Prix de l’aérien, situation de monopole et avenir incertain des compagnies : le député Frantz Gumbs monte au créneau
Par un courrier daté du 21 août adressé au ministre délégué chargé des Outre-mer fraichement nommé, Philippe Vigier, le député de Saint-Martin et Saint-Barthélemy Frantz Gumbs, alerte sur la position de monopole de la compagnie Air France sur le transatlantique entre Sint Maarten et Paris, sur la hausse drastique et discriminatoire des prix de l’aérien et sur les conflits sociaux qui fragilisent les compagnies régionales.
« CHRONIQUE D’UNE DÉGRADATION INÉLUCTABLE DE LA CONTINUITÉ TERRITORIALE »
Pour le député Frantz Gumbs, la conjugaison de tous ces facteurs de dégradation de l’offre du transport aérien dans les deux îles de sa circonscription, Saint-Barthélemy et Saint-Martin, a immanquablement des répercussions négatives sur la vie au quotidien des citoyens et inquiète quant aux conséquences à venir sur l’activité touristique, venant de surcroît remettre en cause le principe fondamental de continuité territoriale dans le cadre des services publics dévolus aux citoyens français : « Comme vous le savez, depuis le 13 décembre 2022 et ce pour une durée indéterminée, la compagnie française Air Caraïbes n’opère plus entre sa base à Paris-Orly et l’aéroport de Sint-Maarten – Princess Juliana, décision « prise pour des raisons strictement économiques ». Cet état de fait a donc créé une position de monopole de la compagnie aérienne Air France sur le transatlantique. En juin 2023, l’indice des prix du transport aérien de passagers indique que vers l’Outre-mer, la hausse des tarifs est de 12,3 % masquant une situation contrastée notamment entre les hausses les plus importantes vers les Antilles et des baisses vers la Polynésie et Mayotte. En ce mois d’août 2023, saison touristique pour les deux îles de ma circonscription, la compagnie aérienne régionale Air Antilles est placée en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité pour deux mois, et une partie du personnel d’Air Caraïbes est en grève. La chute d’Air Antilles et le mouvement de grève chez Air Caraïbes a drastiquement augmenté les prix des billets en réduisant le nombre d’acteurs. Or les prix sont déjà élevés, à la suite d’une entente sur des « hausses de tarifs, de baisse d’offre et sa répartition » entre plusieurs compagnies relevée en mars par l’Autorité de la concurrence. Dans ce contexte, les familles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin ont des difficultés notamment pour celles ayant des étudiants expatriés ou encore ayant des malades évacués vers la Guadeloupe ou l’hexagone. Concernant le tourisme, les touristes européens trouveront des destinations alternatives moins couteuses pour la saison à venir ce qui impactera l’économie des deux îles. Telle est la chronique d’une dégradation inéluctable de la continuité territoriale entre nos territoires et l’hexagone (…) », écrit Frantz Gumbs dans son courrier adressé au ministre.
HAUSSE DES TARIFS À CRAINDRE
Le député Gumbs évoque également au ministre Vigier sa crainte de voir une nouvelle inflation dans les prix de l’aérien, suite aux annonces récentes faites par le gouvernement et son ministre délégué chargé des transports, dans le cadre du financement de la transition écologique. Une nouvelle taxe sur les billets d’avion est en effet dans les starting-blocks pour ce faire et en particulier pour financer le secteur ferroviaire. Une annonce qui fait s’insurger le député Gumbs face aux « prix absolument exorbitants déjà pratiqués, en particulier par Air France sur le transatlantique et par Air Caraïbes sur le régional » indique-t-il, précisant également que ces faits « ne manquent pas de créer une vive angoisse pour les familles, à quelques jours de la rentrée scolaire, et pour les milieux économiques qui n’ont aucune visibilité à quelques semaines d’une nouvelle saison touristique. »
DEMANDE DE MESURES URGENTES ET CONSERVATOIRES
Frantz Gumbs conclut son courrier en demandant une intervention urgente de l’Etat : « Monsieur le ministre, je sais l’engagement du gouvernement pour nos territoires d’Outre-mer. Je viens par la présente solliciter votre particulière attention, et vous engage à prendre les mesures urgentes et conservatoires qui s’imposent. » A suivre de près...