Frigodom se projette dans sa reconstruction
Outre les mesures prises en urgence pour tenter de confiner l’incendie et protéger les populations travaillant dans l’enceinte du port de Galisbay et celles résidant à proximité, depuis le mercredi 6 février dernier ce sont d’autres mesures qui ont été prises. « Il a immédiatement fallu rendre les installations inertes pour éviter tout risque d’explosion et confiner le gaz fréon dans des bouteilles tampons. Les services de la préfecture et de la DEAL ont été à nos côtés pour ce faire. Dans un second temps, nous avons dû gérer l’évacuation des denrées qui se trouvaient en état de putréfaction et qui pouvaient engendrer des conséquences sanitaires. Dans ce même temps, nous avons dû mettre en œuvre les opérations permettant de contenir les eaux de l’extinction du feu, afin que celles-ci ne viennent pas polluer les sols. La solution retenue a été de créer tout un périmètre de sécurité autour du bâtiment et toutes les eaux sales ont été retenues, pompées et redirigées vers le bâtiment qui est en quelque sorte devenu un bassin de rétention, ce qui a permis de créer une barrière étanche avec les eaux pluviales », nous indique Taï Ghzalale. Des premiers prélèvements ont été effectués par l’ARS et leurs analyses sont positives, selon le directeur. D’autres analyses doivent encore être réalisées. « Parallèlement à ces mesures conservatoires, il a fallu procéder à l’évacuation des denrées qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment quand le feu d’est déclaré. Sur les 1000 tonnes présentes au moment de l’incendie, ce sont environ 170 tonnes qui ont déjà été évacuées vers l’écosite. Les évacuations se poursuivent jusqu’à maintenant, qui sont réalisées sous le contrôle d’un huissier de justice, à leur départ de notre site et à l’arrivée à l’écosite », insiste Taï Ghzalale qui précise également que des projections bactéricides et de chaux sont réalisées quotidiennement afin d’éviter la prolifération de mouches, rats et autres nuisibles.
EXPERTISE JUDICIAIRE
Toutes ces opérations se sont réalisées entre le jour de l’incendie et le 26 février dernier, date à laquelle une expertise judiciaire a été nommée par le tribunal de Basse-Terre qui a validé « qu’au-delà de l’enquête, la destruction puis la reconstruction devront se faire dans les meilleurs délais ». Le chantier de destruction de l’entrepôt incendié est en cours et le 19 mars prochain il devrait être terminé à 85%.
PAS DE RUPTURE DANS LA GRANDE DISTRIBUTION
Taï Ghzalale confirmait également que l’incendie de Frigodom n’avait pas provoqué de ruptures dans les approvisionnements, « nous travaillons sur des flux, et les marchandises qui étaient prévues d’arriver par bateau ont été déchargées et nous avons géré différemment les livraisons, sans passer par la zone de stockage de l’entrepôt Frigodom. Nous avons ainsi pu limiter l’impact sur les stocks de notre clientèle ».
Concernant les circonstances de l’origine de l’incendie, l’enquête judiciaire est toujours en cours, l’origine criminelle serait écartée et la piste d’une défaillance électrique privilégiée.
UN COÛT DE RECONSTRUCTION DE 7 M€
La société Frigodom envisage une reconstruction de son entrepôt, qui devra être encore plus performant et plus résilient. Un coût total de quelque 7 millions d’euros est avancé. Le nouveau bâtiment devra optimiser ses caractères antisismique et anticyclonique ainsi qu’un système autre de détection et d’extinction d’incendie.
Et alors que l’entrepôt pouvait contenir jusqu’à 4000 palettes, le nouveau bâtiment devra en contenir 5000. Les travaux devraient débuter courant de l'été et le nouvel entrepôt opérationnel courant début 2020.
PÉRIODE DE FORMATION POUR LES 13 SALARIÉS
Quant aux 13 salariés de l’entreprise, embauchés en CDI, ils ont été pour l’heure placés en chômage technique et une période de formation complémentaire devrait s’ensuivre pour eux.
« Nous ne souhaitons pas perdre nos collaborateurs ! Ils ont tous été méthodiquement formés à notre métier et nous souhaitons utiliser cette période d’inactivité forcée pour qu’ils renforcent encore leurs compétences. Et en tout état de cause, ils seront tous formés à la gestion de crise, tel qu’un incendie… », concluait Taï Ghzalale.
Thaï Ghzalale revient sur l'incendie qui a détruit l'entrepôt FRIGODOM, à Galisbay.