Skip to main content

La famille Webster au cœur de l’inextricable succession Beauperthuy

14 September 2021
Invité également sur la table des discussions en préfecture mardi dernier, en présence du préfet Gouteyron, du président Gibbs et de ses deux vice-présidents, Valérie Damaseau et Yawo Nyuiadzi, le dossier de la famille Webster, titulaire d’un titre de propriété délivré en bonne et due forme par acte notarial en 1985, mais dont le terrain vient d'être vendu aux enchères dans le cadre de la très compliquée succession Beauperthuy, avec quelque 300 descendants reconnus.
Pierre Webster, dit Rudy, a acheté en 1985 son terrain des mains de son grand-père, sis lieudit Griselle, comprenant toute la parcelle d’environ 3 ha qui longe la RN7 depuis la station essence de la Baie Orientale jusqu’au terrain situé en face de Leader Price, à Mont Vernon. En avril dernier, la famille Webster apprend que son terrain a été vendu aux enchères pour la somme de 450 000 euros, sans publicité légale selon elle, et le bénéficiaire n’est autre que le propriétaire de la station essence. Le Collectif, avec en chef de file Luc Wellington, s’est emparé de ce dossier épineux et veut le défendre corps et âme pour que justice soit rendue à la famille Webster et qu’aucun autre saint-martinois ne se retrouve dans cette situation.
 
Une justice à deux vitesses ?
 
Autour de la table en préfecture mardi dernier, le père, Pierre Webster, et son fils Randy, ont exposé au préfet Gouteyron et au président Gibbs, ce dernier étant interpellé au titre de 1er magistrat de l’île, leur incompréhension face à une décision de justice qui les expulse de leurs biens dont ils sont détenteurs d’un titre légal de propriété, acheté en 1985 à l’un des héritiers de la famille Beauperthuy, et dont ils sont également descendants. Depuis la vente aux enchères dudit terrain par décision de justice en avril dernier, le propriétaire de la station essence ne paie plus de loyer à la famille Webster. Pierre Webster évoque une justice à deux vitesses et interpelle directement Yawo Nyuiadzi présent aux côtés du président Gibbs, qui est également propriétaire d’un terrain à la Baie Orientale qui faisait partie de la même parcelle, et qui pourtant n’a pas été inquiété de la sorte. Yawo Nyuiadzi informe qu’au moment où il a acheté son terrain, « le problème s’est également posé, et le promoteur qui avait acheté les terrains avant de les revendre, une société canadienne, avait négocié le versement d’une indemnisation aux héritiers, qui a permis de clôturer le problème de succession sur ces parcelles».
 
Le préfet propose une médiation
 
Le préfet a quant à lui rappelé qu’une procédure judiciaire très compliquée était en cours depuis plus de 50 ans, concernant plus de 300 personnes héritières. « La personne qui vous a vendu le terrain, l’arrière grand-père, n’aurait pas du vous vendre ce terrain qui faisait partie de la succession», a-t-il indiqué, tout en compatissant au douloureux problème auquel est confronté la famille et a proposé d’organiser une médiation avec le propriétaire de la station essence pour faciliter la reprise du dialogue et tenter de trouver une solution au plus juste. Il a toutefois précisé qu’il ne pouvait à aucun moment intervenir ou peser un poids sur une décision de justice. Ce projet de médiation par le préfet a été accepté par le Collectif. Le propriétaire de la station essence a également accepté cette rencontre qui est programmée pour demain, mercredi 15 septembre.
 
Un permis de construire récemment délivré
 
Le Collectif a également demandé au président Gibbs de se positionner sur cette affaire, lequel a répondu qu’il n’était pas en mesure d’intervenir en soutien par un courrier mais en revanche que « la délivrance d’un permis de construire en 2018 à Randy Webster afin de construire sur cette parcelle démontre bien que la Collectivité reconnait la propriété au nom des Webster. Ce document officiel procure la preuve que vous êtes le propriétaire du terrain… ».
Une affaire compliquée dont les protagonistes semblent tous victimes, chacun à leur niveau, des méandres d’un dossier compliqué relatif à une succession comprenant de très nombreux membres en indivision.