Objectif zéro déchet : certains y arrivent !
L’alerte a été donnée par la société Verde qui n’arrive plus à gérer l’afflux incessant et toujours plus important d’ordures ménagères, encombrants et déchets en tous genres. Sur une île, rien n’est extensible et la seule solution est de réduire les déchets ou de les envoyer ailleurs. Mais il s’agit aussi de changer les mentalités pour que particuliers et entreprises se mobilisent pour adopter de nouveaux comportements. Certaines entreprises ont cette volonté et appliquent déjà des méthodes de tri efficaces.
Chaque semaine, des containers entiers arrivent de métropole chargés de marchandises diverses. Parmi eux les containers alimentaires et on le sait, l’alimentation adore les emballages … c’est ce qui génèrent la plus grande partie des déchets. Selon une étude de l’Insee, le commerce de détail produit en effet chaque année plus de trois millions de tonnes de déchets (non dangereux et non minéraux) ; les hypermarchés et les supermarchés en concentrent à eux seuls presque la moitié (48 %). Le tri des déchets est devenu une préoccupation environnementale et une nécessité. Les deux plus gros supermarchés de la partie française de l’île, les Super U de Hope Estate et d’Howell Center, ont adopté le tri sélectif et figurent parmi les bons élèves. Ils tendent vers le zéro déchet.
RETOUR À L’EXPÉDITEUR
Le tri est effectué par les employés dès la réception de la marchandise, puis lors de la mise en rayon ; plastiques et cartons sont séparés avant d’être compactés. Les clients contribuent également à cet effort en ramenant leurs bouteilles en plastique. A Hope Estate, les bouteilles qui passent dans la machine mise à leur disposition à l’entrée du magasin, représentent une tonne de paillettes hebdomadaire pour ce seul supermarché. Elles seront recyclées et transformées en cabas U ou serviront à fabriquer les parechocs d’une célèbre marque française de voitures. Chaque semaine, neuf containers environ sont réexpédiés en métropole par chacun des magasins. Sur les neuf, un container repart plein, avec tous les déchets : cartons, plastiques, palettes, cagettes de transport, paillettes de bouteilles, etc. Seul bémol, les piles. Si les commerces ont l’obligation légale de les collecter, leur renvoi demeure problématique. Considérées comme produit dangereux, elles entrainent un surcoût de transport pour leur réexpédition, ce qui n’incite pas au retour à l’expéditeur. Une partie des piles finissent chez Verde !
INSUFFLER UN MOUVEMENT COLLECTIF
La plupart des établissements vendant des produits alimentaires luttent désormais contre le gaspillage : 87 % d’entre eux (chiffre Insee) ont adopté des mesures telles que le don aux associations de produits invendus ou les ventes promotionnelles en limite de péremption. Pour exemple, le Super U de Howell Center remet à des associations les produits secs dont l’emballage est abimé et fait don des produits frais périmés aux éleveurs de bétail. Ce supermarché génère ainsi seulement quatre poubelles de déchets par semaine. L’intérêt de la démarche, réside aussi dans la sensibilisation des employés qui acquièrent des réflexes de tri qu’ils reproduiront chez eux.