Un point ministériel
En cette période d’instabilité gouvernementale, les territoires d’outre-mer ont de nombreux enjeux à défendre. L’association des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) des outre-mer, dont Angèle Dormoy est secrétaire adjointe, a récemment rencontré le ministre des outre-mer, rue Oudinot à Paris.
L’objectif de cette réunion était d’aborder les problématiques communes aux territoires ultramarins tout en mettant en lumière les défis et problématiques spécifiques à chacun.
Prendre en compte la vision des entreprises
Angèle Dormoy, en tant que présidente de la CCISM a fait remonter plusieurs problématiques saint-martinoises, actuelles ou à venir, notamment la question cruciale des transports. Les nouvelles lignes CMA-CGM, qui excluent désormais l’escale, allongent de huit jours les délais de livraison des marchandises, impactant directement la vie économique locale. Par ailleurs, le coût de la vie reste une préoccupation majeure. Le panier moyen, souvent basé sur des produits consommés principalement en métropole, ne reflète pas les habitudes de consommation locales. Les réflexions en cours visent donc à proposer des solutions collectives tout en explorant les leviers spécifiques, notamment en ce qui concerne le coût des transports et les taxes supplémentaires envisagées.
Dans la même lignée, la LODEOM (Loi pour le développement économique des outre-mer) était bien entendu l’un des sujets également à l’ordre du jour. Comme l’indique Angèle Dormoy, un travail de lobbying a été effectué auprès des parlementaires, notamment des sénatrices de Martinique et de Saint-Martin, dont la mobilisation a permis l’adoption de deux amendements essentiels pour préserver les avantages actuels.
Autre sujet de préoccupation locale, la transition vers les voitures électriques qui pose des défis majeurs pour le territoire : insuffisance de bornes de recharge, difficultés liées à la topographie (notamment pour les montées), et dépendance au réseau EDF, alimenté par des énergies fossiles et déjà sous tension pour répondre à la demande locale.
Angèle Dormoy s’est estimée plutôt satisfaite de cette rencontre, François-Noël Buffet ayant fait preuve d’une réelle ouverture d’esprit sur tous les sujets. Bien qu’au fait des réalités ultramarines, il n’a cependant pas la vision des entreprises et est demandeur d’informations sur le sujet. Les CCI jouent ici un rôle clé en tant que forces de proposition pour apporter des solutions concrètes. Le prochain Comité interministériel des outre-mer (CIOM), annoncé par le ministre pour janvier 2025, devrait être une opportunité pour avancer sur ces sujets.
Rendez-vous parisiens
À l’initiative de la CCISM et de la Collectivité, Saint-Martin sera à nouveau mis en avant lors de deux grandes manifestations nationales : le Salon de l’Agriculture, du 22 février au 2 mars, et la Foire de Paris, du 30 avril au 11 mai 2025. La participation de Saint-Martin à ces événements cette année avait généré une belle couverture médiatique qui mérite d’être réitérée. Le stand de Saint-Martin représente une opportunité de développement pour les entreprises du territoire d’une part, et un moyen de valoriser les savoirs locaux d’autre part. Les appels à candidatures pour ces deux salons ont d’ores et déjà été lancés et les entreprises ont jusqu’à mi-décembre pour se manifester avec le choix de présenter leurs produits ou savoir-faire ou de vendre directement sur place.