Le masque : le pour et le contre
Par Ann Bouard
31 March 2020
Ils sont au cœur de la polémique. Les français réclament des masques pour se protéger, mais le personnel médical, en première ligne, ne dispose pas de stocks suffisants. Le gouvernement, pour éviter d’aggraver la pénurie, rétorque que le port du masque est inutile et que les masques, chirurgicaux FFP2 ou FFP3, doivent être réservés aux seuls soignants, malades et proches ayant été en contact avec une personne infectée.
Depuis le 4 mars, il faut désormais avoir une ordonnance pour pouvoir acheter des masques en pharmacie. Ceux proposés sur internet, à des prix défiants l’entendement, sont bien souvent des arnaques. Les français se mettent donc à fabriquer leurs propres masques et des tutos en tous genres inondent les réseaux sociaux. Mais ces créations maisons sont-elles une bonne idée et surtout sont-elles efficaces ? Des scientifiques se sont posés la question et des études sur les différents types de masques donnent quelques indications.
Ce qu’en disent les scientifiques
Les chercheurs de l’université de Cambridge au Royaume-Uni s’étaient déjà penchés sur le sujet en 2009 lors de l’épidémie de grippe H1N1. Un masque chirurgical filtre 80 à 85% des particules jusqu’à 0,007 micron. Les masques fabriqués maison, en coton, capturent 71 % des particules de 0,65 à 1,1 micron. Aux Pays-Bas, des chercheurs ont planché sur des masques cousus dans des torchons, testés sur des particules de 0,02 à 1 micron, et les ont comparés aux masques classiques et ceux réservés aux soignants. Leurs masques ont capturé 60 % des particules de 0,02 à 1 micron.
On en conclut que le masque maison est finalement mieux que pas de masque du tout, sauf que … la plupart des virus sont plus petits que les particules filtrées par les masques maison et il faut savoir que le coronavirus est de 0,1 micron !
En France, la Société française d'hygiène hospitalière dans un avis publié le 14 mars dernier a indiqué qu'il faut "éviter d'utiliser d'autres types d'écrans à la place des masques chirurgicaux (masques en tissu ou en papier, chiffons noués derrière la tête) du fait de données scientifiques concernant leur efficacité (étanchéité) très rare". Face à tous ses avis divergents, le ministre de la santé, Olivier Véran, a "demandé aux autorités compétentes de rendre des avis sur la question" …
On en conclut que le masque maison est finalement mieux que pas de masque du tout, sauf que … la plupart des virus sont plus petits que les particules filtrées par les masques maison et il faut savoir que le coronavirus est de 0,1 micron !
En France, la Société française d'hygiène hospitalière dans un avis publié le 14 mars dernier a indiqué qu'il faut "éviter d'utiliser d'autres types d'écrans à la place des masques chirurgicaux (masques en tissu ou en papier, chiffons noués derrière la tête) du fait de données scientifiques concernant leur efficacité (étanchéité) très rare". Face à tous ses avis divergents, le ministre de la santé, Olivier Véran, a "demandé aux autorités compétentes de rendre des avis sur la question" …
Se protéger ou se rassurer ?
Le virus se transmet d’homme à homme (inutile de mettre un masque à votre chien ou de nettoyer le chat avec un gel hydro-alcoolique) lors de contacts rapprochés (se serrer la main, se faire la bise) et par voie aérienne (toux, éternuement, postillons). Le meilleur moyen de s’en prémunir est donc d’appliquer les gestes barrières et de se laver les mains le plus fréquemment possible puisque c’est en se touchant le visage avec des mains infectées que l’on transmet le virus aux muqueuses et qu’il va se développer dans l’organisme.
Alors oui, le masque peut être utile pour les personnes malades pour ne pas infecter les autres mais aussi à titre préventif puisqu’il peut avoir un effet barrière.
A condition de le manipuler correctement. Lorsque l’on dispose d’un masque chirurgical, il faut le porter dans le bon sens, la face colorée vers l’extérieur, le côté rembourré posé sur le nez, et envelopper également le menton. Il est à usage unique, avec une durée de vie de trois à quatre heures, et on l’enlève en le tenant par les élastiques avant de le jeter. Si l’on a pas d’ordonnance pour en acheter, on peut donc se lancer dans une fabrication maison, mais en tenant compte de toutes les réserves formulées précédemment et savoir que le simple bandana noué sur le visage ne sert à rien.
Alors oui, le masque peut être utile pour les personnes malades pour ne pas infecter les autres mais aussi à titre préventif puisqu’il peut avoir un effet barrière.
A condition de le manipuler correctement. Lorsque l’on dispose d’un masque chirurgical, il faut le porter dans le bon sens, la face colorée vers l’extérieur, le côté rembourré posé sur le nez, et envelopper également le menton. Il est à usage unique, avec une durée de vie de trois à quatre heures, et on l’enlève en le tenant par les élastiques avant de le jeter. Si l’on a pas d’ordonnance pour en acheter, on peut donc se lancer dans une fabrication maison, mais en tenant compte de toutes les réserves formulées précédemment et savoir que le simple bandana noué sur le visage ne sert à rien.
Coton ou papier ?
Les avis sont partagés sur la question mais certains médecins commencent cependant eux-aussi à diffuser des tutos pour fabriquer des masques. C’est le cas du CHU de Grenoble qui propose à son personnel soignant, qui n’est pas en contact direct avec les patients Covid 19, un « patron couture » pour confectionner un masque en tissu, ou encore le Service de Santé Public de Belgique qui donne toutes les indications pour le fabriquer aves des essuies tout ou un sac d’aspirateur (haut pouvoir filtrant).
En cas d’absolue nécessité et sans machine à coudre on peut aussi en réaliser un avec un filtre à café, en prenant soin de disposer à l’intérieur une double couche de gaze stérile. Les masques en tissus peuvent être réutilisés à la seule condition d’être stérilisés entre chaque usage.
En cas d’absolue nécessité et sans machine à coudre on peut aussi en réaliser un avec un filtre à café, en prenant soin de disposer à l’intérieur une double couche de gaze stérile. Les masques en tissus peuvent être réutilisés à la seule condition d’être stérilisés entre chaque usage.
Il faut surtout rappeler que les personnes qui en ont le plus besoin actuellement ce sont les soignants. Alors si vous avez chez vous un stock de masques, même petit, faites-en don à votre médecin traitant ou à l’hôpital !
Ann Bouard