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Être bon en maths, un challenge pour les français !

Par Ann Bouard
18 February 2019
C’est un fait notoire, la France fait figure de mauvaise élève dans les classements en matière d’éducation et ce dans plusieurs disciplines, dont les mathématiques. Pour y pallier le Ministère de l’Éducation Nationale développe de nouvelles mesures. La semaine dernière, les enseignants de Saint-Martin étaient conviés à une conférence-séminaire sur le thème « dire, écrire, chercher et raisonner en mathématiques », animée par un spécialiste en la matière, Thierry Dias.

On parle beaucoup de la maitrise de la langue française, surtout à Saint-Martin, mais on note dès le cours préparatoire des difficultés dans l’apprentissage des mathématiques. 
Cette matière devient donc prioritaire au même titre que le Français. Deux priorités sur lesquelles l’Académie souhaite mettre l’accent, sans toutefois négliger les autres matières, en s’appuyant sur les nouvelles directives de l’Éducation Nationale.

21 MESURES POUR L’ENSEIGNEMENT DES MATHÉMATIQUES

Le Ministre de l’Éducation Nationale a confié la « mission maths » à Cédric Villani (député de l’Essonne) et Charles Torossian (inspecteur général de l’Éducation Nationale). Aidés de spécialistes, leur mission consistait à établir un bilan, de préciser les points de blocage, d’identifier les leviers potentiels et de formuler des propositions concrètes en s’inspirant d’expériences réussies dans d’autres pays. Ils ont remis leur rapport en février 2018.
Sur les 21 mesures préconisées, on retiendra la clarification des programmes, la place des automatismes sur l’ensemble de la scolarité, la place du calcul, des opérations et de la résolution des problèmes à l’école… Le rapport suggère la mise en œuvre d’un réseau de chargés de mission académiques pour le déploiement du plan avec des référents pour le 1er degré qui devront accompagner les professeurs sur le terrain. Sont également préconisés, l’installation de laboratoires de maths dans les établissements pour la formation des enseignants, le recensement et la pérennisation des clubs en lien avec les maths.

UNE SOMMITÉ  INTERNATIONALE COMME FORMATEUR

Thierry Dias a débuté comme enseignant dans des établissements renommés difficiles de la région de Lyon. C’est là qu’il se rend compte qu’il ne comprend pas les maths telles qu’elles sont enseignées, tout comme ses élèves. Il reprend ses études, passe un doctorat en didactique des mathématiques et sciences de l’éducation. 
Il occupe depuis 2010 un poste d’enseignant-chercheur à Lausanne en Suisse et planche aux côtés d’autres chercheurs internationaux sur les troubles et difficultés d’apprentissage en maths. En 2015, il a reçu le prix du Best Science Teacher. Il a intégré la mission maths afin de faire un point de la situation plus étayée et argumentée. Ces recherches ont contribué à définir les 21 mesures du rapport.

LES APPLICATIONS CONCRÈTES

L’Académie de Guadeloupe dans la lignée des mesures préconisées a mis en place un groupe de travail inter-degré qui aura pour objectif d’accompagner et de former les enseignants pour, à terme, faire réussir tous les élèves dans la matière. C’est dans ce cadre que se déroulait la série de conférences et séminaires du 11 au 15 février en Guadeloupe, avec un intermède à Saint-Martin le 14 février dernier.
Lors de cette conférence, assez exceptionnelle, Thierry Dias s’est employé à démontrer à l’assistance composée majoritairement d’enseignants du 1er degré, l’aspect ludique des maths. Durant quatre heures, ils ont pu prendre conscience de manière didactique des atouts à déployer pour apprendre les maths et dans un second temps découvrir des pistes d’activités concrètes à reproduire avec leurs élèves, tels que le calcul mental ou encore les jeux de mémoire.

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Ann Bouard