« Mettre Saint-Martin dans les clous »

Jeunesse et éducation, Politique de la Ville, accompagnement de l’Etat, délinquance et sécurité, habitat insalubre, lutte contre la vie chère, formation professionnelle, coopération internationale avec Sint Maarten, travail et emploi, pêche et agriculture, nautisme, fonds européens, environnement, urbanisme, contrôle de légalité, santé publique, immigration, lutte contre la fraude… de nombreux sujets ont été abordés sous forme de bilan pour l’année 2018 avec les projets à mettre en œuvre pour l’année 2019. Les axes prioritaires des domaines qui semblent chers à la préfète sont l’environnement, l’urbanisme et la Politique de la Ville. Le « joyeux bazar » qui règne à Saint-Martin depuis de longue date n'aura pas échappé à Sylvie Feucher arrivée sur l’île en juillet de l’année dernière et qui appelle de ses vœux la remise du territoire sur les rails de la réglementation nationale.
Plus que le bilan de 2018, nous avons fait le choix de nous attacher aux projets pour 2019. Pour l’heure, retour sur les projets dans les domaines de l’Education, de la Politique de la Ville, de l’urbanisme, de la sécurité routière et de l’habitat insalubre. Notre prochaine édition relatera des projets relatifs à la pêche et à l’agriculture, au nautisme, au Pôle médico-social qui devra voir le jour à la Savane, à l’immigration, aux contrôles aux frontières, à l’environnement et à la coopération internationale.
EDUCATION
Outre le projet de construction du collège 900 pour lequel le gouvernement français a prévu une enveloppe de 15 millions d’euros au profit de la Collectivité, et dont la première pierre devrait être posée en début d’année 2020, l’Etat réserve un montant de 90 000 euros dans le cadre du programme « Réussite Educative » dans les quartiers. Ce sont 11 associations qui en seront bénéficiaires pour développer des actions contre le décrochage scolaire. La préfète évoquait aussi le récent partenariat conclut avec les grandes écoles de commerce, ESSEC et Science Po Lille, « des partenariats qui permettent aux élèves de Saint-Martin de s’acculturer avec ces grandes écoles ». « Deux projets parmi d’autres », poursuit le chef de l’Education à Saint-Martin, Michel Sanz, qui indique par ailleurs la mise en place des classes bilangues avec des enseignements en français et en anglais pour 22 classes concernant 400 élèves de 6e, 5e et 4e des collèges de Quartier d’Orléans et de Saint-Barthélemy et également la formation sur la base du volontariat de 200 enseignants en Français Langue Etrangère (FLE). Miche Sanz informait également pour la rentrée 2019 d’un nouveau baccalauréat professionnel des métiers de la sécurité au lycée professionnel de Marigot, ainsi que l’ouverture d’une classe à horaire aménagé en musique (CHAM) pour le collège de Soualiga et l’école primaire Elie Gibs de Grand Case. Un projet innovant sur lequel nous reviendrons dans une prochaine édition.
Toujours concernant le volet de l’Education, la préfète rappelait la mise en place avec Bibliothèque sans Frontière de médiathèques mobiles dans les écoles ainsi que de 2 médiathèques en kit. Des projets pour lesquels 520 000 euros ont été abondés par l’Etat et la Fondation de France (20%). « Les enfants de Saint-Martin doivent avoir un accès à la culture, et la médiathèque étant actuellement hors d’usage, nous mettons un point d’honneur à combler cette d défaillance", insistait la préfète.
POLITIQUE DE LA VILLE
La Collectivité de Saint-Martin bénéficie du plus gros engagement de l’Etat, 547 000 euros. Pour mémoire, en 2017, l’enveloppe Politique de la Ville pour Saint-Martin était de 338 000 euros. Ce sont 40 projets de cohésion sociale répartis sur une vingtaine d’associations qui y sont éligibles.
SÉCURITÉ ROUTIÈRE
L’association Jeunesse Soualiga travaillera cette année sur la création d’un clip tourné par les jeunes pour les jeunes, afin de dénoncer les comportements dangereux sur la route.
HABITAT INSALUBRE
La préfète déléguée a souhaité la création d’un comité de lutte contre l’habitat insalubre. Présidé par le vice-procureur Octuvon-Basile, le comité a pour vocation d’œuvrer en collaboration avec l’ARS qui définit les critères de salubrité pour habiter un logement, et l’association d’Aides aux Victimes Trait d’Union qui devra jouer un rôle de médiation afin de « débloquer par une méthode apaisée des situations inacceptables de conditions de logements, entre les bailleurs privés ou publics et les locataires » indique là encore Sylvie Feucher.
CRÉATION D’UN OBSERVATOIRE DES PRIX POUR LUTTER CONTRE LA VIE CHÈRE
Sur la base des nouveaux textes réglementaires sortis en décembre 2018, cette mission de contrôle de la vie chère par la création d’un observatoire des prix sera confiée aux nouveaux membres du Conseil Economique Social et Culturel (CESC) qui sera prochainement renouvelé, d’ici à deux mois.
Urbanisme et Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN)
Les services de l’Etat confirmaient qu’une première version du PPRN de submersion marine devrait être approuvée avant le mois de juin prochain avec une approbation définitive qui devrait intervenir en fin de cette année. Dès son approbation, le nouveau PPRN qui indiquera au cm près la submersion marine qui a eu lieu pendant l’ouragan Irma, sera opposable.
La Collectivité devra calquer sur ce PPRN son Plan Local d’Urbanisme (PLU). La préfète Feucher indiquait que plusieurs propriétaires s’étaient d’ores et déjà inscrits dans le cadre du fonds Barnier. Un fonds spécialement créé pour indemniser les propriétaires dans le cadre d’expropriation pour des habitations situées sur des zones à risques. Ce fonds pour Saint-Martin est doté de 10 millions d’euros.
