Dernier volet de l’affaire « école Frenet »
L’employée a falsifié l’adresse des bénéficiaires et tous habitaient à Quartier d’Orléans ou Sandy Ground, adresses qui correspondaient à celles des deux premières personnes embauchées. Elle a également modifié la durée de leur inactivité professionnelle.
UNE EMPLOYÉE SOUS INFLUENCE
Elle reconnait avoir changé les données, mais pas de manière intentionnelle. Mauvaise utilisation du logiciel, erreur d’inattention ou manque de vigilance ? En tant que simple agent, elle peut modifier les dossiers mais sa hiérarchie est censée vérifier. Le harcèlement moral et la surcharge de travail, due selon elle à la nouvelle direction de l’agence depuis deux ans, poussent les employés à être dans le quantitatif plutôt que dans le qualitatif. En parallèle, impressionnée par Jean Héritier, dont elle redoute les représailles morales, elle reconnaît avoir accédé à chacune de ses demandes.
Arguant que toutes les données sont déclaratives, elle ne s’est pas posée de questions sur la similitude des adresses et affirme qu’elle n’était pas en mesure de vérifier les informations du fait du nombre de dossier à traiter. Stressée et influencée, elle a commis des erreurs mais n’a retiré aucun avantage personnel de ses malversations. Elle est en arrêt maladie depuis septembre 2017.
SANCTIONS PÉCUNIAIRES
L’agence Pôle Emploi, se porte partie civile et demande 15000 euros pour remise en question de ses services à l’interne, 10000 euros pour atteinte à l’image de l’établissement, 5000 euros pour préjudice dans ses relations avec l’ASP et 3 000 euros pour ses frais d’avocat.
Le Ministère public, estime que même en bas de l’échelle, un agent d’un établissement public a des responsabilités auxquelles il ne peut se soustraire. Sans son intervention, l’école n’aurait pas pu bénéficier de ces contrats. Pour avoir "trahi le petit peuple de cotisants », il réclame une amende de 5000 euros dont 3000 euros avec un sursis simple et, comme peine complémentaire, une interdiction d’exercer pendant cinq ans dans tout établissement du service public.
L’avocate de la prévenue estime quant à elle que « l’on se trompe de cible » et que sa cliente n’est qu’une victime collatérale des principaux protagonistes de l’affaire et des carences de son employeur. Le caractère avéré des faits n’étant pas démonté, elle demande la relaxe.
Le tribunal rendra son verdict le 23 mai prochain.