Une semaine très tendue

A l’issue de la réunion de crise qui s’est tenue lundi dernier en préfecture à l’initiative du préfet, rassemblant une dizaine d’élus locaux, dont le président Gibbs et la sénatrice Pétrus, le préfet avait annoncé se rendre dès le lendemain matin (mardi matin, NDLR) à Quartier d’Orléans, pour y rencontrer les habitants dans les locaux du Conseil de quartier. De même, lors de cette réunion, le préfet annonçait recontacter le collectif pour lui proposer une nouvelle rencontre dès le mercredi, afin de finaliser le protocole et renouer le dialogue.

 

 

Mardi matin, c’est accompagné du président Gibbs que le préfet Gouteyron est arrivé sur le premier blocage mis en place, avant l’entrée du village. Préfet et président ont alors été pris à parti par les habitants en colère. Un long temps d’échanges au verbe souvent haut, pendant lequel les habitants ont fait part de leur détresse et de leur souffrance au quotidien, mettant en exergue que le village de Quartier d’Orléans semble sorti des radars des préoccupations des autorités locales. Et d’énumérer le manque criant des services publics à Quartier d’Orléans : pas de brigade de gendarmerie, pas de bureau de poste, pas de bornes de paiements pour les factures d’eau et d’électricité, pas de réseau Internet suffisant permettant un accès satisfaisant notamment aux jeunes dans le cadre de leur scolarité, une jeunesse désoeuvrée et sans avenir, des personnes vulnérables éloignées des systèmes de santé, le Pass sanitaire et l’obligation vaccinale, etc., etc. La plage du Galion, plage historique pour le regroupement des fêtes traditionnelles et familiales, comme les fêtes de Pâques, et dont la population se sent aujourd’hui démunie du fait des projets d’aménagement en cours de réalisation par le Conservatoire du Littoral, s’est également invitée dans la longue liste des revendications des habitants de Quartier d’Orléans. Eloignés géographiquement des centres administratifs, ils se considèrent comme les laissés pour compte de la République et pour eux la coupe est pleine. N’ayant plus rien à perdre, ils ont décidé de bloquer les routes.

 

 

Après ce temps d’échange houleux, Serge Gouteyron et Daniel Gibbs sont repartis sans que de réelles solutions d’urgence n’aient été apportées. Toutefois, le préfet Gouteyron qui est resté à l’écoute et attentif à cette détresse concédait le manque criant de services publics et de services au public. Le président Gibbs acceptait quant à lui de recevoir les représentants du Collectif en Collectivité afin d’évoquer des solutions pour les sujets relevant de ses compétences. Un rendez-vous a été pris pour ce vendredi matin.

 

 

Dès le lendemain matin de cette rencontre à Quartier d’Orléans, à 5 heures, les autorités procédaient au déblaiement des routes de Quartier d’Orléans afin de rendre libre la circulation routière, d’une part et libérer les habitants qui se sont retrouvés bloqués pendant six jours, même les écoles ont été fermées. Une intervention qui se serait faite sans incidents majeurs, au moins une interpellation aurait été réalisée.

 

 

Puis, dans la foulée, la préfecture adressait aux rédactions un communiqué de presse où était annoncé la prise de 7 mesures immédiates pour les quartiers de Sandy Ground et Quartier d’Orléans, dont, pour Quartier d’Orléans, l’installation d’une permanence de gendarmerie nationale, dans l’attente du transfert de la brigade de Hope Estate et l’installation d’une agence postale territoriale. Parmi ces mesures, le préfet entend dès la semaine prochaine instaurer un dispositif d’accueil et d’orientation des jeunes vers l’emploi et les formations, ainsi que réactiver le Conseil Locale de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD). Enfin, était également annoncé la venue dès le 1er janvier de l’année 2022 d’un directeur de projet en charge notamment du renouvellement urbain des quartiers Politique de la Ville de Sandy-Ground et de Quartier d’Orléans.
Ces annonces étant faites, le préfet, entouré d’élus de la Collectivité, recevait dans la foulée de ce mercredi matin le Collectif des collectifs qui lui présentait ses contre-propositions recueillies dans les différents quartiers, à insérer dans le protocole d’accord tripartite signé le 11 octobre dernier par le préfet et le président Gibbs. Des contre-propositions sur lesquelles nous reviendrons dans notre édition de mardi prochain.
Une semaine donc tendue qui n’a laissé que peu de places aux festivités de la Saint-Martin’s Day, hier jeudi 11 novembre, organisée cette année par la partie hollandaise et célébrée en distanciel pour la seconde année consécutive.