Skip to main content

Une étude pour prévenir les conséquences des risques naturels majeurs

Par Ann Bouard
27 Juillet 2018

La Délégation sénatoriale aux Outre-mer mène une étude sur les risques naturels majeurs dans les Outre-mer. Elle comprend deux volets : le premier, en cours, porte sur la prévention des risques et la gestion des événements, tandis que le second, en 2019 abordera les problématiques de reconstruction, d’indemnisations post-événement et de résilience des territoires sur le long terme. Guillaume Arnell, sénateur de Saint-Martin, a été nommé rapporteur coordonnateur pour les deux volets. Le rapport d’information a été adopté à l’unanimité le 24 juillet.

Tremblements de terre, glissements de terrains, cyclones, inondations, submersions marines, recul des côtes et sargasses sont les risques identifiés dans les territoires ultramarins, de manière distinctes ou cumulés, ce qui est le cas malheureusement pour les Antilles. Suite à Irma, la Délégation sénatoriale aux Outre-mer a donc décidé d’engager une étude d’évaluation de la situation en termes de risques mais également en termes de moyens humains et matériels sur les onze territoires français concernés.

L’analyse de l’efficience des dispositifs en place et l’évaluation de la situation de chaque territoire ont été faites en concertation avec les représentants nationaux et territoriaux de l’ensemble des partenaires de la prévention et de la gestion de crise, les représentants civils et militaires de l’État, les responsables politiques des différents niveaux de collectivités, les opérateurs scientifiques, les associations, et les gestionnaires des différents réseaux de communication … soit plus de 300 personnes consultées. Au terme de cette démarche de six mois, 60 recommandations ont été formulées pour combler les lacunes, gommer les incohérences, encourager les initiatives mais aussi pour réfléchir rapidement sur le projet de loi de prévention et de protection contre les risques naturels outre-mer annoncé pour l’été 2019 par le Président de la République.

Parmi ces 60 recommandations, plusieurs concernent directement les Antilles : la reconnaissance des sargasses comme état de catastrophe naturelle, l’établissement de lieux sûrs en cas de tsunamis, la révision du plafonnement des ressources du fonds Barnier (fonds de prévention des risques naturels majeurs) en cas de séisme et pour la mise aux normes du bâti de l’Etat, la diffusion de documents simples avec des recommandations préventives, en français et dans les langues locales, la dispense de l’octroi de mer  pour le matériel destiné aux associations agréées de protection civile, etc. 
Dans la liste figure également des demandes concernant l’Etat, comme exiger que la prise de fonctions outre-mer d’un préfet (…) exerçant les fonctions de directeur de  cabinet ne puisse se faire qu’à la condition d’avoir participé à au moins un exercice de  gestion de crise simulant un événement naturel majeur et que les représentants de l’État responsables de la gestion de crise ne puissent être remplacés simultanément, de veiller au maintien des capacités d’intervention des armées, notamment de la marine nationale, de prévoir dans les contrats avec les opérateurs de réseaux la nécessité de disposer d’une équipe de techniciens sur le place ou pouvant intervenir dans les plus brefs délais et de prévoir des schémas de garantie d’un accès minimum à des réserves d’eau potable, des points de fourniture d’électricité et d’accès à internet temporaires. 

Le rapport suggère également  de lancer un appel à projets visant à faire émerger des initiatives numériques innovantes en matière de gestion de crise  répondant aux spécificités ultramarines, comme les projets menés par l’association « Hackers against natural disasters » (HAND). L’ensemble des travaux de la délégation est disponible sur : http://www.senat.fr/commission/outre_mer/missions/risques_naturels_majeurs.html

Ann Bouard