Skip to main content

La Terre a perdu 60% de ses animaux sauvages en 44 ans

6 Novembre 2018
Un édifiant rapport « Planète vivante » publié récemment par le Fonds mondial pour la Nature (WWF) alerte les autorités du monde entier sur le déclin dramatique de la faune sur tout le globe terrestre en seulement 44 ans. Avec un paroxysme pour les régions de la zone Caraïbe/Amérique qui affiche une perte de 89% de sa faune sur cette même période, entre 1970 et 2014.
 
Mammifères, oiseaux, poissons... sous la pression de l'homme, la Terre a vu ses populations de vertébrés sauvages décliner de 60% entre 1970 et 2014, annonce le Fonds mondial pour la nature (WWF) dans un bilan plus alarmant à chaque édition. Le déclin de la faune concerne tout le globe, avec des régions particulièrement affectées, comme les Tropiques, selon le 12e rapport «Planète vivante», publié mardi avec la Société zoologique de Londres et basé sur le suivi de 16 700 populations (4 000 espèces). Le 10e rapport faisait état de -52% entre 1970 et 2010. Rien ne semble freiner l'effondrement des effectifs, à -60% désormais.
La zone Caraïbe/Amérique du sud affiche un bilan «effrayant» : -89% en 44 ans. Amérique du nord et Groenland s'en sortent un peu mieux, avec une faune à -23%. La vaste zone Europe, Afrique du nord et Moyen-Orient est à -31%.
 
Déforestation, pollution, braconnage...
 
Explication première, la perte des habitats, avec l'agriculture intensive, l'extraction minière, l'urbanisation... qui poussent à la déforestation, à l'épuisement ou à l'artificialisation des sols. Au Brésil, qui vient d'élire un président dont le programme n'évoque ni la déforestation ni le réchauffement, la forêt amazonienne rétrécit toujours plus au profit du soja et de l'élevage bovin. Mondialement, seuls 25% des sols sont exempts de l'empreinte de l'homme; en 2050 ce ne sera plus que 10%, selon les scientifiques de l'IPBES (le «Giec de la biodiversité»). S'ajoutent à cela surpêche, braconnage, pollutions, espèces invasives, maladies, dérèglement climatique...
Les «services rendus par la nature» (eau, pollinisation, stabilité des sols, etc) ont été estimés par des économistes à 125 000 milliards de dollars annuels, soit une fois et demi le PIB mondial. Chaque année, le «jour du dépassement» avance, ce jour à partir duquel le monde a consommé toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an. En 2018 c'était le 1er août. En 2020 les Etats seront appelés à renforcer leurs engagements pour réduire les gaz à effet de serre, et aussi à s'accorder pour protéger la nature lors d'une conférence spéciale à Pékin -avec pour objectif «zéro perte nette de biodiversité en 2030», souhaite le WWF.