État de la situation sanitaire dans les Caraïbes
Par Ann Bouard
31 March 2020
La propagation du virus a atteint un nouveau record avec plus de 200 000 cas supplémentaires le week-end dernier, portant à 755 590 le nombre de personnes contaminées dans le monde. Bien qu’éloignées des grandes mégapoles, les îles de la zone Caraïbes n’en sont pas pour autant épargnées et ont enregistré plus de 650 cas supplémentaires sur la même période.
Dans le haut dutableau (ci-contre) (données arrêtées au lundi 30 mars 2020), la République Dominicaine comptabilise à elle seule plus de la moitié des cas à ce jour déclarés avec un fort taux de décès. Mais sur les cinq îles les plus touchées, dépassant la centaine de cas, figurent la Martinique, en quatrième position et la Guadeloupe en cinquième place. Difficile de déterminer quand le pic sera atteint sur la région, car les chiffres sont pour l’instant revus à la hausse chaque jour, et des territoires qui étaient encore peu touchés la semaine dernière, comme Aruba, ont connu une hausse subite entre samedi et dimanche et certains, comme Anguilla, ont annoncé leur premier cas. Se pose également la question de la véracité de ces chiffres dans des états où la transparence n’est pas toujours de mise, et où le dépistage est parfois inexistant tout comme la comptabilisation de certaines couches de la population, dont les personnes en situation irrégulière.
A l’instar de Saint-Martin / Sint Maarten, la République Dominicaine et Haïti se partagent un même territoire et là-bas aussi il semblerait que cette dualité pose problème. Similitudes ?
République Dominicaine : une contagion massive
Le 25 mars, le ministre de la Santé publique, Rafael Sánchez Cárdenas, annonçait dans son rapport quotidien 392 cas confirmés et dix décès. Cinq jours pour tard, ce sont 901 cas qui sont enregistrés et 42 décès. Une hausse qui peut se justifier par le fait que la République Dominicaine ait décidé de tripler le nombre de personnes testées, sans toutefois pouvoir tester tous les cas suspects eux aussi en nette augmentation.
Tout comme dans le reste du monde, le virus s’attaque à toutes les couches de la société. Miguel Vargas Maldonado, ministre des affaires étrangères, son adjoint et deux sénateurs ont annoncé être infectés et la créatrice de mode, de renommée mondiale Jenny Polanco, est décédée, à l’âge de 58 ans, neuf jours après être revenue d’un voyage d’affaires en Espagne.
Si la province de Duarte est actuellement la plus touchée, le virus semble se répandre dans tout le pays. Le Président, Danilo Median a décrété un couvre-feu de 20h à 6h et les transports en commun ont été arrêtés mais le confinement de la population, lui, n’a pas été imposé.
Tout comme dans le reste du monde, le virus s’attaque à toutes les couches de la société. Miguel Vargas Maldonado, ministre des affaires étrangères, son adjoint et deux sénateurs ont annoncé être infectés et la créatrice de mode, de renommée mondiale Jenny Polanco, est décédée, à l’âge de 58 ans, neuf jours après être revenue d’un voyage d’affaires en Espagne.
Si la province de Duarte est actuellement la plus touchée, le virus semble se répandre dans tout le pays. Le Président, Danilo Median a décrété un couvre-feu de 20h à 6h et les transports en commun ont été arrêtés mais le confinement de la population, lui, n’a pas été imposé.
Haïti, info ou intox ?
On peut donc se poser la question, du faible nombre de cas comparativement déclarés en Haïti : seulement quinze alors que l'autre partie de l'île, la République Dominicaine, en recense presque soixante fois plus. L’île a déjà affronté une épidémie meurtrière, celle du choléra entre 2010 et 2013, qui a démontré la défaillance de son système de santé. Elle est en outre l’île la plus densément peuplée de la Caraïbe.
Le Président, Jovenel Moïse, a cependant réagi dès l’apparition des deux premiers cas (le 19 mars) en instaurant un couvre-feu de 20h à 5h pour une durée d’un mois et conseillé à la population de limiter ses déplacements au maximum et a interdit les rassemblements de plus de dix personnes. Mais ces mesures ne sont que peu respectées, la population continuant à fréquenter les lieux de culte et les trois millions d’habitants de Port au Prince poursuivent dans leur majorité leurs activités.
Haïti a fermé ses ports et suspendu ses vols commerciaux certes, mais les différentes points de frontières avec la République Dominicaine sont autant de passages possibles pour les Dominicains ; seuls quatre d’entre eux sont contrôlés par les forces de l’ordre haïtiennes.
Les hôpitaux sont sous équipés, en matériel mais surtout en soignants, disposent tout au plus de 50 à 200 lits (chiffres différents selon les sources) et ne seront pas en mesure d’accueillir les cas les plus lourds, d’autant que les hôpitaux publics sont en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail !
Seul point positif, le ministère de la Santé Publique étudie actuellement la possibilité d’autoriser la chloroquine pour soigner les patients et Haïti possède deux laboratoires habilités à fabriquer ce médicament.
Le Président, Jovenel Moïse, a cependant réagi dès l’apparition des deux premiers cas (le 19 mars) en instaurant un couvre-feu de 20h à 5h pour une durée d’un mois et conseillé à la population de limiter ses déplacements au maximum et a interdit les rassemblements de plus de dix personnes. Mais ces mesures ne sont que peu respectées, la population continuant à fréquenter les lieux de culte et les trois millions d’habitants de Port au Prince poursuivent dans leur majorité leurs activités.
Haïti a fermé ses ports et suspendu ses vols commerciaux certes, mais les différentes points de frontières avec la République Dominicaine sont autant de passages possibles pour les Dominicains ; seuls quatre d’entre eux sont contrôlés par les forces de l’ordre haïtiennes.
Les hôpitaux sont sous équipés, en matériel mais surtout en soignants, disposent tout au plus de 50 à 200 lits (chiffres différents selon les sources) et ne seront pas en mesure d’accueillir les cas les plus lourds, d’autant que les hôpitaux publics sont en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail !
Seul point positif, le ministère de la Santé Publique étudie actuellement la possibilité d’autoriser la chloroquine pour soigner les patients et Haïti possède deux laboratoires habilités à fabriquer ce médicament.
Ann Bouard