Un mois de prison ferme pour un SDF
Déjà condamné à de multiples reprises pour des faits de vols avec ou sans violence, R.K., surnommé l’Indien, 48 ans, originaire du Guyana, sans travail et sans domicile fixe a été jugé mercredi matin selon la procédure de comparution immédiate pour être soupçonné de tentative de vol, dans la soirée de lundi 7 janvier dernier. Il a écopé de 12 mois de prison ferme et un mandat de dépôt a été prononcé. Il dort depuis à la prison de Basse-Terre.
R.K aurait été vu cette soirée de lundi dernier à proximité des lieux du cambriolage par un vigile, qui était allé jeter une poubelle dans les rochers aux abords du front de mer (sic !) et qui aurait remarqué que le snack « Chez Raymond » présentait une partie de sa devanture descellée et des cartons de boissons et de nourriture se trouvaient parterre, devant l’établissement. Des faits corroborés par un autre témoin, également agent de sécurité présent non loin des lieux, qui était allé, lui, déverser un seau d’huile usagée dans la mer (re sic !!). L’individu, facilement repérable puisque vêtu d’un ciré jaune, a été interpellé sans heurts par les gendarmes appelés sur les lieux et placé en garde-à-vue.
Niant être l’auteur de ces faits, l’Indien raconte qu’il se trouvait près d’un restaurant situé de l’autre côté de la rue, en train de parler avec un vigile pour qui il fait des travaux de mécanique. Une personne lui aurait dit que le snack de Chez Raymond était en train de se faire visiter et R.K dit avoir répondu : « C’est où chez Raymond ? » et il s’y serait rendu, selon ses dires, mais n’aurait rien à voir avec le délit. Il nie également avoir porté ce soir-là un ciré jaune, et précise que ce vêtement était dans un sac.
Arrivé à l’âge de 8 ans à Saint-Martin, le surnommé l’Indien n’est jamais allé à l’école et a commencé à travailler à l’âge de 12 ans, pour aider sa famille. Il a travaillé plusieurs années dans le secteur de l’aluminium, puis a quitté le monde du travail depuis 2015. Décrété adulte handicapé, il a pu bénéficier d’une allocation mensuelle de 800 euros pendant plusieurs années, mais faute d’avoir renouvelé les dossiers, il a perdu cette allocation et ne touche plus que 300 euros de RSA par mois. Sans travail, il dort bien souvent dehors, s’est fait happer par les dérives de la drogue et indique qu’il est obligé de voler pour manger.
Estimant que R.K se retrouve désormais trop souvent impliqué dans différentes affaires de vols, même si ces délits sont d’ordre alimentaire, et qu’il génère un sentiment quotidien d’insécurité dans le centre-ville de Marigot, le procureur a requis à l’encontre du prévenu une peine d’emprisonnement de 16 mois. Après en avoir délibéré, le tribunal est entré en voie de condamnation et a prononcé une peine de 12 mois de prison ferme avec un mandat de dépôt.