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Conflit des transporteurs : un protocole d’accord en demi-teinte

Par Ann Bouard
02 December 2024

Un protocole d'accord de fin de conflits des transporteurs, en présence du préfet Vincent Berton, du président Louis Mussington, du directeur de Verde, Maxime Arnall et du président de l’association des entreprises du BTP de Saint-Martin, Gérald Gumbs a été signé vendredi 29 novembre en présence des professionnels du transport et du BTP. Cependant, il n’a pas fait l’unanimité.

La Préfecture a assuré une conciliation entre Verde SXM, délégataire de la gestion des déchets et gestionnaire de l’écosite de Grandes Cayes et les professionnels du transport et du BTP sur plusieurs points qui posent problème depuis des mois, dont principalement l’accès au site, les conditions de déchargement et les tarifs pratiqués. Malgré tout, la conciliation n’est pas totale, car demeure un point de désaccord, celui de la prise en charge des dommages subis par les engins des professionnels, pour des problèmes juridiques a indiqué le Préfet. L’implication du Préfet Vincent Berton, saluée par le Président Louis Mussington, ne suffira donc pas à apaiser la colère des transporteurs, même si cela contribue à faire avancer les choses.

Problématique de l’accès

Le texte porte sur la prise en charge par la Collectivité des déposes des déchets domestiques produits par les particuliers et apportés à l’écosite par les professionnels, la valorisation des tarifs de traitement, la mise en sécurité du site, et le partenariat pour les prestations de transport des déchets affiliés aux éco-organismes.

À ce jour l’accès à l’écosite se fait par le littoral sur un périmètre foncier affecté au Conservatoire du Littoral et dont l’entretien doit être assuré par la Collectivité. Sur ce dernier point, des réclamations ont été faites par les transporteurs dès la fin de l’année dernière pour qu’une réfection satisfaisante soit faite. Mais, la solution n’est pas pérenne à long terme. Il est envisagé de mettre en service la piste qui avait été tracée par les militaires après Irma. Cela va nécessiter de régulariser le foncier, cette piste passant sur les terres de deux familles. La Collectivité s’est engagée à lancer une procédure de déclaration d’utilité publique dans ce sens. Moins soumise aux aléas climatiques, cette piste permettrait en outre d’alimenter le site en eau, électricité et réseau de communication.

Le conflit ne s’arrêtera pas

Gérald Gumbs, représentant des entreprises du BTP a signé le protocole d’accord à contre cœur indiquant en prendre la responsabilité bien que près de 80% des transporteurs ne soient pas d’accord. « Nos conditions de travail aujourd’hui sont toujours horribles  et on attend patiemment que tout soit aménagé » a-t-il indiqué, les transporteurs ne souhaitant signer que lorsque tout serait en ordre.

Le camion de Gérald Gumbs, et il n’est pas le seul, est en réparation depuis trois semaines en attente d’une pièce, dû à la route impraticable, jonchées de barres de fer ou autres objets occasionnant des casses sur les véhicules ou des crevaisons à répétition et donc des dépenses supplémentaires pour les transporteurs (1 pneu de camion coûte 360€). Dans le pire des cas, ils  se retrouvent comme Gérald Gumbs sans outil de travail et donc sans revenu. Ce dernier reproche par ailleurs les lenteurs des décisions. Après huit réunions, pour demander la réparation de la route, celle-ci a été réparée une première fois, mais trois semaines plus tard était à nouveau dans le même état. Le conflit ne va donc pas s’arrêter pour autant.

La Collectivité justifie l’état de la route par les fortes pluies qui dernièrement ont emmené tous les matériaux et détérioré à nouveau l’accès. Le président Mussington sensible à la délicate situation de Gérald Gumbs et plus largement de tous les transporteurs a indiqué comprendre « son coup de gueule » et avoir bien pris en compte l’urgence de la situation.

Du côté de Verde, Maxime Arnall en convient, la situation n’est pas acceptable. Il a indiqué que Verde allait faire un premier terrassement après l’entrée de la décharge  et un second au niveau de la zone de déchargement d’ici la fin de l’année. Le Préfet a pris l’engagement de suivre le planning annoncé.

Ann Bouard