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Entretien avec Albert Holl

Par Ann Bouard
27 Septembre 2024

19 septembre 2022 – 18 septembre 2024, Albert Holl, détaché auprès de la Collectivité par le ministère de l’Intérieur, est arrivé au bout de son contrat de deux ans, à un jour près, en tant que Directeur Général des Services. Il aurait bien poursuivi un temps encore sa mission, mais la conjoncture au sein de la Collectivité en a décidé autrement.

Nous l’avons rencontré, à quelques jours de son départ, pour faire le bilan des grands dossiers dont il a eu la charge. Comme il aime à le dire, l’administration administre. Il s’était donc donné pour mission d’atteindre les objectifs fixés par le Président de la Collectivité : la mise à jour des carrières, la montée en compétence du personnel et le recrutement de nouveaux agents.

RÉPARER LES INJUSTICES

Pour Albert Holl, la mise à jour des carrières n’aurait pas dû exister, car les carrières des fonctionnaires sont normées et suivies, et ce dans toutes les administrations. A la Collectivité « c’était géré à la petite semaine, et il a fallu reprendre au cas par cas », indique-t-il, satisfait d’avoir mené à bien ce chantier énorme qui aurait du prendre trois ans, et qui au final aura pris moins de deux ans. À ce jour, quelques dossiers sont encore en cours et devraient se régulariser.

Il repartira de Saint-Martin avec la fierté d’avoir également amené une centaine d’agents à monter en compétence. En les incitant à s’inscrire aux différents concours de la fonction publique, il leur a permis de faire progresser leur carrière.

PRÉPARER L’AVENIR

Le recrutement était un point épineux tout au long de son contrat, mais l’ex-DGS a fait à son arrivée le constat que l’organisation de la Collectivité, était plus proche de celle d’une mairie que d’une administration qui dispose de compétences étatiques. Pour lui il était nécessaire de  recruter et d’apporter une réponse à la misère sociale. En recrutant de jeunes bacheliers notamment, l’objectif était de préparer la relève et à termes de remplacer les départs en retraite. Albert Holl assure avoir étudié les services où il y avait un besoin de jeunes diplômés, et avoir respecté les procédures légales de recrutement. Quant au fait que certains élus aient fait engager des membres de leur famille, il rétorque « on a jamais reproché à Jacques Chirac, de travailler avec sa fille ! », et les jeunes recrutés ont les compétences requises aux postes qu’ils occupent. Il fallait également faire appel à des ingénieurs au vu des enjeux de l’aménagement du territoire. Il faut « des gens du cru» à ces postes et l’on ne l’avait pas fait jusqu’à présent, renchérit-il. Aujourd’hui, la Collectivité compte 1200 agents, dont 950 fonctionnaires. Les ratios sont corrects si l’on se réfère au nombre de compétences gérées par la Collectivité assure l’ex DGS.

AIR ANTILLES SERA RENTABLE EN 2025

Pour Albert Holl, « il faut prendre de la hauteur » sur ce dossier. Cette compagnie répond au problème de mobilité des Saint-Martinois et les chiffres qui circulent sont souvent erronés. La Collectivité détient 60% des 2M€ constituant le capital et a déboursé 12M€ (6 pour l’exploitation sur 3 mois et 6 de réserve de trésorerie) pour répondre aux attentes de l’Aviation civile, soit 13,2M€ incluant les salaires des employés et le fonctionnement. Il estime que le rachat pour seulement 400 000€  de 4 avions était une réelle opportunité. Les deux avions (1 ATR 72 et 1 ATR42) actuellement au Maroc pour réparations, vont reprendre du service dès le début du mois d’octobre. Au vu des résultats sur les premiers mois d’exploitation, Albert Holl est confiant quant à l’avenir et prédit une rentabilité dès l’année prochaine. Un optimiste confirmé par la Compagnie qui fait état d’un chiffre d'affaires supérieur de 25% aux prévisions et un taux de remplissage des avions de près de 70% cet été.

Après 30 ans de carrière dont 15 dans les Outre-mer, Albert Holl ne regrette pas son passage à Saint-Martin. Il aurait souhaité  rester un peu plus pour dit-il « aider Louis Mussington avec lequel il entretient une vraie entente » et continuer à collaborer avec Alain Richardson qu’il considère comme un visionnaire. Aux reproches qui peuvent lui être faits, il répond qu’il a toujours exercé ses fonctions dans le cadre de la loi, sa seule boussole étant Marianne !

Ann Bouard