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Un titre de chef-restaurateur pour les professionnels de Saint-Martin

Par Ann Bouard
23 January 2024

Suite à l’adoption du titre de chef-restaurateur par le Conseil territorial en décembre dernier, la démarche s’est concrétisée vendredi par la signature officielle d’une convention entre la Collectivité de Saint-Martin et l’Association des Chefs-Restaurateurs de Saint-Martin (ACRSXM). Au-delà de cette signature, c’est une avancée historique dans le monde de la gastronomie : un titre national adapté à un territoire.

Cette cérémonie de signature revêtait une importance toute particulière, car ce nouveau partenariat dans le cadre des contrats de destination, devrait permettre un rayonnement encore plus large de la destination au titre de capitale de la gastronomie de la Caraïbe. C’est en tous les cas ce que souhaite le 1er vice-président de la Collectivité, Alain Richardson, qui signait cette convention avec le Président de l’ACRSXM, Alain Warth.

UN PREMIER CONTRAT DE DESTINATION

Le code du tourisme de Saint Martin prévoit dans ses dispositifs le contrat de destination, un outil opérationnel de mise en oeuvre du schéma territorial d’aménagement et de développement touristique. Pour sa première année d’application, c’est le domaine de la gastronomie qui en fait l’objet, dans la droite ligne et dynamique du Festival de la Gastronomie. Il semblait en effet nécessaire de pouvoir adapter le titre national de chef-restaurateur à Saint-Martin, territoire spécifique, doté de l’autonomie, et avec des contraintes autres que celles de l’Hexagone.

La Collectivité a donc mené des échanges avec Alain Warth, coordonnateur des chefs pendant le festival de la gastronomie, pour que les chefs de l’île puissent aspirer à obtenir ce titre très convoité.

L’objectif est d’animer le réseau des chefs restaurateurs de l’île mais aussi tout le secteur de la production, avec la filière pêche, l’agriculture, etc… afin de combiner production locale et gastronomie. La Collectivité, par la voix d’Alain Richardson, espère que les professionnels embrasseront cette opportunité pour ne pas être simplement de très bons chefs chez eux mais des chefs reconnus avec un rayonnement plus large. L’ambition avouée est de faire grandir ce titre pour qu’il supplante le titre national… et contribuer à conserver de manière pérenne la réputation de Saint-Martin en matière de gastronomie.

AVANTAGES FISCAUX POUR LES RESTAURATEURS

Si la Collectivité accompagne d’ores et déjà financièrement l’Association des Chefs-Restaurateurs de Saint-Martin, elle envisage également d’accorder des aménagements fiscaux pour les restaurateurs qui seront classés. A ce jour, ils sont seulement huit à détenir le titre de maitre-restaurateur à Saint-Martin. L’objectif final pour la Collectivité, dans cette démarche de création d’outils, est de stimuler et d’encourager un plus grand nombre de professionnels à atteindre un niveau d’excellence encore supérieur.

UN TITRE NATIONAL ADAPTÉ AU TERRITOIRE

Alain Warth qui œuvre pour la création de ce titre insiste sur le fait que ce n’est pas un label, c’est bien au-dessus. C’est une reconnaissance et un titre spécifique pour le territoire. En effet, conçu au niveau national avec un cahier des charges qui ne concerne que l’hexagone, il ne tenait pas compte des territoires ultramarins. Aujourd’hui, Saint-Martin est le premier territoire hors Hexagone à bénéficier du titre de Maitre-Restaurateur, avec un cahier des charges adapté au territoire. « C’est unique et historique car c’est le 1er du genre » a indiqué Alain Warth, non sans une certaine fierté.

C’est en effet son cheval de bataille depuis la création de l’association en octobre 2022 : adapter le cahier des charges national aux spécificités saint-martinoises. C’est désormais acquis : le nombre de produits locaux utilisés à minima est ramené à trois, certains produits surgelés pourront être utilisés à conditions qu’ils soient bruts (pas transformés) etc.

L’association s’est également fixée d’autres missions, comme l’organisation d’événements culinaires, la participation aux rendezvous gastronomiques existants ou le soutien de la formation de jeunes chefs.  

Ann Bouard