Nicole Morlet : une vie à entreprendre
Après de nombreuses années dans l’entrepreneuriat sur le territoire, Nicole Morlet est depuis six ans à la tête d’un club de divertissement en partie hollandaise. Rencontre avec une infatigable femme d’affaires.
Comment avez-vous découvert l'entrepreneuriat ?
J’ai toujours aimé créer de nouvelles choses, travailler dur, cela me vient de mon père. Je viens de Champagne et à mes 16 ans, j’ai créé avec mes proches ma première disco-mobile. On venait dans les fêtes, les mariages, c’était amusant. Et puis, à mes 20 ans, j’ai racheté avec l’aide de mes proches mon premier club. Je ne l’ai gardé seulement que deux ans (rires), nous ne faisions que la fête, j’étais trop jeune. Je pense que pour monter son entreprise, il faut avoir atteint une certaine maturité.
Pourquoi être venue à Saint-Martin ?
J’étais venue un peu au hasard, à mes 25 ans, pour rejoindre une amie qui travaillait en restauration à la Marina Royale. J’ai fait la saison en tant que serveuse, c’était une bonne expérience. Avant cela, je travaillais à la défense en tant que comptable. Je ne suis jamais repartie, je suis directement tombée amoureuse de Saint-Martin le premier jour où je suis arrivée, ça a été un vrai coup de foudre.
Combien d’entreprises avez-vous possédées ?
En 35 années à Saint-Martin, j’ai beaucoup créé. Il y a une quinzaine d'années, j’ai ouvert mon propre cabinet de défiscalisation Entre-temps, j’avais ouvert une boutique de scooters mais aussi une boutique de prêt-à-porter. Ce qui me plaît, c’est de créer et de gérer un projet. Je ne peux pas m’en empêcher, il faudrait que je pense aujourd’hui à ralentir un peu, à me poser, mais c’est plus fort que moi.
Aujourd’hui vous êtes à la tête d’un établissement de divertissement côté hollandais.
Je suis devenue associée de cet établissement en 2013. Après Irma j’ai repris l’établissement et aujourd’hui je suis la seule propriétaire. Dans cet établissement, il y a des danseuses, un bar et tout est strictement encadré. Je veux que l’ambiance soit respectueuse pour les danseuses, j’y veille particulièrement. Je sais que les gens sont souvent surpris quand ils apprennent que c’est une femme à la tête de ce genre de club, ce n’est pas quelque chose de commun. Je connais bien ce monde de la nuit, il faut malgré tout être particulièrement rigoureuse car c’est un milieu particulier avec de nombreux excès, il faut avoir la tête sur les épaules.
Est-ce difficile d’évoluer en tant que femme dans le monde des affaires ?
Ça n’est pas toujours évident, effectivement. Il faut avoir une vraie motivation : la mienne par exemple, c’est ma fille. Depuis qu’elle est apparue dans ma vie, c’est la plus grande de mes motivations. Je l’ai élevée seule en même temps que ma carrière d’entrepreneuse. Elle a vécu toutes les étapes avec moi, les bonnes comme les mauvaises. Je ne suis pas la seule dans ce cas, de nombreuses femmes saint-martinoises élèvent seules leurs enfants tout en menant leur carrière d’entrepreneuses. Il y en a énormément sur le territoire et ce, depuis l’époque où je suis arrivée. Il y a une vraie force, une volonté de construire quelque chose, les femmes sont sur tous les fronts !