Skip to main content

Restauration scolaire : Visite surprise à la CTOS

Par Ann Bouard
26 January 2021
Les parents d’élèves montent régulièrement au créneau pour dénoncer certains dysfonctionnements dans les cantines des écoles publiques ou privées de l’île, que ce soit sur la qualité des repas, la quantité des portions ou leur service. Nous avons voulu vérifier et avons effectué une visite impromptue à la Cuisine Centrale et dans une cantine scolaire.
 
Deux écoles sont particulièrement pointées du doigt par les parents d’élèves, l’une, publique à Quartier d’Orléans et l’autre, privée, à Sandy Ground. A plusieurs reprises, il a été signalé un problème sur les portions servies, l’absence de serviettes en papier ou un nombre insuffisant de repas. Des manquements pour lesquels la CTOS a bien entendu été alertée. Son directeur s’est rendu dans ces écoles et les problèmes semblent résolus.
Lors de notre visite à l’école Éliane Clarke à Quartier d’Orléans, nous avons effectivement pu constater que le service du repas de midi, effectué par un personnel attentionné, correspond à ce que l’on peut attendre d’une cantine. Les petits en première section maternelle sont équipés par les maitresses de bavoirs en plastique avant de passer à table. Leur repas est servi dans des plateaux compartimentés ou chaque chose trouve sa place : entrée, plat, dessert mais aussi verre et couverts emballés dans une serviette en papier (fournie par l’école). Les assistantes maternelles sont omniprésentes pour les aider à couper la nourriture ou à manger. Ce jour-là au menu, une salade de riz au thon en entrée, une paupiette de veau accompagnée de chou-fleur et de brocoli et une demi-orange en dessert. Force est de constater qu’ils mangent avec appétit et ne rechignent pas devant leur assiette.
 
Sur la qualité et la quantité des repas
 
Différents décrets (consultables sur le site du gouvernement) encadrent la restauration scolaire que ce soit en termes de variété ou de quantité. Les portions servies correspondent visiblement à celles imposées par l’état et qui pour le plat principal (selon le type d’aliment) sont en moyenne de 50g à 80g pour les maternelles, de 70 à 90g pour les primaires et de 80 à 100g pour les lycéens. Les quantités requises pour l’accompagnement sont à peu près identiques.
Le repas servi ce jour-là a été préparé plus tôt le matin selon le menu proposé par la diététicienne. La CTOS a en effet signé une convention de partenariat avec l’hôpital qui met à sa disposition une diététicienne en charge de vérifier que les menus sont bien en adéquation avec les directives imposées. Leur élaboration est faite au gramme prêt afin de proposer des repas équilibrés et aux quantités adaptées à l’âge de l’enfant.
La particularité du territoire fait qu’ils doivent aussi être élaborés pour répondre aux goûts des différentes communautés. La viande est préparée à la saint-martinoise, les féculents privilégiés par la population locale viennent en alternance des légumes demandés par la population métropolitaine, les laitages et les fruits ont remplacé les gâteaux fourrés au chocolat. Malgré tout, difficile de satisfaire les habitudes alimentaires de chacun. Peut-être que les parents ont eux aussi un rôle à jouer pour inculquer à leurs enfants le goût de la découverte et assurer l’apport nutritionnel quotidien, puisque 40% de celui-ci se fait au déjeuner, le reste à la maison.
 
Les protocoles sanitaires
 
La cuisine centrale a été entièrement rénovée depuis Irma et question propreté elle pourrait servir d’exemple à certains restaurants. Plusieurs chauffeurs assurent la livraison des repas afin qu’ils arrivent dans les écoles quasi simultanément. A l'arrivée, le personnel sur place, prend la température et une nouvelle fois avant le service. Un échantillon de chaque plat servi est conservé durant 14 jours afin de pouvoir être envoyé pour analyse en cas de souci comme une intoxication alimentaire par exemple. La CTOS prépare chaque jour 3900 repas, livrés à 18 établissements scolaires publics et 12 établissements privés. 214 agents, cuisiniers, magasiniers, à la cuisine centrale ou à l’unité de production de Marigot (qui assure les repas de la Cité Scolaire), chauffeurs et personnel périscolaire qui assurent la préparation et le service des repas. Cependant comme tout établissement dédié à l’alimentation, l’activité doit être stoppée dès que la sécurité sanitaire peut être mise en doute. Dans le contexte particulier actuel, l’apparition d’un cas Covid en fait partie et constitue un cas de force majeure. Légalement la CTOS n’est pas tenue, sur une seule journée, de proposer une solution de rechange.
Des générations entières d’élèves sont passées par la pause cantine et y ont survécu. Les cantines de Saint-Martin ne sont ni mieux, ni pires. Et vous quels souvenirs gardez-vous de vos repas à la cantine ?
Ann Bouard