Collège Soualiga : les parents tirent la sonnette d’alarme

Un courrier devrait être envoyé au vice-recteur des Îles du Nord par un collectif de parents qui dénonce l’ampleur du problème : « Certaines classes de 5e n’ont pas eu un seul cours de mathématiques depuis septembre. La semaine dernière, une classe n’a bénéficié que de 10h de cours sur les 25 prévues dans leur emploi du temps. ». Les matières fondamentales, comme les mathématiques, les sciences ou le français, sont les plus impactées. Un parent, excédé, s’indigne : « Nos enfants sont sacrifiés. Comment peuvent-ils espérer réussir leurs examens si leurs heures de cours disparaissent semaine après semaine ? ». Les familles dénoncent également un déficit de communication au sein de l’établissement. « Nous sommes constamment laissés dans l’incertitude. Personne ne nous informe sur les remplacements ou sur le retour des professeurs absents », déplore une représentante des parents d’élèves. Cette situation instable pèse lourdement sur les élèves. « À ce stade de l’année, certains cours deviennent impossibles à rattraper. Comment nos enfants pourront-ils préparer le brevet ou suivre leur parcours scolaire dans de telles conditions ? », questionne une mère de famille.

Le problème est plus important dans certaines classes que dans d'autres, mais les parents ont décidé d’agir. Plusieurs actions sont envisagées : blocage de l’établissement, mobilisation médiatique ou encore transfert vers des écoles privées dès septembre 2025. Une pétition circule également pour demander un renforcement immédiat des moyens humains et une meilleure gestion des absences. « Nos enfants méritent une éducation de qualité. Nous exigeons des solutions concrètes et rapides », martèle le collectif.

Des solutions qui manquent à l’appel

Du côté du corps enseignant, il est souligné que le rectorat manque de remplaçants en cas d’absences. Trouver des professeurs à Saint-Martin est déjà un défi, et ce problème est particulièrement marqué dans certaines matières. De plus, l’attractivité de l’île a diminué, ce qui aggrave la situation. Les effectifs par classe sont élevés, avec jusqu’à 35 élèves par classe au lycée et 29 au collège. Selon les professeurs interrogés, le Collège Soualiga devrait être classé en éducation prioritaire selon les critères nationaux, ce n’est pas le cas. « La dégradation des conditions de travail et les difficultés de recrutement et de remplacement devraient inciter le rectorat à revoir sa stratégie concernant l’enseignement sur l’île », note un professeur.

Le collectif et le corps enseignant s’accordent sur l’urgence de la situation et demandent aux autorités une réponse rapide et des mesures concrètes. Tous deux espèrent que les enjeux soulevés seront enfin pris en compte afin d’améliorer les conditions d’enseignement et d’apprentissage sur l’île.