Conseil territorial : Vers une politique de rigueur ?
« Les perspectives budgétaires pour 2019 restent ambitieuses, mais compliquées, a annoncé en préambule de ce conseil territorial le président Gibbs. Notre devoir est de redresser la barre et mettre fin à plusieurs décennies d’une commune puis d’une collectivité malades. Des mesures impopulaires doivent être prises, et c’est un mal nécessaire pour aller de l’avant et prouver notre crédibilité ». Le budget pour l’année 2019 qui sera voté à la fin de ce mois prévoit donc de fortes coupes dans les dépenses de fonctionnement, 10.63% de moins qu’en 2018, ce qui correspond à une économie de 14 millions d’euros, mais aussi 8.7% de moins dans les charges générales (économie de 2.3 M€). A ce sujet, il est à relever que les dépenses de fonctionnement de la COM ont augmenté de 121% entre 2007 et 2012, passant de 105 M€ en 2012 à 145 M€ en 2016… A noter également la prévision d’une baisse de 0.5% des charges de personnel. De fait, la masse salariale de la Collectivité pour l’année 2019 est évaluée à hauteur de plus de 43 M€ pour un budget prévisionnel total des dépenses de fonctionnement qui devraient être de 169.5 M€, soit toujours près d’un quart des dépenses de fonctionnement. Pour rappel, la masse salariale pour 2018 était budgétée à hauteur de 44 M€ pour un budget total de fonctionnement de 182 M€. La Collectivité prévoit également une réduction de 9.4% (3.9 M€ de dépenses en moins) sur le poste des autres charges de gestion courante. Parmi ces dernières, on note notamment les subventions allouées aux associations, mais aussi à la CCISM (-15% attendus) et à la CTOS (-5.3%, soit 1M€). Des diminutions de subventions allouées aux organismes satellites de la COM qui pourraient en revanche permettre une augmentation de celle allouée à l’Office de tourisme dans le but de « dynamiser et professionnaliser davantage la promotion de la destination ».
SACRIFICE DU MANDAT DE LA TEAM GIBBS
Une rigueur budgétaire qui s’impose au regard de la réalité d’une situation que l’ouragan Irma n’a fait qu’aggraver. Et des contraintes imposées par l’Etat qui semble avoir notre territoire dans sa ligne de mire et qui obligent à une gymnastique dans les prévisions. Car les montants promis par le gouvernement central ne sont pas toujours au rendez-vous (lire en encadré). De fait, du programme prévu par la Team Gibbs au moment de son élection en mars 2017, il reste peau de chagrin. Les perspectives en matière d’investissement pour cette année vont concentrer les efforts sur la continuité de la reconstruction des établissements scolaires, des équipements sportifs, des centre culturels, la rénovation des réseaux secs et mouillés. Outre ces investissements nécessaires et prioritaires, Daniel Gibbs n’a toutefois pas abandonné son projet du « Grand Marigot », et au budget 2019 devraient être inscrits la construction de nouveaux équipements et l’aménagement de l’espace public afin d’améliorer le cadre de vie des habitants et participer de la relance de l’économique. La redynamisation de Marigot et de ses zones commerciales en sont les premières orientations. Grand Case ne sera pas en reste, la Collectivité prévoyant d’inscrire à son prochain budget le réaménagement et l’embellissement du boulevard principal, traitant la voirie, l’éclairage public, le mobilier urbain et les plantations et également le chantier de réhabilitation de l’ancienne école pour en faire la Maison des Associations.
Reste désormais à connaître les grandes lignes de la réforme fiscale toujours en cours d’étude, pour définir si oui ou non Saint-Martin va entrer dans une période d’austérité. En effet pour atteindre une telle politique dite de rigueur, le corollaire à une meilleure maîtrise des dépenses publiques est une augmentation de la pression fiscale.Sur ce sujet, c’est « wait and see », le dossier de la réforme fiscale étant toujours à l’étude mais une fois connus, les résultats devraient être applicables au 1er janvier 2020.