Bilinguisme : une convention pour qu’il perdure dans les écoles

Jeudi matin, la Collectivité et l’Éducation nationale entérinaient, par le biais d’une convention, la mise à disposition d’agents dans les établissements scolaires pour favoriser le bilinguisme. Sous-entendus, la maîtrise de deux langues, l’anglais certes, mais également le français.
Dans la continuité des premières classes bilingues instaurées dans les écoles du territoire en 2017, l’objectif est d’étendre peu à peu le dispositif. À ce jour une classe bilingue existe pour chaque niveau dans les écoles, de la grande section de maternelle au CM2, rapporte le vice-recteur Harry Christophe. La continuité pédagogique est ensuite assurée au collège, puis au lycée avec la section internationale, qui pour cette dernière est un dispositif national non spécifique à Saint-Martin. Ce qui l’est, c’est la mise à disposition et la rémunération par la Collectivité de six agents pour assurer cet enseignement en deux langues. Ce personnel, recruté selon son appétence pour la fonction, car ayant souvent pour projet professionnel de devenir enseignant, se relaie pour assurer en binôme avec l’enseignant en langue française, les activités en anglais.
Dominique Louisy, 3e vice-présidente représentant le Président en déplacement le jour de la convention, espère que cet enseignement bilingue puisse être dispensé à terme sur l’ensemble du territoire, dans toutes les classes. Pour ce faire, des formations de professeurs pourront être envisagées. Dans le contexte actuel, le ministère de l’Éducation ne soutient pas la démarche et impose par ailleurs à ce que cette offre de classe bilingue reste au choix des parents.
Une expérimentation est en cours dans les écoles de Quartier d’Orléans, où les élèves sont plus naturellement portés vers l’anglais, et où la maîtrise du français doit être renforcée.
Désormais reconnu comme langue régionale, l’anglais saint-martinois que les autorités préfèrent nommer « créole saint-martinois » devrait ainsi devenir la langue d’accueil des élèves, depuis les plus petits, puisque celle pratiquée dans le cercle familial. Pour le vice-recteur, il est en effet plus aisé de communiquer sur leurs émotions ou leurs difficultés par ce biais. Les études le démontrent, les élèves parfaitement bilingues ont de meilleurs résultats et sont plus performants. Un colloque est en cours de réflexion par les services de l’éducation nationale locaux pour faire un point scientifique sur cet anglais de Saint-Martin, jusqu’ici parlé, mais encore peu codifié, si ce n’est dans quelques ouvrages sporadiques.
La convention entre les deux parties est renouvelée chaque année.
