Saint-Vincent : 20000 personnes évacuées ; l’île privée d’électricité
13 Avril 2021
Les éruptions volcaniques sur l’île de Saint-Vincent se sont poursuivies pendant tout le week-end et d’autres explosions sont à craindre. Après une explosion qui s’est produite dans la nuit de dimanche à lundi, la majeure partie de l’île s’est retrouvée plongée dans le noir, sans électricité dans une atmosphère saturée de souffre et sous des centimètres de couches de cendres. Dans les Antilles, la solidarité se met en place pour venir en aide aux milliers de personnes sinistrées. Le président Gibbs a assuré au premier ministre Ralph Gonsalves, le soutien de la population de Saint-Martin.
Saint-Martin solidaire
C’est avec ces propos que le président Daniel Gibbs a introduit le Conseil territorial qui s’est réuni hier matin : « L’actualité de notre bassin caribéen est secouée, depuis vendredi dernier, par l’agressif réveil de la Soufrière de l’île de Saint-Vincent, notre voisine du sud de l’arc (…) les habitants de l’île, aujourd’hui en grande partie sinistrée, et pour beaucoup, sont contraints de quitter en urgence leur lieu de vie pour une durée indéterminée. C’est une réelle catastrophe qui, comme vous j’en suis convaincu, m’a ému à titre personnel et m’a fait revivre des souvenirs traumatisants. J’ai tenu à ce que notre collectivité puisse apporter sa part dans le mouvement de solidarité qui s’est engagé depuis ce week-end. J’ai eu personnellement le Premier ministre Ralph Gonsalvez hier encore au téléphone. Je lui ai témoigné, au nom des Saint-Martinois, notre profonde solidarité et nous avons évoqué les moyens de leur venir en aide. Il m’a exprimé une émouvante gratitude qu’il m’a chargé de vous communiquer (…) j’ai également, depuis vendredi, missionné notre service de la coopération pour travailler avec l’Organisation des Etats de la Caraibe orientale (OECS), dont nous sommes membres observateurs, pour évaluer notre intervention. La liste des besoins est grande, nous ferons ce que nous pouvons, pour leur venir en aide (…) ». Une aide qui pour l’heure n’est pas encore formalisée concrètement.
Les îles de la Caraïbe s’organisent pour apporter leur soutien
Toutes les îles de la Caraïbe se tiennent prêtes à porter mains fortes à l’archipel de Saint-Vincent et des Grenadines.
Hier, lundi 12 avril, un navire vénézuélien était programmé pour apporter de l’eau. En Guadeloupe aussi, les actions se multiplient, entre associations et organisations non gouvernementales.
La Croix Rouge, par l’intermédiaire de sa plateforme d’Intervention Régionale en Amériques et aux Caraïbes (PIRAC), est fortement mobilisée et a déjà fait parvenir des ressources matérielles et humaines sur place. L’association Contacts et recherches Caraïbes (Coreca) este en relation avec les réfugiés évacués à Antigua, afin d’évaluer leurs besoins urgents.
En plus de l'urgence humanitaire, le gouvernement doit faire face au risque de pillages dans les zones évacuées.
Comme à l’issue de toute catastrophe naturelle, des milliers de personnes se retrouvent sans abri et il est rendu difficile d’avoir accès aux premiers besoins vitaux : de l’eau et des vivres. Quelque 20 000 personnes de la « zone rouge » ont été évacuées, transférées vers les îles voisines. 3 200 personnes se trouvent actuellement dans 62 abris d'urgence, installés à la hâte dans des écoles et des églises situées dans la « zone verte ».
Hier, lundi 12 avril, un navire vénézuélien était programmé pour apporter de l’eau. En Guadeloupe aussi, les actions se multiplient, entre associations et organisations non gouvernementales.
La Croix Rouge, par l’intermédiaire de sa plateforme d’Intervention Régionale en Amériques et aux Caraïbes (PIRAC), est fortement mobilisée et a déjà fait parvenir des ressources matérielles et humaines sur place. L’association Contacts et recherches Caraïbes (Coreca) este en relation avec les réfugiés évacués à Antigua, afin d’évaluer leurs besoins urgents.
En plus de l'urgence humanitaire, le gouvernement doit faire face au risque de pillages dans les zones évacuées.
Comme à l’issue de toute catastrophe naturelle, des milliers de personnes se retrouvent sans abri et il est rendu difficile d’avoir accès aux premiers besoins vitaux : de l’eau et des vivres. Quelque 20 000 personnes de la « zone rouge » ont été évacuées, transférées vers les îles voisines. 3 200 personnes se trouvent actuellement dans 62 abris d'urgence, installés à la hâte dans des écoles et des églises situées dans la « zone verte ».
Quel impact des cendres sur les îles de l’Arc Antillais ?
En plein jour, à la Barbade, île voisine, les habitants étaient dimanche matin comme en pleine nuit. L’atmosphère était imprégnée des millions de particules de cendres. L’ensemble de l’Arc Antillais n'est pas à l’abri, pour autant le nord de l’Arc Antillais semblerait pour l’heure épargné en raison du régime des vents de la saison. Les prévisionnistes évoquent toutefois un changement des vents en deuxième partie de semaine qui pourraient être favorables à une réorientation des cendres vers l’Arc Antillais. Si tel est le cas, nos îles devront s'attendre à un ciel voilé, plus ou moins opaque et peut-être des retombées au sol. Si ces particules très abrasives sont un danger pour la santé publique, elles peuvent aussi impacter la navigation aérienne. Des restrictions de vols ont déjà été émises à Sainte-Lucie, la Barbade et Saint-Vincent.
L’activité du volcan pourrait durer plusieurs semaines
Le phénomène qui a débuté vendredi dernier pourrait, selon le directeur du Centre de recherches sismiques des West Indies, durer des semaines voire des mois.
Sous surveillance depuis plusieurs mois, le volcan La Soufrière situé dans le nord de l’île de Saint-Vincent est entré en éruption vendredi 9 avril, les colonnes de fumée ont atteint jusqu’à 8 km de hauteur. La Soufrière n’avait pas connu d’éruption depuis 1979, et la plus dévastatrice, en 1902, avait fait plus environ 1600 victimes et s’était produite quelques jours seulement avant la terrible éruption de la Montagne Pelée de la Martinique, située sur le même arc de subduction.
Sous surveillance depuis plusieurs mois, le volcan La Soufrière situé dans le nord de l’île de Saint-Vincent est entré en éruption vendredi 9 avril, les colonnes de fumée ont atteint jusqu’à 8 km de hauteur. La Soufrière n’avait pas connu d’éruption depuis 1979, et la plus dévastatrice, en 1902, avait fait plus environ 1600 victimes et s’était produite quelques jours seulement avant la terrible éruption de la Montagne Pelée de la Martinique, située sur le même arc de subduction.
Pour apporter un soutien, contacter la plateforme PIRAC de la Croix Rouge (www.croixrouge.fr) ou la page Facebook officielle de CORECA.