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Deux ans de prison fermes pour extorsion de 20 $ sous la menace

01 May 2018

La victime prétend qu’il y avait une arme. Le prévenu s’en défend. Toujours est-il que G.H, un saint-martinois de 21 ans déjà connu défavorablement de la justice pour présenter 5 condamnations à son casier judiciaire pour des vols avec violence, avec et sans arme, a écopé de deux ans de prison ferme après avoir été jugé vendredi en comparution immédiate pour une affaire d’extorsion en état de récidive légale.

Les faits se sont déroulés mercredi 25 avril dernier. Vers 20 heures, G.H se rend dans un snack rue de Hollande à bord d’un scooter 125 cc. Selon lui, le gérant du snack, Mr S. lui devait de l’agent, environ 40$.  Il lui demande de lui redonner son argent car il a besoin de manger. Mr S. refuse, prétendant qu’il n’a pas de dette envers lui. G.H. s’emporte, devient menaçant et parvient à lui extorquer une vingtaine de dollars en petites coupures, et repart à bord du scooter. Mr S. contacte alors la gendarmerie et parle d’un vol à main armée qui vient d’être commis dans son établissement.  Les gendarmes arrivent et n’ont pas de mal à interpeller l’auteur des faits, qui se trouve à proximité de la scène, ne cherchant pas à se cacher. Il n’offre aucune résistance au cours de son interpellation et est placé en garde-à-vue. Les faits se sont déroulés mercredi 25 avril dernier.

Rattrapé par son passé

Jugé en comparution immédiate vendredi dernier, G.H. à la barre souhaite être jugé immédiatement, même sans la présence d’un avocat commis d’office, le barreau de Guadeloupe étant actuellement en grève. Manifestement, G.H. pense pouvoir assurer seul sa défense car au vu des faits qui lui sont reprochés, il semble serein : « Si je reconnais m’être emporté, je n’étais pas venu pour faire un braquage. Mon visage était à découvert, et M. S dit que j’avais une arme, mais c’est faux. J’ai pointé sur lui ma main droite qui tenait les clés du scooter. 
Je voulais simplement qu’il me rende l’agent qu’il me doit afin d’aller m’acheter à manger », explique-t-il. Sauf que Mr S. prétend qu’il a été menacé d’une arme et lors de son audition, il reconnaît l’arme qui lui est présentée en photo, parmi d’autres armes. Et c’est justement une arme que les enquêteurs ont retrouvé enregistrée en photo dans le téléphone portable du prévenu.

En revanche, au-delà de cette photo, aucune arme physique n’a pu être retrouvée par les enquêteurs. Une histoire finalement banale et qui aurait pu tourner beaucoup plus court, si G.H. ne présentait pas un long casier judiciaire avec 5 condamnations, dont la première pour vol avec violence qui a eu lieu en 2012, alors qu’il n’avait que 15 ans. Et depuis cette date, c’est une succession de condamnations pour des faits similaires, dont la dernière en date du 21 février 2017, où G.H. était condamné à 6 mois de prison fermes et d’une interdiction de détenir une arme pendant une période de 5 ans, suite à un vol à main armée. Il est sorti de prison à la mi-septembre 2017 sous contrôle judiciaire avec le port d’un bracelet électronique. Un contrôle judiciaire auquel G.H. se serait soustrait, ne se présentant pas aux convocations. 

Et malgré son argumentation plaidant pour un désir de se ranger avec un nouvel emploi qu’il devait commencer éminemment  et le projet  d’aller retrouver son amie qui est en Métropole, le tribunal a condamné G.H. à deux ans de prison avec mandat de dépôt et à nouveau l’interdiction de détenir une arme pendant 5 ans. Escorté par les gendarmes, le prévenu a rejoint la prison de Baie Mahault dès sa sortie du tribunal.