Abus sexuel : les séquelles sont aussi psychiques
Par Ann Bouard
18 December 2020
Un homme était jugé hier à Saint-Martin pour avoir commis des actes à caractère sexuel sur un mineur de treize ans. CM était absent lors de son procès, mais la mère de la victime, elle, était là pour représenter son fils.
La maman du jeune garçon est présente au tribunal. Et il lui faut bien du courage pour écouter l’historique des événements et surtout les faits et gestes reprochés au prévenu. Elle avait décidé de rentrer sur son île natale avec ses deux enfants qu’elle assume seule. La petite famille arrive à Saint-Martin le 2 novembre dernier. Les faits sont survenus le 5 novembre, trois jours après ce retour qui se voulait un changement de vie plus heureux.
Un véritable prédateur
Le 5 novembre, elle laisse la garde de son fils à sa sœur pour s’occuper de son déménagement. La tante s’absente un court moment pour se rendre à l’épicerie. CM est un voisin qui rôde souvent autour de la maison sous prétexte de se connecter à la wifi. Ce jour-là il entre impunément sachant le garçon seul. Il s’assied à côté de lui dans le canapé, pantalon ouvert et commence son va et vient. Il montre des vidéos à caractère pornographique, avec des individus transgenres, espérant que les images motiveront l’enfant. Il lui prend la main pour la porter à son entre-jambe, lui demandera même de la vaseline, lui expliquera qu’il « faut qu’il goûte le sexe », etc.
Le jeune garçon à la présence d’esprit de se retrancher dans sa chambre et téléphone à sa mère qui revient immédiatement. Les voisins alertés débusquent l’homme caché derrière la maison. Il se fait lyncher à coup de marteau et devra son salut aux gendarmes arrivés sur les lieux. Hospitalisé avec une ITT de quatre jours, il est placé en garde à vue à sa sortie. Il lui faudra plusieurs interrogatoires pour enfin reconnaître les faits, mais à minima comme le font tous les agresseurs sexuels, s’estimant lui aussi victime. La saisie de son téléphone permettra de retrouver les vidéos évoquées par l’enfant et d’autres du même acabit.
Le jeune garçon à la présence d’esprit de se retrancher dans sa chambre et téléphone à sa mère qui revient immédiatement. Les voisins alertés débusquent l’homme caché derrière la maison. Il se fait lyncher à coup de marteau et devra son salut aux gendarmes arrivés sur les lieux. Hospitalisé avec une ITT de quatre jours, il est placé en garde à vue à sa sortie. Il lui faudra plusieurs interrogatoires pour enfin reconnaître les faits, mais à minima comme le font tous les agresseurs sexuels, s’estimant lui aussi victime. La saisie de son téléphone permettra de retrouver les vidéos évoquées par l’enfant et d’autres du même acabit.
Un enfant psychologiquement détruit
Le garçon malgré un suivi psychologique fait des cauchemars, refuse de rester seul, a des crises d’angoisse même à l’école où il s’exprime, ce qui l’isole un peu plus de ses camarades … sa mère s’inquiète des séquelles et c’est la vie de toute une famille que CM a détruite. Elle est également en colère, car l’homme à ce jour reste impuni et a quitté l’île. En effet, séjournant illégalement en partie française depuis 2001, il avait fait l’objet d’une injonction de quitter le territoire.
Déclaré coupable, il est à trois ans de prison et une interdiction de séjour sur le territoire de dix ans. Le tribunal décerne un mandat d’arrêt à son encontre. Il reçoit également la constitution des parties civiles, soit 5000 € pour l’enfant et 5000 € pour la mère au titre du préjudice moral ainsi que 1500 € au titre de l’article 475-1 (frais d’avocats). Une condamnation qui atteste que l’enfant est reconnu comme victime pour qu’il puisse tourner la page … si tant est que cela soit possible.
Déclaré coupable, il est à trois ans de prison et une interdiction de séjour sur le territoire de dix ans. Le tribunal décerne un mandat d’arrêt à son encontre. Il reçoit également la constitution des parties civiles, soit 5000 € pour l’enfant et 5000 € pour la mère au titre du préjudice moral ainsi que 1500 € au titre de l’article 475-1 (frais d’avocats). Une condamnation qui atteste que l’enfant est reconnu comme victime pour qu’il puisse tourner la page … si tant est que cela soit possible.
Ann Bouard