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PPRN : L’heure semble être à l’apaisement

07 May 2021
Le PPRN devra être validé au 15 août prochain. La première réunion de concertation avec la population a eu lieu en fin de journée de mardi 4 mai, à la Cité scolaire Robert Weinum, à la Savane, face à un public constitué d’environ 80 personnes, au plus fort de la réunion. Lepréfet Serge Gouteyron, avec à ses côtés ses équipes et le président Daniel Gibbs, a donné le ton par une écoute attentive et bienveillante de la population. Ces séances publiques sont tenues en français et en anglais.
 
« Ces temps de lancement de la concertation avec la population sont importants car il s’agit ensemble d’améliorer un document qui date de 2011 », a indiqué le préfet Gouteyron en mot d’introduction à cette première réunion publique, avant que ne soit diffusé un film documentaire réalisé par les services de la Collectivité sur le douloureux épisode Irma. Un film d’une dizaine de minutes qui a fait résonnance à chaque histoire personnelle vécue pendant le cataclysme du 6 septembre 2017, où 95% des infrastructures ont été détruites.
 
Inverser le paradigme : la méthode qui fait la différence
 
Et plutôt que de marteler à l’envi ce qui sera désormais interdit, telle la méthode employée précédemment par la préfète Sylvie Feucher, le préfet Serge Gouteyron et ses équipes veulent mettre en exergue « comment il est possible de reconstruire ». Une différence de méthode qui semble faire toute la différence auprès de la population.
D’ailleurs, à cette première réunion publique qui avait pour objectif de présenter les grands principes du projet révisé du PPRN 2011, les fameuses cartes représentant les zones de couleurs (rouge foncé, rouge, orange et bleu), ont été les grandes absentes dans les présentations. Ce que n’ont pas manqué de relever certains auditeurs du public, qui ont demandé que tout soit expressément inscrit dans des documents. « Nous ne voulons pas avoir de mauvaises surprises », ont-ils indiqué, marquant ici toujours une certaine défiance à l’égard de l’Etat, au vu des débats et des événements passés.
Le préfet a expliqué à plusieurs reprises qu’il s’engageait à apporter toutes les réponses aux questions, en toute transparence, qu’elles soient positives ou négatives : « Nous dirons ce qui peut être reconstruit et où cela sera possible. Je peux vous garantir qu’il n’y aura ni expulsion, ni relogement de force. Personne ne quittera son habitation sous la contrainte, des logements que certains occupent depuis des décennies. Nous ne serons sans doute pas d’accord sur tout, mais il nous faut avoir ensemble des débats, qui peuvent être passionnés, mais toujours dans le respect les uns les autres ».
 
Un nouveau départ
 
Les équipes de la DEAL, après avoir expliqué à l’aide d’infographies réalisées en français et en anglais, les grandes lignes d’un PPRN qui consiste exclusivement à déterminer un risque encouru sur un lieu, résultat des données croisées entre l’aléa désormais de référence, déterminé par les valeurs de l’ouragan Irma (catégorie 5+, submersion marine de 4m, rafales de vent supérieurs à 360km/h) et les enjeux (densité de population, activités économiques…), ont assuré que concernant le nouveau PPRN 2021, aucune ligne du document n’était encore écrite. C’est donc un nouveau document qui sera rédigé, basé sur le PPRN de 2011, intégrant les recommandations du rapport Lacroix- Desbouis ainsi que les attentes de la population.
 
Principe d’équité
 
Les objectifs étant de réduire la vulnérabilité sur les enjeux (activités, population…), quel que soit le lieu situé sur la carte des aléas et sa couleur, un même principe s’appliquera pour tous (habitants, hôteliers, chefs d’entreprise) : pas de nouvelles constructions dans les zones les plus à risques, en revanche, les reconstructions seront possibles à la condition d’apporter les preuves de la réduction de la vulnérabilité (construction d’une safety-room ou proximité d’un abri paracyclonique). Le Préfet Gouteyron a garanti que les dossiers les plus singuliers seraient étudiés au cas par cas par les services de la DEAL, « La prise en considération de votre histoire et des habitants de cette île, n’est qu’une question de bon sens ! C’est ça la République », a-t-il insisté.

Méthode, pédagogie, échanges, débats… tout est nouveau
On l’aura compris, ces réunions publiques sont abordées avec un virage à 180° par rapport aux précédentes réunions sous la représentation locale d’Etat « Feucher », avec une toute autre méthode, une toute autre pédagogie, et une écoute attentive à l’endroit de la population, sans contrainte de temps.
Après cette première réunion publique de mardi dernier, une autre réunion du même acabit s’est tenue hier soir à Quartier d’Orléans (au collège) et deux autres sont programmées pour les mardis 11 mai (Concordia ; Lycée Professionnel) et 18 mai (Sandy Ground ; Ecole Jérôme Beaupère). Puis à nouveau quatre réunions dans ces mêmes quartiers, avec cette fois, la carte des aléas qui devrait s’inviter sur la table des débats.
Pour mémoire, à l’issue de ces réunions publiques, un travail de rédaction du document sera mené après concertations avec les professionnels des métiers de l’Art (le CESC, le CAUE, les bureaux d’études post-Irma et les architectes). Place ensuite à l’enquête publique qui devra durer deux semaines, courant juillet. Le document final devra être validé au plus tard le 15 août 2021. Ce document sera ensuite annexé au document de l’urbanisme de la Collectivité, le POS actuel, puis le prochain Plan d’Aménagement et de Développement de Saint-Martin (PADSM).