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Sur le bout des doigts : un vrai salon d’artisans

Par Ann Bouard
09 April 2024

Cette première édition du salon de l’artisanat, imaginée par la Collectivité de Saint-Martin, a permis de donner une certaine visibilité à des artisans et à leurs savoir-faire. Nouveaux talents ou créateurs déjà confirmés, ce salon démontre que l’artisanat existe bel et bien à Saint-Martin. 

Organisé à l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Arts, par la Direction de l’Action Culturelle de la Collectivité, le salon a réuni une quinzaine d’exposants, samedi dernier autour du kiosque sur le front de mer. Quelques 500 visiteurs, selon les organisateurs, sont venus découvrir les produits à la vente, les process de fabrication ou encore assister au défilé de mode qui clôturait la journée. Face à la concurrence de la braderie commerciale qui avait lieu le même jour et malgré une chaleur étouffante, la Collectivité s’est déclarée très satisfaite de cette première expérience ; avec de jolies ventes pour les artisans qui commercialisaient leurs produits et de nombreux contacts, intéressants, pour ceux qui exposaient leur savoir-faire. Ces artisans, fabriquent en effet eux-mêmes pour la plupart et remettent au goût du jour certains métiers d’art ancestraux. Leurs idées créatrices et originales, qu’ils concrétisent chacun dans leur domaine, démontrent que la création saint-martinoise à de beaux jours devant elle. Outre la visibilité auprès du grand public, y compris des touristes de passage, ce salon a été également pour eux l’occasion de se connaitre, d’échanger et de se rendre compte qu’il y a une vraie communauté d’artisans sur le territoire. Espérons que ce salon perdure et puisse mettre en avant de nouveaux talents chaque année. Le prochain rendez-vous avec l’artisanat, mais aussi d’autres productions locales, sera le Spotlight, dont la 4e édition organisée par la CCISM se tiendra le 25 mai.

FOCUS : ARMELLE B ET SES OBJETS D’ÉCRITURE

Parmi les exposants qui ont fait impression, Armelle, qui a à cœur de proposer des produits locaux. Pour ce faire, elle s’est constitué un stock de bois, en récupérant des chutes chez des menuisiers et à partir de ces essences a imaginé toute une gamme de stylos. Le processus de fabrication demande patience et précision, depuis le débitage du bois, son calibrage, le perçage, le passage sur le tour à bois (3800 tours minute !), avant le grattage avec les gouges. Pour la finition, il lui faut pas moins de sept couches de ponçage, avec différents grains et trois couches de polish pour le brillant, avant l’assemblage avec le métal … soit entre 2 à 3 heures de travail selon la forme et l’essence de bois, pour un stylo unique en son genre. Ils sont de plus personnalisables, car l’on peut choisir le bois, la forme, et le style : bille, parker, roller, plume. La plume redeviendrait-elle d’ailleurs tendance ? Toujours est-il que les demandes sont quasi quotidiennes et pour Armelle cela représente 20% de ses ventes … et pour les puristes, il y a le plumier comme autrefois et la pompe pour recharger l’encre. De beaux objets d’écriture que l’on peut retrouver dans les boutiques Voilà et See You à Grand Case, Bleu de Perse et One by K à Hope Estate et à partir de début mai dans le concept store de l’Office de Tourisme à l’aéroport de Grand Case (de 49€ à 149 €).

DÉCOUVERTE : CÉRAM’IKA ET LE RAKU, UN ART QUI ALLIE HISTOIRE, PHILOSOPHIE ET… CÉRAMIQUE.

Cela fait 32 ans que Monika et Trebor, unis dans la vie comme dans leur démarche artistique, créent selon ce savoir-faire japonais qui s’appuie sur la philosophie des quatre éléments. Les différentes étapes de fabrication, le choix des émaux, et la technique donnent naissance à des objets, tous uniques et empreints d’une certaine poésie. Craquelés, dorés, irisés ou avec des éléments naturels comme du sable, des plumes ou du crin de cheval, (ajoutés lors de l’enfumage), tous ont un aspect singulier où l’imperfection est synonyme de beauté. Tout part de l’argile, qui une fois façonnée, va cuire durant 9h dans un four à gaz, avec pour contrainte, et pas des moindres, de réguler la température toutes les 15 mn. Il faudra encore l’émailler, la laisser sécher et opérer une seconde cuisson, d’une heure trente cette fois, avant que l’objet ne prenne vie au sens littéral du terme. Certains prennent des couleurs magiques selon la lumière, et d’autres représentent des scènes de vie de tous les jours, mais toujours avec une certaine élégance, et souvent inspirés par l’amour. Leur atelier de Concordia se visite sur rendez-vous (06 90 35 94 50) et on peut s’offrir ces charmants personnages, animaux ou objets design pour 10 € à 280 €.

COUP DE COEUR : RECYCLED ARTS & CRAFTS

Josiane Fleming-Paysant n’a pas attendu que le recyclage soit tendance pour en faire un mode de vie et de consommation. Cela fait 20 ans qu’elle fabrique des objets à partir de matériaux trouvés deci de-là. Cela commence toujours par une idée qui se métamorphose en objet, parfois surprenant. Certains ont l’aspect du bois, du daim … mais sont en réalité en carton. D’autres, sont réalisés avec des enfants à qui elle transmet l’art de travailler le papier. Les sacs en plastique, elle les découpe en lanières qu’elle tresse pour fabriquer des … sacs en plastique ! Mais cette fois bien plus costauds et avec une durée de vie bien plus longue. Dans un autre style, elle fabrique aussi des pochettes, sacs ou ceinture avec des capsules de canettes (on pense à les garder pour elle), etc. La liste des objets qu’elle propose est plus longue que l’inventaire de Prévert. C’est à découvrir en la contactant via sa page Facebook (Be Cool in Sxm).

Ann Bouard