Les enseignants dans la rue pour dénoncer leurs conditions de travail
S’engouffrant dans le mouvement national lancé hier, jeudi 22 mars, à l’appel des syndicats des personnels fonctionnaires et des cheminots, la communauté éducative de Saint-Martin était également dans les rues. Entre les revendications générales sur les statuts, les missions et les salaires, celles spécifiques à Saint-Martin étaient aussi de la partie.
Les mouvements de grève lancés au niveau national sont rarement suivis localement. La journée d’hier aura fait exception, tant les conditions de travail des élèves et des enseignants sont arrivés à un point d’exaspération, eu égard aux établissements non réparés des suites du passage d’Irma, engendrant des emplois du temps en rotations qui ont toujours cours dans plusieurs établissements scolaires, notamment Sandy Ground et Grand Case, et également des établissements scolaires partiellement utilisables qui empêchent le bon déroulement des cours.
Des problèmes supplémentaires qui viennent exacerber le sentiment de la communauté éducative d'être laissée pour compte. « Toute l’Académie de Guadeloupe devrait être placée en zone REP (Région d’Education Prioritaire) avec les moyens associés », explique Valérie Boucaud déléguée syndicale SNUIPP FSU pour le 1er degré.
De propos renchéris par ceux du Secrétaire général FSU Guadeloupe, venu en renfort auprès de ses collègues saint-martinois. « Ce sont 30 classes qui devraient être supprimées pour la prochaine rentrée alors qu’il va falloir faire face aux dédoublements des classes de CP et de CE1 souhaités par le gouvernement dans les REP et REP+.
Toutes ces mesures vont se faire au détriment des autres classes qui vont être du coup en surnombre si toute l’Académie n’est pas placée en REP », nous informait-il. Des revendications que les enseignants ont souhaité porter devant le représentant du recteur à Saint-Martin, Michel Sanz.
La communauté éducative demandait également à être reçue par le Président Gibbs, afin d’obtenir un calendrier précis des travaux menés dans les établissements scolaires de Saint-Martin.
Pour les écoles de Sandy Ground, la décision actée en concertation avec l’ensemble des acteurs est un retour à la normale pour la rentrée de septembre, avec des travaux achevés pendant la période des vacances scolaires. Pour les écoles de Grand Case, la Collectivité met tout en œuvre pour que le retour à la normale s’effectue à la rentrée des vacances de Pâques.
Les enseignants reçus à la Collectivité
Le Président Daniel Gibbs et la vice-présidente Annick Pétrus, en charge de l’Education, ont reçu les représentants des syndicats enseignants SNUIPT-FSU, suite au mouvement de grève national relayé à Saint-Martin.
Cet échange constructif avec les représentants des enseignants a permis de faire le point sur la situation des établissements scolaires, 6 mois après Irma. Le Président Gibbs a tenu en préambule à rappeler l’urgence de la situation à laquelle la collectivité doit faire face, avec 95% des bâtiments publics endommagés par l’ouragan (dont trois établissements à reconstruire et 18 à remettre en état) et des moyens financiers limités pour réaliser ces opérations.
Un calendrier de travaux a été acté par la collectivité afin de rénover l’ensemble des établissements avant la rentrée de septembre. Les marchés cadres ont été passés, les travaux débuteront pendant les vacances de Pâques pour s’achever au mois d’août. Des rencontres sont programmées avec l’ensemble des établissements scolaires pour entretenir le dialogue.
Sur la question des rotations horaires dans le 1er degré, toujours effectives dans les écoles de Grand Case et de Sandy Ground, les élus ont indiqué avoir rencontré les parents d’élèves et les directeurs d’établissements en présence des représentants du rectorat et de l’éducation nationale, pour trouver des solutions adaptées. Les rotations seront supprimées à Grand Case dès la rentrée des vacances de Pâques, elles seront maintenues jusqu’à fin juin dans les écoles de Sandy Ground avec l’accord des parents.
Les représentants syndicaux ont assuré le président de leur soutien, leur objectif étant in fine le même : une rentrée des classes de septembre optimale avec au bout la réussite des élèves. Le Président a indiqué vouloir tenir régulièrement informés les représentants syndicaux de l’avancée des travaux dans les écoles pour favoriser un dialogue permanent jusqu’à la rentrée de septembre.