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Carbets de la Baie Orientale : une nouvelle saison ratée

Par Ann Bouard
14 January 2020
Le 1er octobre dernier, la Collectivité annonçait par voie de communiqué que « malgré le retard accumulé, la Collectivité vient de terminer l’installation des infrastructures collectives, la création des réseaux d’eau et d’assainissement, les allées piétonnes, les sanitaires et l’éclairage publics ». Les exploitants des neuf restaurants et des huit boutiques avaient donc quelques semaines pour construire leur propre structures. La saison a débuté et le site des Carbets offrent un bien triste spectacle.

D’un côté la Collectivité cumule les retards, de l’autre certains exploitants qui avaient toute autonomie pour construire ne respectent pas les règles. Au final, l’une des plus belles plages de la partie française ressemble à un no mans land, entre constructions à l’arrêt, containers non utilisés, toilettes défoncées … L’espoir de voir le site réhabilité, avec bon goût et surtout avec la bonne volonté de chacun, semble s’éloigner au fil des semaines.
 
Deux sons de cloches
 
La Collectivité dit avoir réalisé l’ensemble des travaux sur les parties communes. Les compteurs d’eau ont été installés, à charge maintenant aux exploitant de faire la demande d’ouverture auprès de la Saur, qui confirme que le réseau est d’ores et déjà opérationnel. Mais du côté des détenteurs des AOT, ce n’est pas le même son de cloche car si effectivement ils disposent d’une arrivée d’eau, le débit est très faible et pas adapté aux besoins, et il y aurait aussi un problème au niveau des évacuations: la canalisation des eaux-vannes (celles des toilettes) aurait été oubliée et seule celles des eaux usées serait installée. Un problème qui pose celui des sanitaires qui devaient être installés par la Collectivité. Mais outre leur construction, c’est leur entretien, à l’année, qui nécessite aussi de réaliser un appel d’offre. Ouvrir un marché public, ce sont trois à quatre mois de délais. Pour pallier à cela, puisque le marché n’est toujours pas passé, les exploitants ont la possibilité de faire construire leurs propres toilettes, mais se pose le fameux problème de l’évacuation… retour au point de départ.
L’électricité quant à elle a bien été installée mais EDF a informé la collectivité par mail le 24 décembre (!) qu’en raison des blocages survenus sur le territoire à la mi-décembre, il leur a été impossible de mettre en service le transformateur. EDF informe que le nécessaire sera fait dans les plus brefs délais, soit début janvier … le 13 janvier, rien n’a encore bougé. Du coup, l’éclairage public étant conditionné par l’installation de ce transformateur son installation est elle aussi repoussée.
 
Une histoire sans fin
 
Il y a visiblement un manque de communication entre les deux parties, et surtout peu de présence sur le terrain pour vérifier la conformité des travaux en cours. Les contestataires, dont certains font d’ailleurs l’objet d’une procédure pour non-respect de leur permis de construire, reprochent à la collectivité de favoriser certaines entreprises. En clair, pourquoi les restaurants de plage de Sindextour fonctionnent et pas les leurs ? Nul ne s’interroge sur le fait que si les travaux ont avancé rapidement, avec quatre restaurants sur cinq opérationnels, c’est que Sindextour a coordonné et surtout financé les travaux sans demander d’aide quelconque.
En effet, les aménagement dits communs, sont pour les Carbets financés par des fonds publics ! D’autant que ces fameuses installations ont depuis été détruites par les engins œuvrant sur les chantiers en cours des Carbets (la collectivité a d’ailleurs fait un recours pour que les responsables réalisent les travaux de réparation sur les pavés). Force est de constater que personne n’y met du sien et reprocher à la Collectivité de ne pas faire son boulot, quand on détruit le peu qui est fait relève du non-sens.
Au final cette partie de la Baie Orientale donne une piètre image de notre accueil touristique.
 
Et les containers, on en parle ? 
Ils étaient destinés à être provisoires. Le temps de la reconstruction pour que restaurants ou vendeurs d’accessoires puissent reprendre leurs activités au plus vite. Ils ont surtout nécessité un investissement de plus d’un million d’euros (972 000 € pour les seuls containers du front de mer à Marigot).
Que ce soit sur le marché de Marigot ou sur le site des Carbets à la Baie Orientale, les fameux containers gris, qui devaient être habillés mais sont toujours dans l’état et avouons-le peu esthétiques, restent clos. A Marigot, les restaurateurs ont été formels: ils sont trop petits pour être exploités. A la Baie Orientale, aucun des locataires à l’exception des deux consacrés aux Water sports, n’a encore ouvert, sans raison annoncée cette fois … aurait-on perdu les clés ?
 
Ann Bouard