unité et quelque 300 seraient dans la file active. Pour les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ce sont entre 100 et 150 cancers qui sont chaque année diagnostiqués, certains avec un pronostic vital engagé.
Pour mémoire, c’est en 2017 que le Dr Laruelle, oncologue, a pris ses fonctions à Saint-Martin. Avant l’ouverture de l’unité de traitements en chimiothérapie en fin d’année 2021, les patients étaient suivis grâce à un partenariat, par les centres référents de Guadeloupe. Les premiers patients pour leur traitement en chimiothérapie ont été accueillis le 24 novembre 2021. Ce sont au total une cinquantaine de patients qui sont été traités depuis l'ouverture de l'unité et quelque 300 seraient dans la file active. Pour les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ce sont entre 100 et 150 cancers qui sont chaque année diagnostiqués, certains avec un pronostic vital engagé.