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Clap de fin pour le projet en l’état de construction de l’hôtel L’Etoile à Saint-Jean

31 December 2021
Par décision rendue jeudi 23 décembre dernier, le tribunal administratif de Basse-Terre a prononcé l’annulation du permis de construire de l’hôtel L’Etoile, à Saint-Jean, en lieu et place de l’ex hôtel Emeraude, détruit par l’ouragan Irma. Une première victoire pour l’association Saint-Barth Essentiel qui s’est élevée en force contre ce projet qu’elle considère comme dommageable irréversiblement pour l’environnement, notamment la faune marine et la vie sauvage.
Le projet de construction de L’hôtel L’Etoile est stoppé net. Outre un complexe de luxe de seize bâtiments devant abriter 50 chambres et suites pignon sur la plage, plusieurs piscines, restaurant et boutique, c’est le projet d’un parking souterrain de quelque 5000 m2, sous la plage de Saint-Jean, qui a soulevé un tollé de la part de l’association Saint-Barth Essentiel. Néanmoins, et malgré les différentes voix qui se sont élevées contre ce projet, forte du permis de construire obtenu en décembre 2019, par la Collectivité de Saint-Barthélemy, la SAS Saint-Jean Beach Real Estate a débuté le chantier, prévoyant une livraison du complexe courant 2023. Mais le tribunal administratif de Basse-Terre en a décidé autrement, en suivant les conclusions du rapporteur public et en annulant le permis de construire.
Une affaire qui a fait grand bruit depuis la délivrance de ce permis de construire en décembre 2019. D’abord par une hauteur des bâtiments jugée abusive, qui avait conduit à une révision du permis en août 2020. Ensuite par des avis défavorables émis par le Conseil Economique, Social, Culturel et Environnemental (CESCE) de Saint-Barth, puis par deux référés déposés devant le tribunal administratif par l’association Saint-Barth Essentiel et l’établissement l’Eden Rock, voisin direct du projet l’Etoile. Une étude d’impact réalisée en fin d’année 2020 mettait également en exergue les dangers encourus suite à la réalisation d’un tel projet, notamment du fait de l’évacuation des déblais en lien avec la réalisation du parking souterrain de plus de 5000 m2, soit l’équivalent d’un terrain de football, sous la plage de Saint-Jean. L’étude d’impact évaluait à 42 200 m2 de déblais, soit quelque 70 000 tonnes.
 
La loi impose l’arrêt du chantier et la destruction des premières réalisations
 
Forte de ses différentes actions s’élevant en force contre ce projet titanesque, l’association Saint-Barth Essentiel vient de remporter une première victoire à relativiser toutefois puisque, délestée de son permis de construire, la SAS Saint-Jean Beach Real Estate a la possibilité d’interjeter appel devant la cour de Bordeaux. Si telle est sa décision, la SAS doit de toute façon interrompre immédiatement le chantier, une telle procédure n’étant pas suspensive et la décision rendue par le tribunal administratif de Basse-Terre engendre que les travaux réalisés deviennent immédiatement illégaux. Par conséquent, d’après la loi, ceux-ci doivent être détruits et la parcelle rendue à son état originel.
La poursuite du projet devra donc passer par le dépôt d’une nouvelle demande de permis qui devra respecter les prescriptions inscrites dans les Codes de l’Environnement et de l’Urbanisme de Saint-Barthélemy qui détient ces compétences. En tout état de cause, la nouvelle demande de permis de construire devra abandonner le projet du parking souterrain de plus de 5000 m2. Selon nos confrères du Journal de Saint-Barth, le contenu du jugement pourrait avoir des répercussions sur la délivrance des futurs permis de construction en bord de plage. V.D. (avec Le Journal de Saint-Barth)