Ouragan Tammy : le débrief post-crise
Premier événement depuis l’ouragan Irma en 2017 à avoir mis en situation réelle les nouvelles procédures à appliquer en cas d’alerte cyclonique, la crise Tammy va servir de point d’appui pour analyser un retour d’expérience.
L’ouragan Tammy classé catégorie 1 à l’approche des Iles du Nord n’aura finalement pas ou peu eu d’impacts sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, en passant dans la nuit de samedi à dimanche à environ 70 km à l’Est. Malgré une traîne impliquant de fortes pluies dans la journée de dimanche et dans les heures qui ont suivi, dès hier, lundi 23 octobre, les niveaux de vigilance étaient rétrogradés : en jaune pour la pluie, et en vert pour les vents et la houle. Aucun incident majeur n’a été à déplorer, ni humain ni matériel. L’aéroport de Grand Case reprenait ses activités dès lundi matin et l’aéroport de Saint-Barthélemy subissait encore quelques perturbations dus aux vents inhabituels venant du sud et de l’ouest. Idem pour les rotations maritimes vers Saint-Barth et Anguilla.
MESURES NÉCESSAIRES DE PRÉVENTION
«La météo n’est pas une science exacte et nous ne pouvons pas parier sur l’ampleur d’un événement», a concédé le préfet Vincent Berton. «Si certains ont pu penser que les mesures ont été trop fortes eu égard à l’impact de Tammy sur le territoire, nous aurions été critiqués et aurions failli à nos missions de protection des biens et des personnes si Tammy était passé sur nous et avait fait des dégâts d’ampleur…», insiste-t-il, rajoutant que «les mesures prises, lourdes et pénalisantes pour tous, sont nécessaires pour la prévention de la crise et la protection de la population».
TEST GRANDEUR NATURE DE LA GESTION DE CRISE
Le passage de l’ouragan Tammy a proximité de nos îles aura eu le mérite de mettre en situation réelle la gestion de crise, chose qui n’avait pas été faite depuis l’ouragan Irma et les nouveaux protocoles qui ont été déclinés depuis. « Nous avons pu constater une bonne coordination entre les services de la Collectivité et le COD de la préfecture ». Trois abris cycloniques ont été ouverts et armés par la Collectivité dès samedi après-midi, qui ont accueilli une trentaine de personnes, sur une capacité d’environ 420 places. La bonne coopération avec la partie hollandaise a également été soulignée, dans la cohérence des niveaux de vigilance. «La vigilance rouge a été déclenchée de part et d’autre de la frontière, samedi à midi», rajoute le préfet Berton.
Vincent Berton s’est félicité du comportement responsable et civique de la population qui a bien respecté les consignes de sécurité, notamment celle de l’interdiction de circuler pendant la vigilance rouge.
HIER MATIN, L’HEURE ÉTAIT AU NETTOYAGE DES ROUTES ET DE LEURS ABORDS
L’épisode pluvieux qui a eu lieu dans la journée de dimanche et dans la nuit qui a suivi, a entraîné son lot de désordre sur les axes routiers : amas de cailloux et autres graviers, soulèvement de bouches d’égout, etc. Dès lundi matin, les services techniques de la Collectivité étaient au travail pour nettoyer les zones sur routes qui pouvaient s’avérer dangereuses pour la circulation.
La Collectivité informait par ailleurs que la baignade restait interdite par arrêté territorial à Friar’s Bay, Grand Case et Galisbay, ce pour quelques jours encore, les trois exutoires ont dû être ouverts pour laisser s’écouler les eaux de pluie dans la mer, entrainant une eau trouble et polluée aux abords de ces sites.