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Une stèle érigée en l’hommage des disparus du Vol Air Guadeloupe du 24 décembre 1972

24 January 2023

Le soir du réveillon de Noël de l’année 1972, un petit aéronef, un Twin Otter affrété par la toute jeune compagnie créée deux ans auparavant, Air Guadeloupe, s’abîmait en mer, à l’approche de la piste d’atterrissage de l’aéroport Princess Juliana, après avoir décollé de l’aéroport du Raizet, en Guadeloupe. Les douze personnes à bord, des saint-martinois et des guadeloupéens, périssaient dans l’accident. Aucun corps n’aurait été retrouvé, seulement des débris de l’avion étaient repêchés par les coast guards de la partie hollandaise. 

Cinquante ans plus tard, Thierry Rogers, le fils de l’une des victimes qui n’était au moment du drame qu’un tout jeune enfant, continue sa quête d’informations auprès des différentes instances, dont le Bureau d’Enquête et d’Analyses des accidents de l’Aviation Civile, le BEA, pour connaître les circonstances de l’accident. « C’est un parcours long et difficile, cela fait 50 ans… L’avion s’est abîmé dans les eaux de Sint Maarten et tous les documents d’enquête sont auprès des autorités néerlandaises ». « J’ai écrit au président de la République en 1995, Jacques Chirac, à Gilles de Robien qui était ministre des Transports sous le gouvernement Raffarin… J’ai été renvoyé à chaque fois vers le BEA et les archives nationales de France », continue Thierry Rogers qui reste dans l’attente du rapport d’enquête et n’abandonne pas l’idée que ce mystère soit un jour élucidé.  

POUR UN LIEU DE RECUEILLEMENT ET QUE LA MÉMOIRE PERDURE  

Mais en attendant, et outre cette quête, Thierry Rogers, dont le père a péri dans l’avion était saint-martinois et dont la mère est guadeloupéenne, regrettait de n’avoir aucun lieu pour se recueillir en la mémoire de son père et par ailleurs que ce drame soit oublié, voire méconnu. Il a entrepris avec succès de retrouver toutes les familles des victimes, à l’exception de celle du pilote. Avec Christian Champare, frère de l’une des victimes, ils ont formulé la demande auprès de la Collectivité de Saint-Martin qu’un lieu de recueillement soit identifié sur le territoire. Le président Louis Mussington a accédé à cette demande et fait ériger en lieu et place du rond-point situé a proximité du cimetière de Marigot, une stèle sur laquelle sont inscrits les noms des douze personnes décédées. La stèle a été dévoilée et inaugurée vendredi dernier, en présence de familles des victimes, des élus et de la représentante de l’Etat, Emilie Nohon, en l’absence du préfet Vincent Berton, « afin que les victimes passent de l’ombre à la lumière et que les familles aient un lieu de recueillement ».